Jour 2 – Jeudi 1er décembre, Château Royal 

Après une mise en bouche d’une journée conclue par la conférence d’Inès Leonarduzzi, les thématiques de la mobilité et de l’énergie se sont accaparées la matinée du jeudi pour le grand public, alors que deux workshops d’intelligence collective étaient proposés aux adhérents de la French Tech NC. L’après-midi était, quant à elle, réservée à la Fresque du Climat pour quelques veinards alors que le reste de l’audience eut tout le loisir d’écouter la restitution des workshops avant de profiter de la sagesse des experts intervenants et de la fraîcheur des pitcheurs. J2. Start. 

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La tech au service de l’énergie

Cette matinale était dédiée au secteur de l’énergie et de la mobilité. Priorité aux innovations du secteur énergétique et c’est le ministre de la transition énergétique, Christopher Gygès himslef, qui ouvrit le cycle des présentations en rappelant que la Nouvelle-Calédonie était un territoire dynamique et propice aux innovations technologiques dans le domaine des énergies. François Laforest, directeur outre-mer ENGIE enchaîna ensuite sur des exemples d’utilisation de l’hydrogène, une molécule dont la source la plus commune sur Terre se trouve… au fond de l’eau mais qui pourrait représenter une solution d’avenir pour l’autonomie énergétique. Allez dire ça aux gestionnaires du Parc Naturel de la Mer de Corail… 

Marie-Caroline Lacroix, chargée de mission « Transition Énergétique » chez « Koniambo Nickel SAS », présentait aux auditeurs la feuille de route 2023 de l’usine et sa volonté de révolutionner sa production et son approvisionnement en énergie. Dans la foulée, Stefan Sontheimer, le Directeur Total Energie NC, remettait un petit « coup de jus » grâce à une présentation énergique autour des innovations technologiques de son entreprise en Calédonie. L’intégralité de ces prises de parole se sont déroulées sous le regard et avec les commentaires du « Grand Témoin » de cette thématique : Jean-Gabriel Faget, le directeur général d’Enercal. Pour clore cette première session de la matinée, c’est Olivier Goyard, le gérant d’AC Conseils qui a fait le lien avec la deuxième partie de la matinée puisqu’il présentait les enjeux liés à la décarbonation des transports et les solutions existantes en ce qui concerne la mobilité. Une matinée branchée ! 

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La tech au service de la mobilité

11h tapantes, la matinée reprend dans le confort de la salle climatisée après une pause-café dans cette étouffante chaleur nouméenne. Deuxième thème à l’étude, la mobilité propre. En effet, lorsqu’on parle de transition énergétique en NC, on pense en premier lieu aux pick-up et donc, indirectement, à la mobilité ; sans doute un premier levier de transition pour « nouzôtres »…

Catherine Glanois, la gérante de la société d’études T!LT s’est élancée sur scène et a proposé de faire un tour d’horizon des enjeux de la mobilité en Nouvelle-Calédonie. Ils sont nombreux et le territoire dispose de très peu de « data » exploitées sur le sujet afin de faire bouger les lignes. Sa conférence représentait alors une occasion en or de lancer un appel « aux Calédoniens » afin d’explorer ensemble les solutions aux problématiques existantes : trop d’émissions de CO2, manque de véhicules pour un cinquième de la population calédonienne, manque d’infrastructures, un plan d’urbanisme non adapté et caetera… 

Évidemment, Nolann Charles, « Mister Mobilité Électrique », n’était pas loin et a choisi, pour sa part, de mettre en lumière l’une des solutions sur laquelle il travaille actuellement : Hivy, une solution digitale autour des bornes de recharge de véhicules électriques. Jean-Christophe Rigual de l’ACE enchaîna sur cette thématique de la mobilité électrique en Nouvelle-Calédonie rapidement secondé par Pierre Krafft, le DG du groupe SLK Mobility. Côte à côte, les deux hommes offrirent un panorama de l’avenir de la mobilité électrique en Nouvelle-Calédonie. Car, en plus d’être un secteur porteur, il en va de notre responsabilité citoyenne de favoriser la mobilité électrique, propre et responsable, sur le territoire. À travers SIK Mobility, Pierre Krafft réfléchit déjà à la mobilité de demain qui ne doit d’ailleurs pas se limiter à la voiture. Am#is cyclistes de tous horizons, vous êtes les nouveaux kings ! 

