La protection de l’environnement est un défi pour chaque être humain ! Alors que de nombreux indicateurs écologiques virent au rouge, l’innovation technologique peut jouer un rôle important dans cette lutte quotidienne pour la préservation de notre espace de vie. Dans ce contexte, chaque semaine, NeoTech vous fait découvrir une startup, locale ou internationale, issue de l’univers de la #GreenTech.
“Proposer le premier plastique sans plastique, hydrosoluble et entièrement biodégradable”. Là où AquaTech nous invitait à considérer de nouvelles solutions pour assainir et regénérer notre ressource en eau, la startup Lactips dit “halte !” aux rejets de polymères de synthèse dans nos canalisations. C’est par le biais d’une ingénieuse transformation de la protéine de lait en plastique actif naturel que cette entreprise stéphanoise s’apprête à révolutionner les marchés de la détergence et de l’alimentaire !
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Une alternative écologique aux applications multiples
Au laboratoire d’Ingénierie des Matériaux Polymères (IMP) de l’université Jean Monnet de Saint-Étienne, Frédéric Prochazka avait déjà une réputation de chercheur fou. Alors, lorsqu’il dépose un brevet mondial sur la création de bioplastique à partir de caséine – une protéine de lait-, nombreux sont ceux qui ont dû penser qu’il marchait carrément sur la tête ! Pourtant, moins d’une décennie plus tard, sa vision a débouché sur une aventure entrepreneuriale couronnée de succès !
La startup Lactips est créée en 2014 et, si Prochazka prend la tête des opérations scientifiques, la direction stratégique est quant à elle confiée à Marie-Hélène Gramatikoff, plasturgiste de formation. Un combo de compétences gagnants pour l’entreprise qui développe rapidement son offre de plastiques propres et respectueux des consommateurs et de l’environnement.
Il faut dire que leur solution à base de lait a l’avantage d’être à la fois hydrosoluble, biodégradable, industrialisable, imprimable, comestible et à de hautes propriétés barrières (oxygène, graisse, huiles minérales) ! Premier domaine d’application concerné : le marché de la détergence ! Bien pratique pour éviter le surdosage et gagner du temps, les tablettes de détergents unidoses (poudres de lessive, produits de lave-vaisselle…) dont nous avons l’habitude dans les commerces représentent un défi environnemental en termes de résidus polluants qui finissent dans nos canalisations… Avec sa biodégradation complète qui ne laisse aucune trace dans l’environnement et sa composition 100% biosourcée reconnue des labels écologiques, Lactips ne l’entendait pas de cette oreille… Une logique qui s’étend également au secteur agroalimentaire grâce à des emballages papiers qui délaissent leur revêtement plastique habituel pour un film 100% recyclable et même… comestible !
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Décollage à l’international
Depuis, les récompenses se multiplient pour la startup stéphanoise, qui remporte notamment “l’Oscar de l’Emballage” 2015 (sans rire) et un “Innovation Award” au salon All4Pack 2018. Aujourd’hui parmi les vingt startup greentech lauréates du programme “Green20” de la French Tech, Lactips a dernièrement effectué une nouvelle levée de fonds significative auprès de Bpifrance et Mitsubishi Chemical Holdings, d’un montant de 13 millions d’euros !
Pour sa PDG Marie-Hélène Gramatikoff, “le potentiel est indiscutable, l’innovation technologique a désormais fait ses preuves. Je suis persuadée que nous pouvons vraiment transformer les habitudes et réduire notre empreinte écologique. Mon ambition est de faire de Lactips une entreprise globale, internationale“. Et c’est bien parti ! L’entreprise a depuis signé un contrat d’exclusivité avec le géant industriel allemand BASF, parmi les plus grands groupes chimiques au monde !
Toujours basée dans la périphérie de Saint-Etienne, la startup emploie désormais plusieurs dizaines de personnes, dont beaucoup de profils de haut niveau. Preuve de son développement effréné, Lactips travaille depuis l’année dernière au déploiement d’un nouveau site de production de 2 500 m² qui devrait lui permettre une montée en puissance progressive de ses capacités. Objectif ? Atteindre environ 10 000 tonnes de matière produite par an d’ici 2025 ! Et pour une fois, ces chiffres n’ont rien d’alarmant pour la planète…
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Un exemple à suivre pour la Calédonie
Issue de la recherche universitaire et brevetée, le plastique – sans plastique – à base de protéine laitière de Lactips est certainement l’innovation greentech par excellence ! En s’inscrivant avec succès dans une démarche d’économie circulaire et durable, l’entreprise a désormais l’opportunité d’accompagner les plus gros industriels de la planète dans leur réponse aux défis écologiques, présents et futurs. En Nouvelle-Calédonie, où les plastiques à usage unique sont désormais bannis, nul doute que Lactips représente un bel exemple de réussite. Alors, à quand un plastique à base de lait de coco ?
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