En plus de 100 ans d’existence, la Grande Brasserie de Nouvelle-Calédonie (GBNC) est devenue l’une des principales industries du territoire et ses boissons comptent parmi les préférées des habitants du Caillou. La recette (bien gardée) de ce succès ? « Innover sans cesse » pour rester compétitif et proposer des produits d’une qualité sans faille. NeoTech a rencontré Dominique N. Jung, le directeur général de la GBNC, afin d’évoquer avec lui les dernières actualités de la brasserie, sa politique d’innovation, la transformation numérique du groupe ainsi que ses engagements en matière de développement durable.

Rencontre avec Dominique N. Jung, directeur général de la GBNC !

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Bonjour Dominique, et bienvenue sur NeoTech ! La GBNC est l’une des entreprises les plus connues du territoire, à n’en pas douter ! Pour commencer, pourriez-vous retracer avec nous votre parcours jusqu’à la direction de cette institution calédonienne ?  

Bonjour et merci de me recevoir! Je suis né en Suisse, d’un père Suisse et d’une mère Allemande. Depuis ma naissance, je n’ai connu que l’entrepreneuriat. Cela a nourri ma curiosité et m’a donné le goût du voyage et de la découverte d’autres cultures. J’ai étudié l’hôtellerie à l’Ecole Hôtelière de Lausanne, puis l’économie. Cela m’a permis d’obtenir un poste au sein du groupe Heineken en Suisse, dont la GBNC fait également partie. 

J’ai acquis de l’expérience dans plusieurs domaines (commercial et marketing) avant de prendre la direction d’Amsterdam, où réside le siège social du groupe. Pendant trois ans je me suis attaché à développement le réseau mondial duty free. A l’issue de cette expérience, j’ai pris la tête de notre entreprise au Japon. Par la suite j’ai saisi l’opportunité d’encadrer l’équipe de République Démocratique du Congo, qui est un marché important et dynamique pour Heineken. J’ai ensuite challengé mes acquis en travaillant à Téhéran, le plus gros marché du monde pour les bières “sans alcool”. C’est finalement en 2020 que je suis arrivé sur le Caillou pour prendre la direction de l’antenne calédonienne, à savoir la GBNC.  

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Pouvez-vous nous présenter les activités de la GBNC ? Avez-vous quelques chiffres clés et actualités à partager avec nos lecteurs ?  

J’imagine que vos lecteurs connaissent déjà notre activité mais j’en ferai le rappel malgré tout! Nous travaillons dans la fabrication de bières, de boissons gazeuses et les eaux et fontaines du Mont-Dore.  

En termes de chiffres, 95% de nos produits sont fabriqués localement. Il est primordial pour nous d’endosser ce rôle d’acteur qui soutient l’emploi local.  Puisque nous sommes aujourd’hui en mars et que nous célébrons les droits des femmes, je rappellerai également que 57% des membres de notre comité de direction et 47% de l’encadrement sont des femmes! L’inclusion et la diversité font partie de nos valeurs.  

Enfin, je partagerai avec les lecteurs que, la GBNC ayant démarré son activité en 1920 en Calédonie, cela fait désormais 102 ans que nous prenons racine sur le territoire ! Et cette année, nous allons fêter les 50 ans de notre produit phare, qui a vu le jour en 1972!  Le groupe Heineken est à ce jour le premier brasseur européen et le deuxième au niveau mondial, implanté dans 190 pays.

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En 1969, la « Glacière » devient la GBNC ! © GBNC

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Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur votre activité ? Et peut-on télétravailler lorsque l’on brasse de la bière ?  

L’impact a été significatif, comme pour la majorité des activités du territoire. Les cafés, hôtels et restaurants du Caillou ont dû fermer, ce qui nous a forcément impactés. L’approvisionnement et le transport des produits étaient également très problématiques.  

Heureusement, la GBNC est une compagnie moderne qui a en effet naturellement fait appel au télétravail. Bien entendu, le brassage ne peut pas se faire depuis la maison, mais là aussi nous sommes parvenus à prendre des mesures et à établir des roulements en trois huit pour respecter au maximum les règles de distanciation. Le reste de nos équipes télétravaillait et nous continuons de proposer ce choix à celles et ceux qui le souhaitent.  

