Hier, la French Tech Nouvelle-Calédonie organisait son événement annuel dédié à l’un de ses programmes phares : Je Choisis la French Tech. Alors que la chaleur plongeait la Station N dans une torpeur moite, l’association avait réuni une trentaine de personnes autour d’une ambition : faciliter l’achat des solutions innovantes des startups par les acheteurs publics et groupes privés. Tout un programme aux contraintes règlementaires parfois vertigineuses…

__

Kiki choisit l’inno de nos startups ? 

« L’objectif de ce programme, c’est de faciliter les achats aux startups locales des acteurs publics et privés et d’accélérer l’innovation sur le territoire. » – Jean-Marc Brecard, neo-président FTNC. 

L’introduction de Jean-Marc Brecard, nouveau président de la French Tech, ouvrit le bal de ces deux heures de prises de parole et d’échanges. Il rappela brièvement le contexte de l’événement et les priorités du programme avant de passer le micro à Aurore Klepper, DG de la FTNC pour une petite introduction contextuelle. Christopher Gygès prit ensuite le micro pour faire une première annonce : 

« Le « Small Business Act » est un dispositif américain qui favorise l’accès au marché des petites entreprises et la Nouvelle-Calédonie va se doter du même outil mais orienté « tech », avec la prochaine signature d’une charte qui engage les collectivités à choisir local, à réserver des marchés pour les petites entreprises, et surtout pour celles qui innovent, notamment à travers la commande de POC. La signature devrait intervenir début décembre et permettra de donner du travail aux petites entreprises dès 2026. » – Christopher Gygès, au service de toutes les petites entreprises. 

Après cette « Small » annonce, parole fut donnée à la « défense réunionnaise » en la personne de Julie Van Snick, (future-ex)directrice de la FT La Réunion. En voilà un témoin éclairé, capable de partager un retour d’expérience concret après trois années de déclinaison du programme intitulé « French Tech Connect » sur l’île de la Réunion. Ateliers thématiques autour des pitchs investisseurs et commerciaux pour le J1, ateliers d’intelligence collective avec les collectivités en J2, « PitchDays » devant le public et le privé et speed meetings « one to one » en guise de desserts. Les résultats n’ont pas tardé à arriver, en même temps que les commandes… Inspirant, non ? 

« Il aura fallu trois ans pour que les groupes privés, les startups et les collectivités se rassemblent vraiment autour de la « table » : on avait ressenti le besoin pour les acheteurs d’être entendus et nous sommes donc allés récolter leurs besoins un par un en matière d’innovation, quel que soient les départements concernés. » – Julie : very connected, very interesting. 

__

La preuve par les exemples

Toujours plus ou moins les mêmes voix lors de cette seconde séquence « témoignages ». D’une année sur l’autre, ce sont souvent les mêmes heureuses startups qui sont sollicitées pour raconter leur histoire d’amour avec les collectivités et/ou les groupes privés. Pour débuter cette légère redondance qui témoigne du chemin encore à parcourir, petit détour par des jolies vidéos : Digibarre et le Barreau de Nouméa, Yugo et Enercal… Jump de l’audiovisuel à l’IRL avec une table-ronde composée de couples « startup x acheteur ». 

Côté startups, le premier à pitcher ? Attention : surprise ! Hatem Bellagi (Optimal RH) avec les commandes d’Ouvéa, puis de Lagoon, puis d’ENGIE. Vint ensuite Joël Despujols (AgriLogic Systèmes) couplé avec la DDDT de la province Sud, une association qui permit à la startup de vendre la serre Agrinea à Port Laguerre mais aussi en Guadeloupe, à la Réunion et bientôt sur Tahiti. Bingo ! Joram Rivaton (Helium / Watom), notre « serious game lover », partagea ensuite quelques mots sur ses collaborations avec le FIAF, le groupe ENGIE, les FANC et la Mairie de Nouméa. 

« Grâce à la délibération de la province Sud qui vise à privilégier la commande publique vers des startups innovantes, la province a pu passer commande sans avoir à faire d’appel d’offre public. » – Joël Despujols, « serré » contre la province Sud. 

Au tour des acheteurs présents avec le Directeur de la DDDT, Nicolas Pebay qui, au-delà de la commande de la serre Agrinea, a pu partager un retour d’expérience sur les collaborations de la PSud avec d’autres jeunes pousses telles que NeoFly ou FireTracking. 

« Nous avions besoin d’une serre innovante sur le site de Port Laguerre afin de cultiver des bananiers comportant une génétique de haute valeur et ce, pour les protéger, les démultiplier et les diffuser. C’est un fonctionnement démonstratif intéressant en synergie financière avec plusieurs acteurs privés, ou encore avec l’IAC qui a permis, grâce à TRIAD, de commander cette serre. Nous avons reproduit cette logique avec d’autres startups telles que NeoFly ou FireTracking par exemple » – Nicolas, N°10 dans la « Team Startups »

Jean-Baptise Soland, DRH CSP RS Neodel – Socometra a pu également partager son retour d’expérience de la collaboration avec Optimal RH avant de laisser le public poser quelques questions. Dernier intervenant, Auxence Fafin (OPT), aujourd’hui en costume de célibataire endurci, partagea une ex-mauvaise expérience de l’OPT avec la startup AEDES : « En 2016, en tant qu’acheteur, nous n’avions pas su faire car, le véritable frein dans la commande publique, c’est que le service doit être certifié et qu’on n’a pas le droit à l’erreur » ; heureusement, Auxence avait sa valise IA et nous partagea la vision 2026 du « socle IA » de l’Office intégrant le recrutement futur des talents calédoniens de l’intelligence artificielle. ChatOPT. 

__

IA toujours…

« Pour terminer, nous allons écouter Anthony Palasse, Ambassadeur « Osez l’IA », en direct de la Réunion qui va nous parler de l’innovation et des solutions liées à l’intelligence artificielle et des enjeux de souveraineté » – Aurore, maîtresse de cérémonie

Pour conclure… l’IA bien sûr, encore et toujours, ce fameux moteur de « résilience » qui irrigue aussi la transformation, l’évolution, l’innovation, bref, une véritable mondio-passion ! Le lien avec le programme est raccroché tant bien que mal avec l’intervention orientée « souveraineté » faite par le Directeur régional d’Epitech à la Réunion. Quelques mots de conclusion pour un événement annuel dédié à un programme utile qui nécessiterait une stratégie de lobbying affirmée auprès des acteurs publics et grands groupes. Comme l’a si bien dit Julie, le programme Je Choisis la French Tech, a besoin d’une touche de pédagogie et d’échanges ciblés pour que les acheteurs puissent partager leurs besoins afin que les startups soient en mesure de mieux y répondre. A quand les PitchDays calédoniens ?

__