La protection de l’environnement est un défi pour chaque être humain ! Alors que de nombreux indicateurs écologiques virent au rouge, l’innovation technologique peut jouer un rôle important dans cette lutte quotidienne pour la préservation de notre espace de vie. Dans ce contexte, chaque semaine, NeoTech vous fait découvrir une startup, locale ou internationale, issue de l’univers de la #GreenTech.   

Dans notre dernier épisode, nous vous présentions Fil & Fab, une startup française qui revalorise les filets de pêche usagés à travers la production de Nylo®, un plastique écolo. Cette semaine, on reste entre “nouzôtres” sur le Caillou pour présenter Island Robotics, une startup calédonienne spécialisée dans la collecte de données marines. Sa spécificité ? Recourir à des drones sous-marins dernier cri, à la fois autonomes, pratiques et capables d’embarquer toutes sortes de capteurs et autres technologies pour réaliser ses mesures… Quand l’innovation se lance à la découverte de notre lagon !  

Island Robotics
Mais quel est ce sous-marin miniature qui navigue dans le lagon ? © Island Robotics

__ 

Du pôle Sud au Caillou  

Island Robotics
Michael Field avec l’un de ses jouets préférés ! © Island Robotics

A le voir sourire dans le soleil matinal de la baie de Numbo, on se dit que Michael Field est parfaitement heureux d’être à sa place ! Contacté par la SECAL pour cartographier le fond de cette baie très polluée en épaves, il profite de l’occasion pour présenter à son assistance la pièce maitresse de sa flotte d’AUV (Autonomous Underwater Vehicle) : le IVER 3, une sorte de torpille de deux mètres de long pour quarante kilos et environ six à huit heures d’autonomie sous l’eau. Un bijou technologique qui va permettre à Michael de réaliser toutes sortes de mesures et évaluer le chantier à venir pour nettoyer la baie.  

Les AUV, ce sont donc ces robots sous-marins qui se déplacent dans l’eau de manière autonome, propulsés par un moteur à hélice. On programme en surface une trajectoire prédéfinie puis le robot accomplit celle-ci en autonomie sous la mer, en collectant au passage de précieuses données. Au terme de la mission, il revient en surface et est récupéré. Originaire de Melbourne, Michael a travaillé quinze ans en compagnie de ces fleurons de la robotique marine.  

Pour le gouvernement australien, il les déploie pendant quatre ans lors d’une mission scientifique dans l’Antarctique. Il s’installe ensuite à Paris et prend cette fois la direction du Pôle Nord pour continuer ses travaux avant de finalement s’installer avec femmes et enfants sur le Caillou en 2021. Là, et devant l’absence sur le territoire de cette technologie pourtant idéale pour explorer et cartographier notre précieux lagon, Michael fonde la société Island Robotics. De son Australie natale aux températures glaciales des pôles, puis au soleil de la baie de Numbo, la boucle est bouclée !  

__ 

Island Robotics, la tech sous l’océan 

Un des premiers projets d’envergure d’Island Robotics sur le territoire est d’accompagner l’OPT dans la pose de ses nouveaux câbles sous-marins, le câble international GONDWANA-2 et le câble domestique PICOT-2. Grâce à ses AUV, Michael peut collecter les données nécessaires à ce genre de chantiers, sans avoir à mobiliser de bateaux ni de plongeurs. Il peut donc réaliser le même travail de reconnaissance, de façon plus sécurisée et beaucoup moins gourmande en logistique, en énergie et en personnel !  

Au-delà de cette classification des fonds pour des travaux sous-marins d’envergure, les drones d’Island Robotics peuvent également servir à des projets de détection et d’identification de munitions sous-marines non explosées, mener des missions de surveillance et d’étude environnementale, inspecter des infrastructures sous-marines déjà en place ou encore faire de l’exploration archéologique. Un couteau-suisse façon vingt-mille lieues sous les mers !  

Island Robotics
C’est parti pour une nouvelle exploration ! © Island Robotics

Pour mener à bien ces différentes missions, les drones les plus performants d’Island Robotics peuvent plonger jusqu’à deux cents mètres et embarquer avec eux dans les profondeurs du lagon une large gamme de technologies de détection : des capteurs sonars pour l’imagerie de fond et la cartographie, des magnétomètres pour détecter les métaux et les épaves, un courantomètre, et de nombreux autres capteurs d’analyse in-situ, physiques et chimiques, capables de relever la qualité de l’eau, le degré de pollution, la biodiversité des habitats visités… Et même croiser la Petite Sirène ?  

__ 

A la conquête du Pacifique !  

En permettant de collecter de précieuses données sur notre lagon de façon plus efficace et responsable, les drones sous-marins d’Island Robotics permettent donc au Caillou de mettre le cap sur la croissance bleue ! Une stratégie de développement, tournée vers la mer et cruciale pour le pays, qui requiert nécessairement de mieux connaitre cet environnement marin.  

Fonctionnelles toute l’année, faciles à transporter et à mobiliser mais aussi et surtout plus abordables et responsables pour les porteurs de projets, les solutions robotiques d’Island Robotics ont rapidement suscité l’intérêt d’autres iles du Pacifique. Michael Field espère ainsi prochainement exporter ses services en Polynésie, à Fidji et sur les Îles Marshall. Une startup greentech “made in Caledonia” lancée à la conquête de la région !  

__