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Quels sont les outils digitaux et technologiques sur lesquels vous vous appuyez au quotidien ? A l’instar d’autres grandes entreprises du Caillou, la GBNC a-t-elle entamé sa transformation digitale ?  

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La GBNC, une entreprise centenaire qui évolue avec son temps ! © GBNC

 

Absolument! C’est une transformation que la GBNC embrasse pleinement. Les prémisses de celle-ci remontent d’ailleurs bien avant la crise sanitaire et c’est aujourd’hui un facteur déterminant pour la quasi-totalité des business…  

La transformation numérique, c’est déjà une nouvelle façon de communiquer, que ce soit en interne ou en externe! C’est cette adaptation au numérique qui doit nous permettre de mieux atteindre notre cible de consommateurs et nous sommes ainsi très présents sur les plateformes sociales. Sans toutefois communiquer sur nos produits alcoolisés puisque la loi nous l’interdit.  

En interne, nous avons développé l’utilisation d’un intranet GBNC qui fonctionne comme un Facebook propre à l’entreprise. Chaque jour, les membres de nos équipes font remonter de nombreuses informations et partagent leur expérience les uns avec les autres. L’ensemble de nos process et de nos supports sont aussi digitalisés. Il y a deux ans et demi, nous avons également lancé un nouveau logiciel intégré de gestion de données. Au niveau de la technologie intégrée à notre chaine de production – et notamment au niveau de la maintenance – nous avons également fait le pari d’innover encore et toujours, afin de rester compétitifs!  

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“L’aventure GBNC, c’est innover sans cesse et garantir une qualité sans faille”. Pouvez-vous évoquer avec nous l’importance de l’innovation au sein de votre groupe ? 

La GBNC, et plus largement le groupe Heineken, ont l’innovation directement dans leur ADN! Il est crucial pour nous de rester à l’écoute du consommateur et même d’anticiper sur ses envies futures. Nous avons donc un laboratoire de recherche et développement qui nous permet de rester toujours plus innovants!   

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L’impression 3D, une aubaine pour la GBNC ? © C3D

L’innovation chez nous est également managériale. Nous évoquions précédemment le cas de la transformation digitale: ça en fait partie! L’innovation ne s’arrête jamais et nous gardons un œil attentif à tout ce qui pourrait avoir du sens pour notre groupe. Par exemple, la possibilité de fabriquer localement des pièces de rechange pour notre activité grâce à des imprimantes 3D!  

L’innovation est au cœur de notre quotidien, au même titre que la sécurité et la qualité.  

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Amélioration des produits, optimisation de la production, économies d’eau et d’énergie … Au-delà de vos recettes de boissons, pouvez-vous évoquer avec nous les récentes innovations adoptées dans votre production ? 

En ce qui concerne la chaine de production, nous appliquons la méthodologie TPM (Total Productive Maintenance). Il s’agit d’une pratique qui tend vers l’amélioration continue, qui vise notamment à construire une culture d’entreprise qui privilégie la maintenance préventive – voire prédictive! – plutôt que la maintenance curative.  

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Les cuves de la GBNC, brasser en innovant ! © GBNC

Au niveau de notre consommation énergétique, nous progressons également chaque jour selon les objectifs ambitieux du groupe Heineken. Il s’agit d’être à la fois plus durable pour notre planète mais également plus efficace dans notre travail. Pour notre consommation électrique par exemple: sur la seule année 2021, nous sommes parvenus à économiser 185 000 kW d’électricité. Nous avons également économisé 730 000 mégajoules en énergie thermique et près de 22 000 litres de kérosène! Pour vous donner une idée, cela représente 158 pleins d’essence d’un gros pick-up! Nous faisons le même effort avec nos dépenses en eau et nos émissions de CO2, l’objectif du groupe étant d’atteindre la neutralité carbone sur sa production en 2030. 

