La protection de l’environnement est un défi pour chaque être humain ! Alors que de nombreux indicateurs écologiques virent au rouge, l’innovation technologique peut jouer un rôle important dans cette lutte quotidienne pour la préservation de notre espace de vie. Dans ce contexte, chaque semaine, NeoTech vous fait découvrir une startup, locale ou internationale, issue de l’univers de la #GreenTech.

Après avoir transformé l’eau salée en eau claire avec « Osmosun by Mascara », restons dans une dynamique maritime avec la startup « Hoola One » qui a mis au point une technologie pour débarrasser les plages des microplastiques. Cette entreprise canadienne a décidé de faire un grand ménage de printemps sur les plages du monde entier !

Hoola One, la solution révolutionnaire !

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Du projet scolaire à l’entrepreneuriat

Ce n’est plus un secret pour personne, la Terre est submergée par la pollution plastique. En à peine 60 ans, le plastique a non seulement envahi notre quotidien, mais aussi les écosystèmes divers et les réserves d’eau potable. En outre, si la tendance se maintient, les experts estiment qu’il y aura plus de plastique que de poisson dans les océans en 2050 ! Une fois déversé dans les cours d’eau ou les océans, le plastique coule ou flotte à la surface de l’eau. Des études estiment que 97% du plastique flottant est redirigé vers les côtes et les plages. Les 3 % restants constituent les gyres en plastique que l’on qualifie souvent de plaques d’ordures comme le 7e continent, situé dans le Pacifique nord, estimlé à environ six fois la taille de la France. Rien que ça… 

Hoola One
Des microscopiques microplastiques © National Geographic

Face à ces constats alarmants, en 2017, douze étudiants en ingénierie de l’Université de Sherbrooke, au Canada, se sont donnés comme mission de débarrasser les plages des microplastiques mais pas n’importe lesquels : ceux qui se mélangent sournoisement au sable des plages et qui deviennent, dès lors, presque impossibles à nettoyer à la main. Ce qui devait être un projet de fin d’année s’est transformé en une véritable croisade verte ! Jean-David Lantagne, Samuel Duval et Jean-Félix Tremblay, les cofondateurs de l’entreprise, se sont accordés sur le fait que : 

« Sur les plages, il n’y a pas de technologie qui permet de récolter le microplastique. On a donc décidé d’inventer une machine pour le faire. »

Jean-Félix Tremblay, optimiste et “optisoins”. 

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Sur la plage abandonnée…

… les microplastiques sont donc une véritable menace pour l’environnement. Cependant, ils n’ont pas directement été créés « micro ». La quasi-totalité de ces particules polluantes provient de plus gros morceaux de plastique qui se sont fragmentés. Ainsi, les ramasser à la main devient difficile car ils sont minuscules, voire invisibles ! Pour tester leur innovation, « Hoola One » a jeté son dévolu sur la plage de Kamilo Beach, à Hawaii, surnommée « Plastic Beach », l’un des endroits les plus touchés par le dépôt de débris marins. Grâce à une collecte de fonds de l’organisme « Hawaii Wildlife Fund », la solution technologique a pu être envoyée à la communauté de Kamilo. Résultat ? En quelques heures, le « Hoola One » a pu retirer rien de moins que 50 kg de microplastiques ! 

Hoola One
What a (bitch) plastic beach ! © Honolulu Civil Beat

Le groupe d’étudiants a saisi l’opportunité de faire une réelle différence en s’attaquant à ce problème pour lequel il n’existait, jusqu’à présent, aucune solution technologique. Concrètement, cette invention révolutionnaire possède un tuyau qui aspire les plastiques et le sable pendant qu’une pompe remplit le réservoir d’eau. Par décantation, les plastiques remontent à la surface tandis que le sable, lui, coule au fond. Puis, en faisant déborder le réservoir d’eau, les plastiques sont acheminés jusqu’à des filtres allant de 50 microns à 75 millimètres afin de faire le tri. Pour vous donner une idée, 50 microns équivaut à la moitié de l’épaisseur d’un cheveu. Par la suite, le sable et les roches, ainsi purifiés, sont renvoyés sur la plage. 

Hoola One
Un peu plus qu’un simple aspirateur… © OuiSurf

Encore aujourd’hui, le prototype, d’une valeur de 50 000 $, est utilisé à Hawaii. Cette ingénieuse innovation a désormais atteint jusqu’à 99% d’efficacité. Cependant, en raison de sa taille originelle, l’accès à certaines plages demeure un défi, ce qui a poussé les concepteurs à décliner le « Hoola One » en différents modèles moins volumineux et plus adaptés aux particularités de ces espaces aux géographies diverses. Ces optimisations ont également permis de réduire les dimensions de « l’aspirateur », de lui offrir une meilleure rentabilité énergétique ainsi qu’une collecte bien plus performante.

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Clean, clean, clean

Récompensée à de nombreuses occasions, en gagnant notamment le grand prix de la recherche au concours CREATEK, la solution s’installe progressivement sur le continent Américain. Si la startup n’a pas encore atteint le Caillou, la Nouvelle-Calédonie a pourtant à cœur d’entretenir ses plages. En effet, de nombreuses associations qui ont pour objectif de prendre soin de nos plages existent, au rayon desquelles, « Caledoclean » ou « l’Arche » qui invitent à participer à des journées « opération nettoyage ».

Si vous souhaitez vous impliquer, vous pouvez également participer en partageant vos photos de plages polluées avec « Hoola One ». Ces derniers s’engagent ensuite à contacter les représentants du lieu afin de trouver des solutions durables pour contrer ces catastrophes écologiques nées de l’activité humaine. Voilà donc une solution de plus qui pourrait (ou devrait ?) bientôt débarquer en Nouvelle-Calédonie où nos écosystèmes, à l’instar de nos estomacs, n’aiment pas beaucoup les microplastiques. 

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