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La Nouvelle-Calédonie accueillait la semaine dernière la fine fleur de la géomatique du Pacifique Sud… Et quelle semaine ! Les acteurs publics, privés, les chercheurs et autres entrepreneurs venus discuter des enjeux liés à la gestion des données d’observation de la Terre ont en eu pour leur argent : la première édition de l’Oceania Geospatial Symposium (l’OGS pour les intimes) a offert une galaxie d’ateliers, de conférences et autres évènements qui ont permis de créer des synergies entre les différents écosystèmes régionaux de la géomatique. Retour sur un évènement qui fera date dans le Pacifique ! 

© OGS 2022, the place to be !

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L’OGS, une belle promesse pour notre région 

Le lancement de la fusée OGS avait lieu lundi au Centre Culturel Tjibaou pour la traditionnelle coutume de bienvenue. L’évènement réunissait déjà, à cette occasion, un casting « cinq étoiles » histoire de bien se raccorder au thème : le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Louis Mapou, Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement chargé de la transition numérique et de l’innovation technologique mais aussi le ministre de la culture et des ressources marines, Heremoana Maamaatuaiahutapu, étaient de la partie aux côtés de représentants des Tonga, des Samoas et du Directeur de la CPS, Stuart Minchin. Cette « dream politique » se joignait alors à Jean Massenet, directeur d’exploitation de la startup Insight et organisateur de cette première édition, comme pour mieux attester que la géomatique n’est aujourd’hui plus seulement l’affaire d’une poignée de scientifiques et d’ingénieurs…

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Une coutume de bienvenue et direction les étoiles pour l’OGS ! © NeoTech

Au contraire, cet OGS 2022 est venu souligner l’importance des données d’observation de la Terre dans l’optique de répondre aux défis majeurs communs à l’ensemble des territoires du Pacifique. Tout au long de la semaine, les participants ont fait marcher leur matière grise et travaillé à élaborer des projets qui puissent soutenir le développement durable de la région. Au rayon des thématiques retenues, on retrouvait notamment la connaissance des territoires, la gestion durable de la ressource en eau, la conservation des écosystèmes en zones humides ou encore l’adaptation au changement climatique. En ce sens, l’OGS est venu couronner la géomatique – comprenez, le “traitement informatique de la donnée géographique” – comme un formidable outil d’aide à la décision pour nos dirigeants. Enfin, et c’est peut-être sa plus belle promesse, cette semaine aura permis de multiplier les connexions et les passerelles entre les différents acteurs géomaticiens du Pacifique. Comme l’a d’ailleurs répété à de multiples reprises Vaimu’a Muliava « Seul, on va peut-être plus vite mais ensemble, on va plus loin ». Des exposés techniques, certes, mais également de belles envolées lyriques !

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Une semaine riche en partages et en résultats 

La standing ovation réservée aux organisateurs lors de la cérémonie de clôture de dimanche en attestait parfaitement : ce premier symposium était réellement souhaité et attendu de la part de la communauté géospatiale du Pacifique. Avec leurs applaudissements, les participants en ont salué la belle réussite. Co-organisé avec la Communauté du Pacifique (CPS), le Groupe intergouvernemental sur l’observation de la terre (GEO), le Centre national d’études spatiales (CNES) et l’ART GeoDEV composé de l’IRD, de l’UNC et de la startup Insight, l’évènement a mené à la ratification de plusieurs conventions de partenariat, dont notamment une entre le Gouvernement calédonien et le CNES. Autre motif de satisfaction, l’OGS embarquait dans son sillon la seconde édition calédonienne de l’Océan Hackathon, conférant à cette dernière une dimension régionale avec la venue d’équipes universitaires en provenance des îles voisines. Une semaine qui plaçait donc la Nouvelle-Calédonie en locomotive du Pacifique et de la création de projets innovants et responsables : on en redemande ! 

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De nombreuses conférences étaient organisées toute la semaine à l’UNC © NeoTech

En érigeant le « partage » et la « communauté » en valeurs phares de son organisation, l’OGS a encore parfaitement rempli sa mission. Tout au long de la semaine, les retours d’expérience et les ateliers d’intelligence collective ont favorisé les rencontres et la création de synergies prometteuses entre les participants. Un focus tout particulier était placé sur les transferts de connaissances et l’accès partagé aux données entre pays du Pacifique. L’UNC accueillait alors plusieurs présentations centrées sur les solutions et outils Open Source. Et si tout cela peut sembler bien sérieux, cette dimension collaborative a également pris un tour plus « détente » avec l’organisation d’une journée « community building » au Phare Amédée. Là, les participants – munis de leurs claquettes OGS déjà collectors – ont pu découvrir l’exceptionnelle biodiversité de notre Caillou et s’aérer un peu la tête après une semaine riche en réflexions…

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Rendez-vous en 2024 pour un OGS n°2 !

L’heure est donc au bilan – et au repos des braves – pour Jean Massenet et les autres organisateurs de cet OGS 2022. Nul doute que de nombreux points positifs se dégageront de cette première édition qui a mis en avant une Calédonie innovante, dynamique et leader en matière de développement durable dans la région. Il faudra également garder un œil sur le suivi des projets élaborés pendant la semaine et sur l’équipe gagnante de l’OH7 qui a rendez-vous en février pour la grande finale internationale à Brest. En attendant très certainement un second OGS, à l’horizon 2024… 

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Qui a dit que les géomaticiens ne savaient pas s’amuser ? © Gilles Chabaud

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