Justement, sur ce dernier point, nous avons la satisfaction d’être autonomes et de ne payer aucun crédit carbone à l’étranger. Nous avons économisé 1700 mètres cubes de CO2 l’année dernière. Nous veillons ainsi à équilibrer de façon optimale les rejets de CO2 issus de notre production de bières et nos besoins en la matière pour nos boissons gazeuses! 

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Un autre secteur sur lequel la GBNC est très présente, c’est les réseaux sociaux ! Pourriez-vous évoquer avec nous votre stratégie de communication digitale ?  

Déjà, je partagerai avec vos lecteurs mon envie de faire tellement plus dans ce domaine! Malheureusement, la production de bière est une partie majeure de notre activité et il nous est interdit de communiquer sur les boissons alcoolisées. Nous nous concentrons donc sur notre offre de boissons gazeuses et d’eau minérale.  

Pour communiquer sur ces produits, nous sommes effectivement très présents sur les réseaux sociaux, notamment Instagram, Facebook et notre nouveau site internet www.gbnc.nc. Nous nous appuyons également sur des outils maison, comme GBNC Events ou GBNC News, par lesquels nous sensibilisons aussi au développement durable et à nos efforts en la matière.  

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En Nouvelle-Calédonie, on trouve une faune exceptionnelle ; parmi elle, un animal, “l’ani-One” habite sur les bas-côtés des routes et pullule sur nos plages… Quelle est votre politique écologique pour contrer sa multiplication ?   

Tiens, un animal qui n’existait pas en Suisse ! (rires) 

Comme j’ai pu le mentionner, l’écologie est l’un des piliers de notre développement stratégique : sans lui, nous n’avons pas d’avenir !  

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© Caledoclean

Je suis bien obligé, comme vous, de remarquer et regretter les nombreuses canettes qui sont jetées dans notre nature. Nous essayons alors d’agir pour soutenir de meilleurs réflexes citoyens à travers l’éducation. Nous avons par exemple des partenariats avec les associations Caledoclean et Mocamana. Nous avons ainsi mis en place la collecte et le tri de l’aluminium et du verre dans un certain nombre de cafés, hôtels et restaurants, ce qui représentait près de 20 tonnes de déchets en 2021!  Je pense également à l’entreprise Zéro Waste Pacific qui collecte nos invendus pour les redistribuer à des banques alimentaires. 

 

Plus globalement, nous avons de nombreux partenariats établis avec des organismes qui œuvrent au développement sanitaire et social du territoire. Nous fournissons gratuitement de l’eau du Mont-Dore au World Mosquito Program et nous avons participé à la création des agences mobiles de l’Adie à Canala et à Dumbéa, afin de soutenir l’entrepreneuriat local.  Il ne s’agit pas d’être à la mode mais de respecter nos engagements écologiques et de tendre – à l’échelle mondiale – vers la neutralité carbone d’ici à 2030 sur notre production, conformément aux engagements du groupe Heineken, eux-mêmes alignés avec les objectifs de développement durable de l’ONU.

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L’agence mobile de l’Adie, une initiative soutenue par la GBNC ! © LNC

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La GBNC est le partenaire de nombreux évènements sportifs et musicaux du territoire. Pourquoi est-il important pour vous de soutenir ces évènements ? Êtes-vous également partenaire d’événements sur le numérique et l’innovation ? (Diginova, Ocean Hackathon… etc) 

Si l’on s’intéresse aux valeurs fondamentales qui nous caractérisent et sont présentes depuis les origines de notre groupe, on retrouve des choses assez étonnantes pour de grandes compagnies: joie de vivre, courage… Nous avons donc cherché à nous associer à des évènements qui soient également porteurs de ces valeurs: la musique et le sport! 

Pour ce qui est du numérique, nous créons nous-mêmes beaucoup de contenus sur Facebook et Instagram. Nous n’avons donc pas à ce jour de partenariat établi avec les évènements mentionnés mais si un beau projet se présente, rien n’est impossible! 

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Un dernier mot pour nos lecteurs ?  

Je remercie NeoTech pour cette interview mais aussi tous nos consommateurs qui – je n’en doute pas – doivent être nombreux à vous lire ! Nous les remercions pour leur fidélité et leur souhaitons le meilleur pour l’année 2022 ! 

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