EN PARTENARIAT AVEC LAGOON
Nouvelle-Calédonie, Terre d’innovations – Épisode #5
Les Calédoniens et, plus globalement les peuples du Pacifique, ont la réputation, justifiée, d’être des « pionniers » ; voyageurs, conquérants, explorateurs mais aussi agriculteurs, pêcheurs, cultivateurs et chercheurs d’eau douce à travers les âges, les populations iliennes ont toujours été des précurseurs, forcés de s’adapter continuellement à un mode de vie complexe et évolutif. Aujourd’hui, « l’océan numérique » a remplacé les explorations en pirogues et les Calédoniens doivent désormais endosser un nouveau rôle de pionniers « d’innovateurs technologiques ».
La série « Nouvelle-Calédonie, terre d’innovations » se penche aujourd’hui vers une innovation technologique qui veille sur nos écosystèmes depuis l’espace : le géoportail Vulcain et son système d’alerte incendies permettent, grâce à la télédétection par imagerie satellite, de mieux comprendre l’impact des feux sur la durée. Un outil qui se révèle précieux pour les gestionnaires et souvent même pour les pompiers !
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Allo Houston ? La maison brûle…
La télédétection, c’est le nom scientifique que l’on attribue à l’acquisition d’informations sur Terre grâce à des appareils situés à distance tels que les satellites. Depuis l’espace, ces derniers sont capables de déterminer les propriétés de certains phénomènes naturels ou d’objets artificiels, à partir des rayonnements qu’ils émettent ou réfléchissent. Pour ce faire, des capteurs multispectraux – donc capables de prendre des mesures en différentes longueurs d’onde – sont installés sur les satellites. Ces capteurs sont bien souvent utiles pour repérer et comprendre les catastrophes naturelles. Il peut s’agir de capteurs infrarouges, capables de détecter les inondations et la destruction de la végétation, de capteurs micro-ondes, capables de percer les nuages et la fumée et de détecter les déformations subies par la Terre en cas de séisme ou d’éruption volcanique ou encore de capteurs thermiques capables de détecter les incendies !
Et c’est justement en s’appuyant sur cette technologie que l’Observatoire de l’Environnement en Nouvelle-Calédonie (l’OEIL) œuvre depuis 2015 à l’amélioration de la détection des incendies sur le Territoire. Il s’appuie notamment sur un service de la NASA capable de fournir des alertes incendies pour une zone donnée de façon quotidienne. Sur cette base, l’Observatoire a développé une chaîne de traitement automatisé intégrant les informations de plusieurs satellites : Himawari, Modis et Viirs. Grâce à ces données, l’OEIL– qui porte bien son nom ! – a ainsi pu développer un outil d’alerte personnalisée sur les incendies sous la forme d’un géoportail baptisé Vulcain. Une innovation technologique aux nombreux bénéfices pour les populations locales.
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Pour aller plus loin…
Concrètement, Vulcain consiste en une carte dynamique des surfaces impactées en Nouvelle-Calédonie depuis 2001, automatiquement actualisée jusqu’à quatre fois par jour. Accessible à tous, Vulcain est un outil destiné aux professionnels de la lutte contre les incendies, mais aussi à la population concernée par le problème. On accède à ce nouveau site cartographique depuis le site Web de l’OEIL, sur smartphone ou tablette. Il permet non seulement d’observer la localisation et l’étendue des incendies en cours et passés, mais également de les filtrer selon la période, la zone d’intérêt et/ou le type de dommages causés, ou encore d’obtenir des statistiques sur le nombre d’incendies ayant touché des aires protégées.
Ces dernières années, l’Observatoire a identifié plusieurs centaines d’incendies grâce à Vulcain. Devant l’efficacité de ce système de détection et l’ampleur de la pression exercée par les feux sur l’environnement, cette initiative a été prolongée par une nouvelle fonctionnalité : le dispositif « Alerte Incendies ». Ce service permet de recevoir des informations personnalisées sur les derniers incendies détectés en Nouvelle-Calédonie. Il suffit pour cela de s’abonner et de paramétrer son alerte en fonction des zones et des thématiques d’intérêt. Une innovation qui s’adresse donc également aux pompiers, aux gestionnaires et aux associations environnementales.
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Les incendies, première cause de destruction de nos milieux naturels
50 000. C’est, en hectares, la surface qui a brûlé en 2019 sur le territoire. Depuis que l’OEIL surveille les incendies grâce aux satellites, les détections montrent qu’il brûle chaque année l’équivalent de 2 à 6 fois la ville de Nouméa. Les feux réduisent ainsi chaque année un peu plus nos précieuses forêts déjà fortement morcelées et s’imposent comme la première cause de destruction des milieux naturels en Nouvelle-Calédonie. Les incendies amenuisent également notre ressource future en eau et contribuent au changement climatique par le dégagement de gaz à effet de serre. Les surfaces brûlées en 2019 – la dernière année particulièrement marquante en termes d’incendies – correspondent, à elles seules, au double de la surface dénudée par la mine en 150 ans et à un dégagement estimé à 826 000 teqCO2, soit 10% des émissions totales de gaz à effet de serre de la Calédonie rien que cette année-là.
Ces derniers mois, les conditions météo ont aidé à limiter les départs de feux. L’année 2021 s’achève tout de même avec presque 15 000 hectares brûlés, dont 83 % entre août et octobre. Il n’appartient qu’à nous de rester vigilants et de protéger l’eau que l’on boit et l’air que l’on respire. En effet, dans 99% des cas, les incendies sont systématiquement imputables à une négligence humaine… Une clope par la fenêtre et c’est potentiellement toute une tribu qui se retrouvent sans logement !
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La Nouvelle-Calédonie, point chaud de la prévention des incendies
En 2020, grâce à des financements locaux, nationaux et internationaux, Vulcain a également été déployé aux îles Fiji. Ce système innovant permet donc à la Calédonie de rayonner dans la région. Il a également été présenté cette même année lors d’un séminaire scientifique franco-australien sur les incendies, ainsi qu’à la 10ème Conférence des îles du Pacifique sur la Conservation de la Nature et les aires protégées.
Notons également que l’internet des objets pourrait apporter une aide complémentaire aux efforts de détection des incendies sur le territoire, grâce à des capteurs de fumée connectés directement installés dans les milieux naturels. Qu’elles soient célestes ou terriennes, les innovations technologiques en matière de prévention des incendies sont un outil capital pour la préservation de notre territoire.
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