La protection de l’environnement est un défi pour chaque être humain ! Alors que de nombreux indicateurs écologiques virent au rouge, l’innovation technologique peut jouer un rôle important dans cette lutte quotidienne pour la préservation de notre espace de vie. Dans ce contexte, chaque semaine, NeoTech vous fait découvrir une startup, locale ou internationale, issue de l’univers de la #GreenTech.
Dans notre dernier épisode, nous vous présentions Ombrea, une startup dont l’ambition était de mettre à l’abri des aléas climatiques nos exploitations agricoles, grâce à un système d’ombrières connectées capables de créer un microclimat favorable au développement des plantes. Cette semaine, rebelotte : la GreenTech reste au service de nos cultures avec la startup Chouette Vision. Son idée ? Aider les viticulteurs à optimiser leur prise de décision en utilisant les dernières innovations technologiques et l’intelligence artificielle… Santé !
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La viticulture, un « chouette » art qui prend du temps
Pour tous les amateurs de vin – dont nous faisons partie et certainement un nombre non-négligeable de nos lecteurs aussi – la startup Chouette porte bien son nom ! Depuis 2015, cet outil d’aide à la décision se met au service des viticulteurs de toutes les régions de France. Les créateurs de la société Charles Nespoulous et Cyril de Chassey partent d’un constat clair : la vigne, c’est pas du gâteau ! Sur des exploitations souvent larges de plusieurs dizaines d’hectares, il n’est pas possible pour un viticulteur d’avoir une vision exhaustive, régulièrement actualisée, et synthétique de l’état de santé de son vignoble. Une journée d’arpentage à pied ne permettrait ainsi de couvrir et surveiller que seulement 4 hectares de vigne.
Conséquences ? Les professionnels sont souvent réduits à une connaissance imparfaite de l’état de santé de leur vignoble et une détection tardive des éventuelles maladies. Le raisonnement de Charles et Cyril ? Il serait quand même bien plus pratique de surveiller tous ces hectares avec les ailes et la vision acérée d’une chouette. Ça tombe bien, nos deux amis ingénieurs passés par Airbus en connaissent un rayon niveau technologies de (haut) vol…
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Une solution également bénéfique pour l’environnement !
Ensemble, ils mettent donc au point une solution simplifiée et intégrée à l’extrême pour venir en aide aux viticulteurs, de la taille jusqu’aux vendanges : un drone automatisé capable de survoler 5 hectares de vignes en une heure, une application mobile et une plateforme web pour contrôler le drone et voir les résultats mais aussi une intelligence artificielle pour analyser les images et comprendre la dynamique du vignoble. Grâce à ces prises de vue en haute résolution, Chouette apporte en effet une information précise et quantifiable : lors d’un survol à 4 mètres de hauteur, le drone est plus précis que n’importe quel œil humain avec une précision de 1 à 2 mm par pixel au sol.
Il devient donc possible de détecter en temps voulu les maladies de la vigne, en analysant la texture, la couleur et les tâches que l’on peut trouver sur les feuilles et sur les ceps. Cerise sur le gâteau ? L’analyse régulière de la vigne permet de la traiter intelligemment en limitant l’épandage de produits phytosanitaires et donc l’impact environnemental de la viticulture. En effet, alors qu’elle ne compte que pour 3% de la surface agricole utile, la viticulture consomme à elle seule près de 20% du volume de produits phytosanitaires utilisés en France. Les économies de pesticides permises par Chouette peuvent elle aussi grimper jusqu’à 20%, de quoi rapidement compenser le prix d’achat du drone (3500 euros…). La vérité est dans le vin !
Chouette Vision accompagne aujourd’hui des dizaines de viticulteurs sur des surfaces de 17 à 80 hectares. L’objectif est désormais de continuer à améliorer la technologie et l’algorithme de cet outil et de commencer la collaboration avec les vignobles labellisés bio. Plusieurs projets à l’international (Etats-Unis, Amérique Latine et Nouvelle-Zélande) sont également à l’étude.
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Les drones, bientôt partout pour tout
L’exemple de Chouette est éloquent : les drones sont en train de révolutionner un grand nombre de secteurs, à commencer par l’agriculture. De nombreux producteurs, notamment céréaliers, les utilisent déjà pour savoir s’il faut rajouter de l’engrais ou si les plantes ont soif. Les éleveurs commencent eux aussi à surveiller la santé de leurs troupeaux grâce à ces dispositifs. Certains bergers envisagent même d’utiliser les drones pour remplacer les chiens de troupeaux. Si, en Nouvelle-Calédonie, la viticulture n’est pas le sport national, qui sait ce que nous réserve donc les stands de la prochaine Foire de Bourail…
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