La Station N est éclairée par les rayons d’un soleil printanier et le coq a déjà claironné depuis longtemps lorsque l’événement « Je choisis la French Tech » organisé par l’association débute. Au programme, une mise en lumière du programme national éponyme déployé récemment dans l’hexagone mais également sur le territoire. L’objectif ? Favoriser l’accès des startups à la commande publique et à celles des groupes privés. Retour sur une journée de labeur et de récompenses. 

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Ateliers de co-construction pour solliciter l’innovation

Une demi-douzaine de tables-rondes sont disposées dans le grand hall de la Station N alors que Charlotte Ullmann, tech-animatrice de la journée, introduit le concept de co-construction de cette matinée : des ateliers de travail avec acheteurs, startupers et représentants de l’association FTNC pour réfléchir aux bonnes façons d’ouvrir un accès plus large aux commandes des « gros » acheteurs du territoire. Autour des tables, on active les neurones pour construire un futur qui ferait place belle à l’innovation

Les ateliers s’enchaînent au cours de la matinée et, pendant des sessions de 45 minutes, les participants sont invités à penser les actions « formation », « communication », « mise en relation », « réglementation » et « financements » qui favoriseraient les liens professionnels entre institutions, groupes privés et entrepreneurs innovants avec un constat de base, connu et reconnu, mais encore peu appliqué : décrocher un contrat vaut toujours mieux que bénéficier d’une subvention. 

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Témoignages d’acheteurs engagés et engageants

Il est 13h30 et les tables-rondes ont cédé leur place à une mise en scène « théâtrale » où prend place un programme millimétré ; moult prises de parole sont prévues dans ce tohu-bohu de l’inno’ où acheteurs et startupers échangent des poignées de main dans une ambiance de retrouvaille « IRL » qui fleure bon la rentrée des classes. 

Après une rapide introduction, c’est à Hatem Bellagi, président de la FTNC, de présenter le programme national « Je choisis la French Tech », vidéo et wordings à l’appui. Lancé le 16 juin 2023, ce dernier vise ainsi à « renforcer l’utilisation des technologies des startups françaises par les secteurs privé et public ». Une dizaine de minutes pour placer le contexte et annoncer l’objectif national : « doubler les achats des grands groupes et acheteurs publics auprès des startups d’ici 2027 en répondant aux besoins de transformation numérique, technologique et écologique tout en augmentant les revenus des startups ». Ambitieux mais crucial pour une économie nationale – et locale ! – qui doit désormais se réinventer. 

C’est ensuite au tour de la DDET de la province Sud de s’approprier le mic’ pour présenter son dispositif et son « guide pratique achat public innovant » qui vise à favoriser l’achat de solutions innovantes. Raphaël Larvor en profite ainsi pour informer l’audience que la délibération 27-2023/APS « réglemente la commande publique de la province Sud concernant les prestations hors marchés publics, dans la limite des 20 millions » a été votée le 8 juin 2023 et a pour objectif d’atteindre 50 MXPF d’achats innovants à l’année grâce, notamment, à une instruction simplifiée. Les avantages côté startups ? Se développer localement, gagner en confiance et en crédibilité mais également créer des emplois et de la valeur ajoutée. Bingo ! Noémie Fondere et Lena Heuea (Pôle Innovation) détaillent ensuite la pratique et présentent quelques achats de solutions innovantes réalisées par la province Sud : big up à FireTracking, Isocco ou encore Ecopavement, premiers porte-étendards de cette législation, elle-aussi, innovante. 

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Concours de pitchs et pitchs de collaboration

D’une province locale à une organisation spatiale, il n’y a qu’une visio en présence d’Éric Brel, « Expert développement du maritime et des outre-mer » du CNES, tout juste sorti de son lit hexagonal – pas le lit, hein ! – dont les « uses cases » présentés offrent des exemples à suivre pour notre écosystème. Associé à son (nouveau) représentant local, Kevin Decludt, l’expert du Centre National d’Études Spatiales témoigne de la réussite – et de certains échecs – de l’intégration du programme au sein de l’EPIC et en profite pour présenter à nouveau le programme « Connect by CNES » récemment déployé sur le Caillou. Vers l’infini et l’au-delà pour les startups calédoniennes ? 

Ce fut ensuite au tour des restitutions des ateliers d’être présentées au public avec l’intervention de deux participants matinaux ; on y apprit, pêlemêle, que des actions prioritaires devaient être menées, parmi lesquelles : la valorisation de succes stories, l’organisation d’événements dédiés et d’ateliers collaboratifs, la formation et sensibilisation des acheteurs aux « produits et process » innovants, l’intégration obligatoire de l’innovation dans la commande publique ou encore la création d’un « cadre de confiance » pour ne citer qu’elles. Y’a pu qu’à… comme dirait l’autre ! 

Restait encore une dernière salve de salive à utiliser… elle le fut à bon escient avec les sessions de pitchs des entrepreneurs ayant participé au concours organisé par la French Tech Nouvelle-Calédonie. Ainsi, tour à tour, les sept participants se sont prêtés au jeu du « pitch » en présentant, une fois n’est pas coutume, leur association « win-win » avec un acteur local, public ou groupe privé. Digibarre et Mister Dorchies en association avec le Barreau de Nouméa, INSIGHT, Sébastien Lagarde et le « GIS4ALL », Arbotech de Louis Boudes avec la SCIE, Jean-Michel Fernandez (AEL / LEA) et « Prony Ressources », Jean-Simon Chaudier et FireTracking au service des feux de forêt de la province Sud, Optimal RH et la commune d’Ouvéa ou encore YUGO, sans pitcheur présent. Roulement de tambour… 

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Et vous, choisirez-vous la French Tech Nouvelle-Calédonie ?

… and the winners are : FireTracking, AEL / LEA et Digibarre ! Pour clore cet événement, une remise des prix a été organisée et Guillaume Terrien, VP de la French Tech eut le plaisir de remettre les trophées au trio de lauréats, ravis d’empocher la rondelette somme de 500 000 XPF. De quoi encourager l’effort des startupers, valoriser la commande des acheteurs et positionner le programme dans les meilleures conditions pour qu’il se déploie largement sur le territoire. 

« Acheter de l’innovation » doit désormais devenir une pratique courante pour (ré)inventer l’avenir calédonien des secteurs public et privé. A l’heure des grands défis qui font face à notre Caillou, cette petite pierre à l’édifice qui roule avec la French Tech pourrait bien amasser, non pas de la mousse, mais des projets brillants pour repenser le futur. On fait le pari ? 

French Tech
Jury, lauréats et présidence FTNC © La French Tech Nouvelle-Calédonie

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