Alors que la COP 26 bat son plein à Glasgow, Brad Smith, le président de Microsoft, a choisi la Station F parisienne comme écrin pour rebondir sur l’actualité internationale et écologique de la planète, en détaillant notamment le rôle que l’industrie du numérique pourrait être amenée à jouer dans la sauvegarde de l’environnement. 

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Microsoft au chevet de la planète ?

Dans cet écrin du XIIIème arondissement de Paris, le plus grand incubateur de start-up au monde, le patron du géant du numérique s’est livré à quelques déclarations fortes. Outre l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en dix ans et de compenser son impact cumulé depuis sa création en 1975, Microsoft a annoncé la création d’Environmental Start-up Accelerator, en partenariat avec l’Ademe et Capgemini, notamment. Ce programme d’accélération accompagnera une dizaine de start-up européennes. Leur objectif : la réduction et la compensation des émissions carbone. 

Pour Brad Smith, « si nous voulons préserver la planète, nous allons avoir besoin de technologies qui n’existent pas encore ». Le patron de Microsoft met en lumière quatre d’entre elles qu’il faudra développer en priorité :

  • l’hydrogène vert,
  • le carburant durable d’aviation,
  • le stockage d’énergie,
  • le captage de CO2 dans l’air.

Le salut de la planète passe-t-il donc par l’essor de nouvelles technologies, et surtout, les géants du numérique pourront-ils en être les champions ? 

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Brad Smith s’exprime sur la pollution numérique : coup de com’ ou réelle ambition ? © 20 Minutes

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Le secteur du numérique doit se réinventer grâce à l’innovation

Côme Perpère, directeur du développement durable et de la transformation de Microsoft France, tient déjà à rappeler que le numérique représente aujourd’hui 4 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, soit par exemple deux fois plus que le secteur aérien. Réduire le poids du numérique dans ce bilan est donc un premier objectif clair. Mais quid des 96% restants ? 

Pour C. Perpère, le numérique doit se positionner comme un secteur générateur d’idées ET solutions concernant ces enjeux écologiques mais également un vrai moteur de la réduction et de la compensation carbone : « il faut que l’on soit en amont de ces phases et que l’on puisse promouvoir l’innovation afin de limiter les gaz à effet de serre ». 

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Le numérique, un facteur d’émission de gaz à effet de serre © Statista

Pour de nombreux experts, le numérique aura bel et bien un rôle crucial à jouer dans cette bataille, que ce soit pour faire des calculs ou modéliser le climat. Reste qu’en concentrant leur discours sur les gaz à effet de serre, les acteurs de la tech jouent un jeu dangereux. 

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La pollution numérique inquiète les Français

Comme le rappelait Frédéric Bordage dans son ouvrage Tendre vers la sobriété numérique (Acte Sud), la planète est aujourd’hui face à une crise systémique. Au-delà de l’empreinte carbone, il y a l’acidification de l’eau et du sol, l’eutrophisation des milieux aquatiques, l’épuisement des ressources abiotiques… 

Il serait donc illusoire d’attendre que les nouvelles technologies « sauvent » la planète, mais au contraire beaucoup plus pertinent de modifier nos usages et nos habitudes de consommation. Or, selon le sondage OpinonWay pour Microsoft France, 55 % des Français se disent personnellement préoccupés par la pollution numérique, avec une inquiétude accentuée chez les jeunes et les actifs. 

Pollution numérique, explications © Alternative Economique

Microsoft reste à ce jour l’un des acteurs de la tech les plus engagés sur la question environnementale, et devrait encore le prouver ces prochaines années. Encore faudrait-il que le géant ne joue pas à une drôle de sorte de poker menteur…

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