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Nouvelle-Calédonie, Terre d’innovations – Épisode #9
Les Calédoniens et, plus globalement les peuples du Pacifique, ont la réputation, justifiée, d’être des « pionniers » ; voyageurs, conquérants, explorateurs mais aussi agriculteurs, pêcheurs, cultivateurs et chercheurs d’eau douce à travers les âges, les populations iliennes ont toujours été des précurseurs, forcés de s’adapter continuellement à un mode de vie complexe et évolutif. Aujourd’hui, « l’océan numérique » a remplacé les explorations en pirogues et les Calédoniens doivent désormais endosser un nouveau rôle de pionniers « d’innovateurs technologiques ».
La série « Nouvelle-Calédonie, terre d’innovations » se penche aujourd’hui vers un petit robot qui s’est mis au défi d’entretenir de façon innovante les carènes de bateaux ! Pilotable depuis le quai ou le ponton par l’intermédiaire d’une simple tablette en liaison Wifi avec l’appareil, ce robot unique en Nouvelle-Calédonie et baptisé “Betty” par la société Eco-Boat NC offre surtout une alternative durable aux peintures antifouling riches en biocides.
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Le robot Betty, une alternative innovante et responsable
Le carénage, c’est cette série d’opérations de révision de la coque d’un navire, qu’il faut réaliser périodiquement en vue de lui redonner ses qualités nautiques. Cela inclut le nettoyage de la coque sous la ligne de flottaison (notamment des organismes marins qui s’y fixent), le décapage des restes d’antifouling et la remise en peinture. Que ce soit en apnée ou en bouteilles, par les particuliers ou les professionnels, cet entretien demandait jusqu’à présent d’aller directement frotter la coque du bateau à la main. Mais ça, c’était avant l’arrivée du robot Betty !
Si ce nom demeure entièrement arbitraire (il faut croire qu’on l’a adopté en même temps que les professionnels que nous avons rencontrés à Nouméa), il désigne ici ce petit robot monté sur quatre roues qui va permettre aux plaisanciers d’éviter les carénages d’urgence juste avant le début de la saison de navigation ! En effet, cet appareil permet de nettoyer la coque du bateau en le maintenant dans l’eau. L’avantage ? Dans ces conditions, les salissures (organismes marins, peinture antifouling écaillée…) se décrochent plus facilement ! Bien que cette innovation ne soit pas destinée aux particuliers (son prix et son maniement complexe la réservent davantage aux professionnels du carénage), elle offre malgré tout aux propriétaires des bateaux un joli gain de temps tout en leur permettant de moins souvent faire appel aux peintures antifouling toxiques pour l’environnement…
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Pour aller plus loin …
Télécommandé par un opérateur, le petit engin électrique s’agrippe à la carène grâce à l’aspiration générée par la turbine et les brosses nettoyantes qui tournent à plusieurs centaines de tours par minute. Les débris sont aspirés, filtrés et conservés par le robot. Cette récupération lui permet ainsi d’être utilisé dans les ports, justement là où les carénages à flots réalisés par les plongeurs sont désormais interdits. Une fois l’opération terminée, le propriétaire est prévenu par courrier électronique. Et il peut même obtenir des photos et des extraits vidéo de sa carène.
Deux caméras fixées à l’engin permettent en effet de suivre l’avancement des travaux, directement sur une tablette graphique reliée en wifi. Sur le plan pratique toujours, ce robot est transportable dans une grande valise et ne requiert qu’une prise de 200 volts pour se connecter. Le professionnel qui l’utilise peut donc facilement se déplacer sur les pontons, sans avoir à bouger le bateau à caréner.
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Une bonne nouvelle pour le lagon ?
En militant pour un carénage à flot plus régulier, les petits robots nettoyeurs comme Betty permettent de limiter l’installation des coquillages et des algues sur les coques. Ce faisant, ils offrent donc la possibilité de moins souvent faire appel aux fameuses peintures antifouling ! En effet, si ces peintures demeurent une solution très efficace, leur utilisation fréquente présente un risque pour l’environnement et le milieu marin. Par l’effet du frottement avec l’eau, les nombreux biocides contenus dans l’antifouling se détachent de la coque et sont diffusés dans le milieu marin. Or, ces rejets ne se solubilisent pas avec l’eau de mer !
Depuis des années, la famille des peintures chimiquement actives à base de biocides représente 90% du marché mondial des peintures antifoulings. Au 1er janvier 2018, une nouvelle directive biocide a diminué le nombre de molécules autorisé dans les peintures. La liste des biocides autorisés par la communauté européenne est donc passée de 25 à 10, dans le but de limiter les impacts environnementaux. Nul doute alors que des innovations comme Betty représentent une évolution responsable des pratiques et une alternative prometteuse pour les plaisanciers qui aiment le lagon !
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