La protection de l’environnement est un défi pour chaque être humain ! Alors que de nombreux indicateurs écologiques virent au rouge, l’innovation technologique peut jouer un rôle important dans cette lutte quotidienne pour la préservation de notre espace de vie. Dans ce contexte, chaque semaine, NeoTech vous fait découvrir une startup, locale ou internationale, issue de l’univers de la #GreenTech.   

Waterlight
© Waterlight by E-Dina

Après la startup française Kikleo qui proposait de lutter contre le gaspillage alimentaire dans les restaurants et les cantines grâce à l’intelligence artificielle, direction la Colombie avec E-Dina, une startup spécialisée dans les énergies renouvelables. Et l’innovation qui nous intéresse aujourd’hui ne devrait pas manquer d’intéresser les Calédoniens ! Focus sur la Waterlight, une lampe portable qui se charge avec… de l’eau salée !  

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Waterlight, l’ionisation comme révolution !  

Les innovations technologiques ont beau se multiplier dans tous les domaines, toutes les régions du monde ne peuvent pas en profiter pour autant. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), aujourd’hui encore, ce sont près de 840 millions de personnes qui n’auraient pas accès à l’électricité. C’est notamment le cas du côté de l’extrémité Nord de l’Amérique du Sud. Aux frontières de la Colombie et du Venezuela, les conditions météorologiques ne sont pas vraiment propices à l’utilisation d’équipements solaires… Une problématique réelle et quotidienne pour la communauté colombienne Wayúu, qui entretient un lien ancestral avec la mer et dépend de la pêche nocturne pour subsister.  

WaterLight – The clean energy revolution is here !

C’est ainsi que la startup colombienne E-Dina, s’inspirant du mode de vie des Wayúu, a décidé de plancher sur une solution bien pratique : en collaboration avec la division colombienne de l’agence de création Wunderman Thompson, E-Dina a mis au point un lampe portable et sans fil qui fonctionne grâce à l’eau salée ! L’intérieur de la lampe – baptisée  Waterlight – est en effet muni de plaques de magnésium et de cuivre qui, grâce à l’ionisation, font réagir les électrolytes du liquide salin pour générer de l’électricité propre ! Vous l’aurez compris, en cas d’extrême urgence, la Waterlight fonctionnera aussi… avec votre urine !  

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Une alternative aux lampes solaires 

En plus de ce dispositif, l’appareil embarque également un capuchon perforé qui permet à l’hydrogène gazeux produit lors de l’ionisation de s’échapper. Cerise sur le gâteau, un port USB intégré permet de recharger un téléphone portable ou un autre petit appareil. Il faut dire qu’avec seulement 500 ml d’eau salée, l’appareil peut tenir pendant 45 jours ! Pour Pipe Ruiz Pineda, directeur créatif exécutif de Wunderman Thompson Colombie, E-Dina est parvenu à concevoir et breveter « un moyen d’ionisation qui dure plus longtemps que n’importe quelle technologie auparavant ». Cette lampe s’avère en ce sens plus avantageuse que nombre de modèles de lanternes solaires qui ne se régénèrent pas immédiatement et ne fonctionnent que s’il y a du soleil.  

Waterlight
Branchez, c’est chargé ! © Waterlight

Et pour ne rien gâcher, cette innovation est parfaitement écolo ! L’eau restante dans la lampe après utilisation de toutes les particules de sel peut parfaitement convenir aux tâches domestiques, le lavage et le nettoyage. Une fois sa durée de vie écoulée – deux ou trois ans selon la fréquence d’usage – la Waterlight est également 100 % recyclable ! Le produit est aujourd’hui disponible à l’achat par les ONG, les gouvernements et les organisations privées. E-Dina espère le déployer dans le monde entier à un prix compris entre 60 et 100 dollars.  

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A quand une Waterlight en gaïac sculpté ?  

Au sein de la communauté Wayúu, un des premiers exemples d’utilisation de la Waterlight sera d’aider la pêche de nuit. Avouez que si cette innovation débarquait demain dans nos rayons, les coups de pêche nocturnes dans le lagon ne s’en porteraient pas plus mal ! Avec une telle autonomie offerte par un demi-litre d’eau de mer, nul doute que l’idée aurait du succès du côté de la Nouvelle-Calédonie. E-Dina se tourne néanmoins en priorité vers des pays comme la Sierra Leone ou la Syrie, très limités dans leur accès à l’électricité. Le Caillou, avec ses infrastructures et son taux d’ensoleillement, ne manque toutefois pas  d’alternatives pour produire une électricité verte !  

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