Ce matin, c’était direction l’Université de Nouvelle-Calédonie et l’amphi 250 pour une série de conférences organisées par le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie et portées par le cabinet de Vaimu’a Muliava et la DINUM. L’objet de cet évènement ? Un « séminaire-action territoire » pour accompagner la structuration d’un pôle territorial calédonien de l’innovation. A cette occasion, le réseau RETIS – notamment représenté par son président Olivier Farreng – partageait ses retours d’expérience et ses lumières pour repenser le futur de l’innovation calédonienne. Forcément, NeoTech était présent !
__
Le réseau RETIS, une semaine de visite bienvenue
Christophe Carbou de l’ADECAL Technopole, le président de la French Tech Nouvelle-Calédonie Franck Olivier, Laurent Bui de la DINUM ou encore Hatem Bellagi : de nombreuses têtes pensantes de l’innovation et de la tech « sauce Caillou » étaient réunies ce matin pour assister au “séminaire territoire” organisé par le Gouvernement. Depuis l’adoption de sa stratégie territoriale de l’innovation en 2016, la Nouvelle-Calédonie ambitionne de faire de ce secteur un des principaux leviers de son développement économique et social. Sept ans plus tard, le moment était venu de faire un premier bilan et de réfléchir au prochain cap vers lequel voguera la « pirogue » de l’innovation, si chère à M. Muliava.
La venue de plusieurs membres de RETIS sur le territoire était donc une belle opportunité pour nos structures institutionnelles et privées de s’appuyer sur la riche expérience de ce réseau. Interlocuteur privilégié des acteurs qui mettent en œuvre les politiques publiques d’innovation sur les territoires français depuis quarante ans, RETIS compte aujourd’hui près de 100 membres certifiés (dont 47 technopoles) et plus de 13 000 entreprises innovantes accompagnées chaque année. En plus de son président Olivier Farreng, également directeur de la technopole Hélioparc de Pau, deux autres membres du réseau avaient fait le déplacement jusqu’à Nouméa : l’incubateur corse INIZIA et son directeur Emmanuel Pierre, et enfin la technopole de La Réunion en la présence de son directeur Laurent Gaboriau.
__
Profiter de l’expérience des autres territoires
Mais pourquoi un tel casting ? Pour l’éclairage pertinent que leurs retours d’expérience peuvent offrir à la Calédonie. L’agglomération de Pau découvre dans les années 50 un important gisement de gaz naturel : de quoi permettre à la France d’être autosuffisante en la matière pendant près de 60 ans ! Un centre de recherche est alors créé à Pau pour gérer l’exploitation de cette ressource et, dès les années 80, les élus locaux décident de réfléchir à la création d’une technopole béarnaise pour anticiper sur l’amenuisement de ce gisement et faire de l’innovation et de la géoscience les prochains leviers de développement de la région. Vous percevez le parallèle avec l’exploitation d’un certain minerai en Calédonie ?… Quant à INIZIA et la technopole de la Réunion, ils offrent un retour d’expérience de la part de territoires insulaire et ultra-marin, avec une forte identité autonomiste dans le cas de l’incubateur d’Ajaccio. Bref, du sur-mesure pour nouzotres !
Olivier Farreng, Emmanuel Pierre et Laurent Gaboriau nous ont donc partagé leur expérience à la tête de leur structure, leur historique respectif et les comparaisons possibles avec la Nouvelle-Calédonie. Du pain béni pour la trentaine de personnes présentes en Amphi 250 et qui ont pu presser les conférenciers de nombreuses questions. Après ce moment d’échanges à l’UNC, nos trois intervenants dédieront leur après-midi à une dernière session de rencontres avec certains acteurs clés du territoire et qui n’ont pas pu être présents ce matin, parmi lesquels la SLN, la BCI et la Province Nord. Ils travailleront ensuite de leur côté à apporter des premiers éléments de réponses qui serviront de base à l’élaboration d’une feuille de route pour l’actualisation de la stratégie territoriale de l’innovation (STI). Le réseau RETIS rendra les conclusions de cette mission ce vendredi 6 octobre au Gouvernement.
__
La « pirogue de l’innovation » est à flots
Après cette restitution, le Gouvernement se tournera ensuite vers le cabinet de conseil en stratégie CMI, spécialisé dans le pilotage de l’innovation, pour définir les axes principaux de sa future STI. La Nouvelle-Calédonie continue donc de préparer l’avenir, un mois après la signature d’une convention avec le réseau « Outre-Mer Network » pour aider les entrepreneurs locaux innovants à développer leur business et à lever des fonds auprès des plus grands investisseurs hexagonaux. Notre culture de l’innovation se développe et l’ambition de devenir le leader ultramarin dans ce domaine est plus assumée que jamais… Alors, tous à bord de la pirogue !
__