Après ces « green wheelings », atterrissage imminent avec l’intervention d’Hervé Thomas (TERCIEL) qui a transporté l’audience au cœur de son concept d’aéroports flottants éco-responsables et de tours de contrôle universelles. L’avenir de la mobilité est aussi aérien et passe par des infrastructures propres et adaptables, affirma ainsi Hervé pendant son allocution. Après tous ces échanges et sans grande surprise, la matinée se termine en retard mais elle aura permis de réveiller les esprits et de donner envie de se bouger… grâce à la mobilité douce, bien sûr ! 

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Tech4good, l’historique d’un label

Reprise des débats vers 13h45 avec la restitution des workshops « d’intelligence collective » par Aurélie Chéron (L’iNCubateur) et Benjamin Baldacci (VP NeoBridge) ; pour ne rien cacher, on n’aura pas appris grand-chose sur le « pourquoi », le « comment » ou le « qui » / « quoi » autour des thématiques « Comment la FTNC peut-elle rayonner à l’international ? » et « Quelle offre de services proposer à ses membres ? ». L’important était peut-être ailleurs : poser ces questions, c’est déjà ouvrir la possibilité d’une réflexion collective… 

En parlant de réflexion collective, l’intervention de Bruno Ferrandis autour du processus gouvernemental de sélection des filières d’excellence se posait en forme d’historique de la création de la FTNC et de la thématique du sommet : le Tech4Good. Un peu de César Delisle par ici, un doigt de Cédric Faivre par-là, des appels à projet pour mûrir la réflexion, une louche de crise sanitaire en guise de cerise et paf, ça fait non pas des chocapics mais plutôt l’émergence d’une « marque-pays », le label « Tech4Good By Nouvelle-Calédonie ». On comprend soudain mieux l’agitation de l’écosystème autour de la « tech pour le bon »…

Mais tout ça serait vainc sans un petit coup de pouce économique et Frédéric Guillard s’est alors posé en présentateur de luxe pour détailler les dispositifs de financement « Territoires d’Innovation » et « TRIAD », deux « gros » appels à projets qui ont déjà financé une partie de tout ce tissu d’entrepreneurs avisés. Banco. Il fallut encore boucler la boucle avec l’intervention du secteur privé en la personne de Pierre Massenet, DG du Groupe CIPAC. Et, le patron du groupe tout juste « quinqua » avait choisi la filière « AgriTech », « vers une agriculture durable et compétitive » comme sujet d’expression. Propos clairs, vannes nettes – coucou PROTEGE ! –, mix « low-tech / high tech » et cas d’usage en dessert. Gourmet, gourmand. 

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Du pitch à la crevette…

Il est déjà 15h lorsqu’une demi-dizaine d’entrepreneurs s’avancent sur la scène. Le public est clairsemé et les visages éclairés par les projecteurs sont déjà bien connus des lecteurs de NeoTech. Du Louis Boudes en claquettes et du Bernard Balet en crise d’écolescence, un petit tour dans l’aquarium de Delphine Mallet et dans les jupons de Christiane Waneissi, le franc-parler de Leila Solomita en BeBunkeuse convaincue et une oreille tendue pour la startup de Marion Vigot. Emballé, c’est pitché !

On aura également vu passer un duo de « gros groupes calédoniens » représentés par Auxence Fafin (OPT) et Wynifred Luc (Axians) et un duo de « facilitateurs à l’entrepreneuriat« , Aurélie Chéron (L’iNCubateur) et Frédéric Langlade (BPI) qui se sont épanchés sur leurs problématiques « business » et les grands enjeux d’avenir pour la filière. Enfin, après un discours en guise de conclusion, les organisateurs invitèrent le public à rejoindre la Station N pour la cérémonie de clôture de l’événement ; au programme, annonce des lauréates de l’AAP « Women in Tech », speech de remerciement des co-présidents et surtout moments de networking une crevette en bouche, un verre de rosé à la main. 

Tech4Good
Ca co-préside à fond © © Marc Le Chélard / French Tech Nouvelle-Calédonie

Ces 48h de « Tech4Good NC Summit » ont apporté avec elles un lot de réponses : oui, la French Tech est capable d’organiser un événement régional fédérateur. Oui, la FTNC est idéalement positionnée pour prendre le rôle de « chef de fil » de la tech océanienne. Oui, la thématique du « Tech4Good » est le credo dans lequel la Calédonie peut (et doit) s’engouffrer. Oui, l’innovation technologique représente une solution aux défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Et OUI, cet article est enfin terminé ! 

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