Les catastrophes naturelles font en moyenne plus de 30 000 morts chaque année et ont représenté 170 milliards de dépenses rien que sur l’année 2021. Face à cette réalité, les innovations scientifiques et technologiques ont plus que jamais un rôle majeur à jouer dans la recherche de nouveaux moyens pour en préserver les populations. Nombreux sont les éminents cerveaux scientifiques qui réfléchissent aux meilleures façons de limiter les dégâts liés aux tremblements de terre, aux éruptions volcaniques ou encore aux tsunamis. Pourtant, les meilleures idées ne viennent pas toujours de là où on les attend…
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Une alerte tsunami comme élément déclencheur
Jasmine Lima, jeune étudiante américaine de 15 ans, partage avec son père une passion pour le surf. Un jour de session sportive en commun dans les vagues, une alerte tsunami est déclenchée. Alors qu’ils quittent précipitamment l’eau, Jasmine se rend compte qu’un seul et unique pont permet de rejoindre sa ville et qu’il serait dès lors impossible d’évacuer tout le monde en cas de tsunami avéré… Ce qui aurait donc des conséquences terribles ! Passionnée d’innovation, Justine a heureusement l’habitude de se creuser les méninges pour trouver des solutions pertinentes aux problèmes qu’on lui pose : il y a deux ans, elle avait déjà remporté un concours pour avoir inventé un étrier de sécurité qui permettait aux cavaliers tombés de selle de ne pas être traînés par les chevaux…
La jeune américaine sait que de nombreux scientifiques étudient depuis longtemps les ondes gravitationnelles acoustiques pour détecter la formation de tsunamis – c’est ce même type d’ondes que vous pouvez voir se propager dans l’eau lorsque vous jetez une pierre dans un lac ! L’idée lumineuse de Jasmine est alors de se servir de ces ondes gravitationnelles pour neutraliser l’énergie des tsunamis et donc se protéger des vagues géantes ! Elle conceptualise rapidement un dispositif qu’elle baptise le T-Sound. Concrètement, ce dernier fait appel à un double système d’ondes gravitationnelles acoustiques qui sont générées et lancées au contact du tsunami afin d’absorber son énergie et de le stopper dans son élan avant qu’il n’atteigne les côtes ! Basique, simple… mais fichtrement brillant !
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Bientôt un premier prototype ?
« Le T-Sound n’a pas non plus besoin de couvrir toute la longueur des côtes car les ondes sonores se dilatent » explique Jasmina à un jury conquis lors de la Convention Nationale des Inventions du Musée Henry Ford à Dearborn, Michigan. Si le concept n’a pour l’instant pas été fabriqué et testé en conditions réelles, notre géniale inventrice peut déjà compter avec le soutien de l’un des plus grands experts des ondes gravitationnelles acoustiques, le Docteur Usama Kadri.
Lui aussi emballé par l’idée, il a rejoint Jasmina pour déterminer comment fonctionnerait son concept à grande échelle et ce qu’il coûterait à mettre au point. Ce duo improbable s’est fixé comme prochain objectif de trouver des financements – entre vingt et cinquante mille dollars – afin de pouvoir fabriquer un premier prototype. Ce coût de fabrication, « abordable » au regard des enjeux, doit permettre le déploiement de cette solution le long des côtes des pays à plus faibles revenus. A ce jour, les murs anti-tsunami restent encore en première ligne… en attendant l’avènement prochain du T-Sound ?
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La Calédonie armée contre les tsunamis ?
En Nouvelle-Calédonie, le dernier tsunami ayant causé des victimes a eu lieu en 1875 – touchons du bois ! – et c’est l’île de Lifou qui avait été la plus concernée. En avril 2007, non loin de chez nous, ce sont les Iles Salomon qui avaient déploré une dizaine de morts à cause d’une de ces vagues meurtrières. Le Caillou dispose heureusement de nombreux systèmes d’alerte, notamment grâce à un réseau de marégraphes installés par le SHOM. Plus récemment, nous vous présentions également le projet de bouée houlographe mis au point par les scientifiques de la CPS et de l’antenne calédonienne de l’IRD. N’étant jamais trop prudents, on va quand même suivre de près cette histoire de T-Sound…
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