Qu’elle est belle la grande salle de conférence de la Communauté du Pacifique ! C’est dans ce cadre somptueux, au cœur même d’un rendez-vous des représentants « statistiques » des territoires du Pacifique (HOPS), que s’est tenue l’annonce des lauréats du « Pacific DataViz Challenge ». Au menu des trophées, quatre prix et 10 000 dollars US de “Prize money”. Retour sur la remise des prix de la seconde édition d’un concours qui ouvre de belles promesses pour l’avenir.
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“Pacific DataViz Challenge”, la data sous toutes ses formes
Au milieu d’une audience d’initiés, le grand Léo Cann-Polydor s’est essayé à l’introduction humoristique et pesait chacun de ses mots ; pourtant, il n’était ni question d’un « data man show », ni d’un échange oral avec ChatGPT mais bien d’une introduction du « Pacific DataViz Challenge » auprès des représentants qui participaient à la conférence régionale « Planning et statistiques » (HOPS 6) organisée du 3 au 5 octobre à la CPS. Au cœur de cette intro, un objectif clair identifié : vulgariser les données pour les rendre compréhensibles par tous les publics. Après une clairvoyante analogie avec des « dataviz » millénaires, les cartes maritimes, Léo a remercié le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, représenté par sa Madame Data, Houy-Sy Thao, pour cette collaboration pleine de sens.
Et puis ce fut au tour de Vaimu’a Muliava de prendre la relève avec une ambition : « aujourd’hui, le digital est le nouvel espace inconnu à découvrir et à maîtriser ». Une manière de rappeler à tout un chacun l’importance de la « data » dans les prises de décisions. Et le Mister Innovation du GNC de poursuivre :
« Le Pacific DataViz Challenge s’inscrit dans une continuité millénaire : les étoiles, les courants marins, les nuages, ces informations naturelles qui guidaient nos anciens sont aujourd’hui des données numériques. »
Vaimua Muliava, e-navigateur dans l’océan de données
Fort d’une politique « open data » en cours de (télé)chargement, la DINUM trouve dans ce concours de « DataViz » une occasion en or de sensibiliser les Calédoniens à l’usage de la donnée et de diffuser ce message à l’échelle régionale. Un petit pas pour la Nouvelle-Calédonie pour un futur pas de géant pour le Pacifique ?
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Et les lauréats sont…?
Après un rappel des quatre principaux critères de sélection – design, storytelling, innovation et technique -, l’équipe organisatrice s’est ensuite penchée sur les résultats de ce concours dont la portée internationale a été illustrée par quelques chiffres clés : 43 “entrées” réparties sur 14 pays à travers le globe, 6 dépôts de dataviz statiques et 37 dataviz interactives. Un niveau de participation en augmentation et un premier enseignement à tirer : la carotte enrobée de dollars US encourage fortement à la diversité des candidatures.
Côté « winners », la lauréate du DataViz Challenge Statique a ramené la coupe à la maison puisque Caroline Cailleton et son illustration « Bilan 2022 du marché calédonien des fruits et légumes » ont empoché le totem en même temps que le chèque. Roulement de tambours pour les trois lauréats du concours « interactif »… Sur la troisième marche du podium, la « Seagus Team », from France, a été récompensée pour son travail autour de la corrélation entre l’inflation et les risques pour la santé des Calédoniens.
« L’inflation actuelle est un facteur qui accentue l’obésité : notre dataviz met en relation les prix abordables des produits de basse qualité importés et le haut niveau de consommation de ces aliments ».
Team Seagus, ambassadeur du « bien manger ne coûte pas si cher » !
Médaille d’argent pour Qingyue Li « from USA » pour sa dataviz intitulée « Carb on the coasts » qui répondait visuellement à la question : « Est-ce que la nourriture importée dans le Pacifique affecte la santé des populations ? ». Spoil alert : évidemment ! Quant au premier prix, c’est à Ricardo Tranquilli Navarro qu’est revenu le métal doré pour sa dataviz « Food in paradise ». Au menu de l’illustration numérique de l’Italien, une analyse des prix par secteur d’alimentation et leur impact sur le pouvoir d’achat dans les principales villes de Nouvelle-Calédonie. Orgie de pastas bio à venir pour Ricardo et ses 5 000 dollars empochés !
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A l’année prochaine !
Au-delà de ce « prize money » qui a suscité un joli nombre de participations internationales, le « Pacific Dataviz Challenge » coche au moins deux cases : un renforcement bienvenu des liens entre l’organisation intergouvernementale et la Nouvelle-Calédonie à travers une collaboration pertinente et une sensibilisation réussie des états du Pacifique insulaire au pouvoir de la data et à leur importance dans les prises de décisions éclairées.
On regrettera peut-être de ne pas avoir vu en « live » les dataviz interactives mais l’essentiel est ailleurs : le « Pacific Dataviz Challenge » vient de souffler sa deuxième bougie et poursuit sa croissance avec un vœux de Vaimu’a Muliava pour la prochaine édition :
« En 2024, je souhaiterais avoir un plus grand nombre de participations des Pacific Islanders pour qu’ils s’approprient les données de notre environnement et complètent, grâce au numérique, les savoir-faire millénaires de nos anciens. »
Vaimu’a Muliava surfe sur l’océan digital
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