Il fallait la voir sur la scène du 1881 animer le défilé de lancement des nouvelles collections de sa marque « IG 2.0 » pour comprendre la passion qui coule dans les veines de Margy… Il fallait l’écouter chauffer le public et diffuser des mots bienveillants pour comprendre le message que l’entrepreneuse souhaite faire passer… Il fallait simplement la regarder aller et venir, s’occuper des autres, pour comprendre sa vision de l’entrepreneuriat. Margy Adjouhgniope est une femme entière, énergique et inspirante. Portrait d’une entrepreneuse 2, 3, 4.0 !
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2000’s Flashback
1993. Alors que la « Sécheresse du siècle » barrait la Une des Nouvelles-Calédoniennes, une comète poussait son premier cri… Margy venait de pointer son nez, remplissant de joie le cœur de ses deux instituteurs de parents. Plus tard, au gré de leurs promenades pédagogiques, de Maré à la côte Est, d’Ouvéa à Poindimié, la jeune fille grandit au contact d’une société kanak multiculturelle alimentée par des influences mélanésiennes. Elle en conviendra plus tard :
« La Nouvelle-Calédonie est une terre de richesses culturelles et de diversités qui m’ont toutes beaucoup apporté pendant ma jeunesse ».
2012. Départ sur le « grand caillou blanc » pour des études de chimie analytique propulsées par le passeport mobilité de la DFPC. Au milieu d’une trentaine d’étudiants, elle découvre alors Saguenay-Lac-Saint-Jean en même temps qu’un nouveau continent qu’elle traversera de parts en parts pendant quatre années, au gré des covoiturages et des rencontres, l’esprit guidé par l’envie de découverte et le goût de la nature. Une aventure « abroad » qui l’a profondément marquée :
« Je suis revenue du Québec avec l’accent : ici, on m’appelait la « Calédo-Québecquoise »
2017. Le charbon vert en bandoulière, la verve en rouge à lèvres, les bons conseils de Guéno et Charlotte en poche, Margy enflamme les planches de la deuxième édition du TEDx Nouméa avec une prestation aussi naturelle que le discours est écologique. Et pourtant, rien n’aura été facile puisqu’à cette époque, la Nouvelle-Calédonie brûle, de Païta à Tontouta, de Boulouparis à la Foa. Alors Margy, en mode roadtrip à Canala, lace ses chaussures et marche à travers les champs, de la Foa à Boulouparis, pour tenter de rejoindre Nouméa. Pari réussi et applaudissements nourris 24h plus tard…
« Ce Tedx est aujourd’hui une référence pour la jeunesse calédonienne qui s’exerce à l’éloquence : il est diffusé dans de nombreuses salles de classe. »
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Margy, l’entrepreneuse
2020. Alors qu’elle sort diplômée d’une licence en « Instrumentation Contrôle Qualité » brandée « UNC », la jeune fille décide de se tourner vers l’enseignement et monte à Houaïlou pour partager ses savoir-faire en restauration accumulés lors de ses jobs étudiants au Canada. La jeune professeure remplaçante s’entiche très vite de ses jeunes étudiantes et adopte un statut de maman par procuration. Au détour des discussions, elle tire pourtant rapidement un constat horrifiant sur la situation des jeunes filles de son pays :
« Sur les quinze jeunes élèves avec qui je travaillais, seule deux d’entre elles n’avaient pas subi de violences intrafamiliales ! En tant que mélanésienne et kanak, ça m’a beaucoup ému et j’ai décidé de les aider ».
2021. C’est au cours des répétitions de danse cadencée à la sauce « Independent Gyal » de Kalash que Margy a une révélation : elle va créer et lancer sa marque de vêtements « IG 2.0 » pour soutenir toutes celles qui, ici ou ailleurs, n’ont pas voix au pupitre. Sa marque de sapes sera avant tout le portevoix d’un message : “sois forte et crois en toi” ! Les diamants irisés pleuvent alors sur les t-shirts et, sous le conseil inspirant de Christiane Waneissi – « fais-le ! » -, Margy devient entrepreneuse et assume pleinement son rôle d’émancipatrice :
« Tu peux être kanak et réussir et devenir millionnaire ! Tout ça part de l’éducation des parents : il faut arrêter avec cette fausse humilité ! »
2023. Et le 1881 prit feu ! En cette fin septembre, le spot de Nouville est animé par une énergie exceptionnelle ; Margy y organise son défilé 2.0 et le lancement de ses deux nouvelles collections – Uvilu et Iwaji. Elle a invité tout son petit monde à venir découvrir le fruit de ses collaborations avec des créatrices telles que Kéyla Creation, Innov’Robes ou encore Kim et Stella Design. La fête bat son plein, les femmes brillent de mille feux et le clou de la soirée arrive avec le lancement officiel de sa boutique en ligne. Désormais, à travers le monde, toutes les « Independent Gyals » pourront désormais porter fièrement ce message d’espoir et de résilience.
« Uvilu est le nom d’un petit oiseau du nord de Belep qui parcourt les clans pour porter la bonne nouvelle. Avec cette collection entre tradition et modernité, c’est donc ce message bienveillant que je souhaite faire passer à tous les Calédoniens ».
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Margy Adjouhgniope, une inspiration pour les Calédoniennes
La vie d’entrepreneuse est pleine d’embûches ; Margy râle sur l’OPT et ses adresses manuscrites d’expéditeur et cogne la CSB et son « ePay Nc » qui coûte une blinde. Pleine de ressources, elle manie les réseaux sociaux « à la perfection », dompte l’IA pour gagner du temps et s’appuie sur son réseau, sa « bande », pour développer son business localement et à l’international. Et lorsqu’on lui demande si elle aurait un conseil à donner à des jeunes femmes qui souhaitent entreprendre, elle répond avec la sagesse d’une entrepreneuse aguerrie :
« Tout est possible à celui qui croit, ose et n’abandonne jamais ! »
CQFD
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