Chers lecteurs, l’océan est notre maman ! Le problème, c’est qu’elle souffre actuellement d’un cancer généralisé causé par ses propres enfants capricieux qui la souillent encore et encore… Pourtant, tous les “enfants” ne sont pas à noyer immédiatement, car nombre d’entre eux innovent et agissent pour préserver sa santé. Aux détours de cette série d’articles sur la thématique “OceanTech”, la rédaction vous propose de découvrir les projets de ceux qui ont choisi de guérir plutôt que de détruire…

Dans notre précédent épisode, nous découvrions CalWave, une startup californienne. Son projet ? Convertir la force des vagues en électricité, via un prototype basé en mer. Cette semaine, on reste bien sûr les pieds dans l’eau avec une innovation un peu différente. Elle se base sur la différence de température entre les eaux de surface chauffées par le soleil et les profondeurs froides de l’océan. Le résultat donne de l’électricité. C’est le projet de la startup anglaise Global OTEC.

Présentation du concept © OTEC


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Global OTEC, le thermomètre bien réglé

L’énergie basée sur les températures de la mer remonte à 100 ans en arrière. En 1881, le physicien français Jacques Arsène d’Arsonval avait découvert une nouvelle source d’énergie. Elle est connue sous le nom de “conversion de l’énergie thermique des océans” ou “OTEC” pour l’abréviation en anglais. 

Dans des temps plus récents, OTEC a fait son bout de chemin dans l’esprit de beaucoup. Un homme s’est lancé dans un projet d’envergure : Dan Grech, fondateur et PDG de Global OTEC. Elle a été fondée en 2017, dans le but de fournir une énergie propre, fiable et abordable aux petits États insulaires qui ont des coûts énergétiques élevés. La startup a choisi de créer une barge, pour fabriquer cette énergie venue des fonds marins. 

Pourquoi en mer ? Parce qu’une usine basée à terre est trop coûteuse, selon Dan Grech. Elle nécessiterait des tuyaux de plusieurs kilomètres fixés au fond de la mer, pour se fournir en eau. En revanche, une plateforme “offshore” ne nécessiterait qu’un seul grand tuyau d’eau froide descendant directement dans les profondeurs, ce qui bien sûr, réduirait les coûts. Le PDG de Global OTEC, a déclaré dans les médias qu’il estimait que la construction de sa conduite d’eau froide, d’environ 750 mètres de long, coûterait entre 2,5 et 3 millions de dollars.

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Fais chauffer la machine !

Comment ça marche ? Sur une plateforme basée en mer, des systèmes transfèrent la chaleur enregistrée des eaux de surface pour évaporer un fluide, créant ainsi de la vapeur qui entraîne une turbine pour produire de l’électricité. En refroidissant et en se condensant au contact de l’eau de mer froide pompée des profondeurs de l’océan, la vapeur complète le cycle énergétique.

La dream team Global OTEC et 2H Offshore © Global OTEC

Dans les pays proches de l’Équateur, la surface de l’océan se maintient à une température constante comprise entre 25 et 28 °C. Sous la surface, à environ 800 mètres de profondeur, l’eau est alimentée par des courants venant des régions polaires et reste fraîche à 4°C. Début décembre, 2H Offshore, une société spécialisée dans les énergies marines avec l’expertise dans les canalisations de prise d’eau de mer, a signé un partenariat avec Global OTEC pour développer la plateforme baptisée Dominique. 

Elle serait la première du genre dans le monde. Elle devrait être déployée en 2025 à São Tomé et Príncipe, située au large de la côte ouest de l’Afrique, dans le golfe de Guinée. Elle pourrait fonctionner 24 heures sur 24 heures et 365 jours par an. 

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Et nous Caillou ?

L’objectif de Global OTEC est de fournir une énergie verte et durable, en supprimant les énergies fossiles. Dans les îles tropicales, comme la Nouvelle-Calédonie, beaucoup dépendant largement des combustibles fossiles importés. Grâce à leur richesse en soleil, vent et vagues, ces îles disposent d’un énorme potentiel d’énergie renouvelable. 

La technologie de l’énergie thermique océanique est parfaitement adaptée pour fournir à ces nations insulaires une énergie de base, aux côtés d’énergies renouvelables moins chères mais plus intermittentes comme l’éolien et le solaire.

Dan Grech, CEO de Global OTEC

Aucune construction n’a été lancée à l’heure d’aujourd’hui. Néanmoins, le projet s’accélère et semble en tout cas s’inscrire dans l’ère du temps. Le changement climatique est bien réel et les nations insulaires sont parmi les plus vulnérables. Tenter d’exploiter les différences de température des océans semble une bien bonne idée mon capitaine. 

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