Près de 463 millions à l’échelle mondiale, 60 millions en Europe, plus de 3,3 millions en France, 20 000 rien qu’en Nouvelle-Calédonie… On ne vous parle pas du montant des gains du dernier bingo mais plutôt du nombre de personnes touchées par la maladie du diabète ! Pour lutter contre une épidémie en pleine expansion, de nombreuses recherches sont menées. Découverte des dernières innovations scientifiques et technologiques pour améliorer le quotidien des diabétiques.

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Le diabète, un enjeu mondial de santé publique

Mode de vie sédentaire et inactivité physique, stress, malbouffe, surpoids et obésité, prédispositions familiale et génétique, nombreuses sont les causes de cette maladie chronique non transmissible. Et le phénomène, décrit comme une véritable « pandémie », devrait s’accélérer dans les prochaines années ! « Le diabète est déjà une véritable “épidémie” dont la dynamique est telle que le nombre de personnes atteintes a presque quadruplé au cours des trente dernières années,” a déclaré à Euronews, le Dr Gojka Roglic, responsable médicale de la gestion du diabète à l’OMS. Tiens, prend ça dans ta face le COVID ! 

Le diabète survient lorsque la capacité de notre pancréas à fournir de l’insuline, une hormone naturelle, est altérée ou ne fonctionne pas. La forte concentration de glucose qui s’accumule alors dans le sang mène ainsi à l’hyperglycémie : pas cool ! Il existe quatorze différents types de diabète mais les cas les plus fréquents sont le diabète de type 1 et 2. Leurs conséquences sur le corps humain sont nombreuses et peuvent prendre bien des formes désagréables : maladies cardio-vasculaires, troubles oculaires, neuropathies ou encore impuissance… Le diabète s’attaque ainsi à de nombreux organes vitaux. 

Témoignages des diabétiques autour de l’apport de l’innovation © Fédération Française des Diabétiques

Selon les derniers chiffres de 2019 fournis par Caledonia.nc, le diabète touche ainsi plus de 20 000 Calédoniens, un peu moins de 10% de la population, dont un tiers n’en a même pas conscience ! Par ailleurs, plus de 90% des Calédoniens sont atteints par un diabète de type 2, souvent « la conséquence d’un excès pondéral et de l’inactivité physique ». Au-delà de cet impact sur la santé publique calédonienne, on apprend que la « dépense moyenne annuelle d’une personne diabétique de type 2 sans complication est de 500 000 CPF ». Une épidémie qui ne dit pas son nom sur le Caillou mais qui frappe sans relâche… 

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Technologies et recherche scientifique : combo gagnant ! 

Face à ce constat mondial, les scientifiques et autres ingénieurs ont fait des pas de géant pour mettre en place des traitements de plus en plus performants ; outre les lourdes conséquences physiologiques qu’il peut avoir, le diabète est avant tout une contrainte quotidienne à cause des spécificités de son traitement par injection. Alors qu’en 1950, le patient devait tester son urine pour connaître son taux de glycémie, aujourd’hui, des scientifiques de l’Université de Copenhague viennent de créer une insuline qui s’adapte automatiquement au niveau de sucre déjà présent dans le sang et éviter ainsi tout risque d’hypo – et d’hyperglycémie. On attend les résultats des tests pour crier “victoire” !

Le traitement du diabète bouleverse toujours la vie des malades mais des solutions technologiques comme le petit capteur « FreeStyle Libre » de l’entreprise américaine Abbott permettent de contrarier ces désagréments quotidiens. Collé à l’arrière du bras sur une zone peu sollicitée, ce petit objet connecté circulaire de 3 cm de diamètre capte en continu le taux de glucose dans le liquide des cellules sous la peau. En scannant ensuite cette petite rondelle avec son smartphone, le malade dispose à tout moment de trois informations essentielles : taux actuel de glucose, une courbe de tendances et un historique des huit dernières heures. Un logiciel complémentaire viendra enrichir cette technologie indolore pour optimiser le partage d’informations avec son médecin ou encore créer des rapports évolutifs. 

Et ces dispositifs vont désormais encore plus loin avec ce qu’on appelle « l’insulinothérapie en boucle fermée et/ou hybride ». De récentes technologies permettent désormais une automatisation partielle (hybride) ou presque complète du traitement diabétique, qu’on appelle vulgairement un « pancréas artificiel » ; ces systèmes automatisés – « en boucle fermée » – consistent à associer au capteur de mesure glycémique une pompe capable d’envoyer, automatiquement, la bonne dose d’insuline, après avoir analysé les données du capteur grâce à l’apport de l’intelligence artificielle. Pour résumer, plus besoin de faire quoi que ce soit, la technologie prend soin de votre équilibre en sucre ! 

Un pancréas artificiel ? Explications de Séverine Sigrist © Techniques de l’ingénieur

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Lutter contre le diabète en Calédonie grâce à l’innovation

Les solutions technologiques couplées aux avancées scientifiques sont en passe d’offrir ainsi une nouvelle vie aux diabétiques ; de nouvelles catégories de médicaments, des pratiques chirurgicales telles que la greffe d’îlots de Langerhans ou encore la technologie Control IQTM témoignent également de la volonté de la société civile de lutter efficacement contre cette épidémie.

Alors que la Calédonie est touchée de plein fouet par les différentes formes de diabète, l’innovation pourrait devenir une solution accessible pour soigner nos semblables et rendre leur quotidien moins difficile. Mais la première des sécurités, c’est avant tout de manger sainement et de faire du sport : tant mieux, il y a tout ce qu’il faut en Calédonie pour éviter le type 2 ! 

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