La protection de l’environnement est un défi pour chaque être humain ! Alors que de nombreux indicateurs écologiques virent au rouge, l’innovation technologique peut jouer un rôle important dans cette lutte quotidienne pour la préservation de notre espace de vie. Dans ce contexte, chaque semaine, NeoTech vous fait découvrir une startup, locale ou internationale, issue de l’univers de la #GreenTech.  

Materrup
© Materrup

Après avoir découvert la startup Algama et les nouveaux possibles offerts par les micro-algues à l’industrie alimentaire, place cette semaine à la révolution GreenTech appliquée à une autre industrie : celle du bâtiment ! Focus sur la startup Materrup qui a breveté un liant d’argile pour développer des bétons bas-carbone réduisant jusqu’à 80 % des émissions de CO2 liées à la construction !

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Qualité, réduction du CO2 et économie circulaire, Materrup a tout bon !

Ce sont des chiffres qui soulignent la pertinence de la solution apportée par Materrup : à lui seul, le secteur du bâtiment pèse 27 % des émissions de CO2 en France alors que le BTP génère 75% des déchets émis. Le secteur de la construction est ainsi l’un des plus concernés par les enjeux du développement durable. Face à ce constat, la startup basée à Domolandes et accompagnée par le Technopôle de sa région a voulu agir directement sur les matériaux de construction en développant une alternative innovante et responsable à base d’argile crue, une matière abondante et à faible empreinte écologique

Mathieu Neuville, le sourire de celui qui tient une bonne idée ! © French Tech Bordeaux

Créée en 2018 par Mathieu Neuville, docteur en physique des matériaux, Materrup commence ainsi à développer des bétons bas-carbone en ayant recours à un liant d’argile breveté qui est au cœur de sa technologie baptisée Crosslinked Clay Cement. Ce tour de force technique « permet de réduire de 50 à 80% les émissions de CO2 sans compromettre la performance ni la qualité du béton », précise la société. Cerise sur le gâteau, la valorisation de cette argile crue s’inscrit dans le cadre du recyclage de matériaux secondaires issus des chantiers du BTP et des déchets d’autres industries. La solution de Materrup est ainsi un excellent exemple d’économie circulaire et évite de recourir à des ressources minérales primaires et naturelles ! 

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Recherche et développement 

Materrup
Elle est pas belle, notre usine ? © Materrup

A l’échelle mondiale, l’argile est l’un des matériaux les plus abondants avec près de 2 millions de milliards de tonnes exploitables. Le ciment est, quant à lui, le matériau le plus utilisé au monde avec 15 milliards de mètres cubes de béton coulés chaque année ! Nul doute, donc, quant au potentiel de la technologie développée par Materrup – et protégée par 35 brevets internationaux ! – et à sa capacité à être déployée partout en Europe et sur les autres continents. D’autant qu’à en croire Mathieu Neuville, elle peut encore être améliorée : « Nous travaillons actuellement en laboratoire sur des formulations visant le zéro carbone » confie-t-il. 

La recherche est d’ailleurs l’un des piliers fondamentaux de l’entreprise qui a œuvré pour la création en 2021 d’une nouvelle chaire industrielle au sein de l’Université de Pau. Retenue parmi les vingt lauréats du programme « Green20 » de la French Tech, Materrup a rapidement lancé une première usine pilote à Saint Geours-de-Maremne dans les Landes, puis une autre dans l’agglomération de Bordeaux pour produire des matériaux respectant le code architectural de la ville – la couleur ocre du calcaire des bâtiments –  : « L’objectif est de développer dans les régions des petites cimenteries de 2 000 mètres carrés environ, avec pour avantage de pouvoir produire des matériaux à proximité des chantiers et ainsi de limiter les coûts économique et écologique de leur transport » conclut Mathieu Neuville

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Materrup, petit poucet appelé à devenir grand

Petit poucet dans la filière des grands groupes cimentiers mais facilement et rapidement industrialisable, Materrup s’apprête à faire bouger les lignes du BTP. Avec la réglementation plus contraignante et l’augmentation des prix de l’énergie et du carbone, la technologie brevetée par cette startup GreenTech et DeepTech lui assure un avenir radieux. On espère que la concurrence prendra exemple sur ce modèle vertueux pour la protection de l’environnement et la valorisation des territoires. Et en Nouvelle-Calédonie, on doit bien avoir de l’argile aussi, non ?… 

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