La protection de l’environnement est un défi pour chaque être humain ! Alors que de nombreux indicateurs écologiques virent au rouge, l’innovation technologique peut jouer un rôle important dans cette lutte quotidienne pour la préservation de notre espace de vie. Dans ce contexte, chaque semaine, NeoTech vous fait découvrir une startup, locale ou internationale, issue de l’univers de la #GreenTech.  

Après avoir fait un tour dans l’espace avec Kayrros, la startup qui utilise le big data au service de la transition écologique, allons voir du côté du soleil avec Mascara Renewable Water, la première solution industrielle mondiale pour produire de l’eau partout, pour tous. Alors que l’accès à l’eau est un enjeu majeur, notamment pour les îles isolées, l’entreprise française, localisée à Chartres, a mis au point une technologie pour dessaler l’eau grâce à 100% d’énergie solaire.

Présentation de la solution innovante de © Osmosun by Mascara

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Une startup greentech qui compte étancher la soif de tous

C’est un fait, selon l’ONU, le changement climatique et la croissance démographique vont doubler la demande en eau d’ici 2030. Ainsi, d’après l’OCDE, ce sont près de 3,9 milliards de personnes qui pourraient être amenées à manquer d’eau d’ici 2040, au premier rang desquels figurent (évidemment) les plus démunis… Le « Day Zero », petit nom pas du tout flippant du jour où les réserves d’eau seront vides, menace fortement certains pays. Aujourd’hui, des solutions existent pour éviter ces crises d’alimentation en eau, qu’elles concernent des moyens de réduire les consommations, ou de mieux gérer les ressources existantes. Néanmoins, une autre méthode pour lutter contre le manque d’eau consiste à produire industriellement de l’eau douce par dessalement d’eau de mer. Ce procédé est en plein développement dans de nombreux pays. Toutefois, cette dernière solution reste pour l’instant très coûteuse et polluante.

C’est pourquoi, en 2014, Marc Vergnet et Maxime Haudebourg ont fondé Osmosun by Mascara. Cette innovation est révolutionnaire : la startup a développé la première technologie au monde de dessalement solaire photovoltaïque, sans batterie, pour donner accès à l’eau douce, voire potable, le tout sans aucune émission de CO2. L’idée du projet vient d’un des fondateurs qui s’est hydraté toute sa jeunesse avec de l’eau saumâtre qui approvisionnait la région dans laquelle il habitait. Devinez où il vivait… ? A Mascara, une ville située dans l’Atlas Algérien, d’où le nom de la startup.

Mascara
L’équipe au complet © Osmosun by Mascara

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Compter sur sa bonne étoile solaire

Sur la Planète Bleue, l’eau couvre environ 70% de la planète. Ces réserves mondiales en eau sont constituées à 97,2% d’eau salée et seulement 2,8% d’eau douce. Forte de ce constat “salé”, la startup greentech a donc misé sur un processus de désalinisation de l’eau… optimisée par l’énergie prodiguée par des panneaux photovoltaïques. L’utilisation du soleil présente trois avantages principaux. Premièrement, le solaire est la source d’énergie la moins coûteuse, bien qu’étant variable. Ensuite, ses émissions de gaz à effet de serre (GES) demeurent parmi les plus faibles de toutes les sources d’énergie. Dernier avantage, c’est dans les régions du monde où l’eau est rare que les durées d’ensoleillement sont généralement les plus longues. Ainsi, il est possible d’agir là où les besoins sont présents.

Mascara
Le cycle de l’eau redéfini par © Osmosun by Mascara

Techniquement, l’innovation de la startup Mascara est simple comme bonjour… enfin presque ! Tout se passe dans l’unité Osmosun. Dans cette partie du cycle de fabrication d’eau douce se trouve une réserve d’eau à traiter. Elle passe tout d’abord au travers de préfiltres pour rejoindre une pompe à haute pression. Cette pompe, alimentée par énergie solaire, envoie l’eau dans les membranes semi-perméables contenues dans les tuyaux blancs comme exposés ci-dessous. L’eau franchit alors l’ensemble de ces membranes grâce à une pression d’environ 60 bars et sort en eau douce. Et paf, ça fait de l’eau douce !

Grâce à cette ingénieuse méthode, Osmosun peut produire de 5 à 5 000 m3 d’eau par jour à partir d’eau de mer, saumâtre, fluorée ou encore contaminée à l’arsenic ce, de manière entièrement autonome et du lever au coucher du soleil. Vous vous demandez sûrement ce qu’il se passe quand il n’y a plus de luminosité ? La startup a pensé à tout ! Ainsi, les installations peuvent aussi être raccordées à un réseau électrique pour une alimentation hybride si besoin. L’eau peut donc être disponible 24h/24 et 7j/7. 

Les fondateurs vous présentent leur idée révolutionnaire ! © France 3

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C’est bien l’homme qui prend la mer !

Pour la Nouvelle-Calédonie, la désalinisation de l’eau de mer paraît être une solution évidente au regard de son contexte ilien et d’une localisation géographique éloignée des terres. Certaines localités de notre archipel semblent l’avoir compris puisque quelques unités de dessalement existent déjà comme à Ouvéa ou encore Tiga. Seulement, elles ne fonctionnent pas nécessairement à l’énergie solaire, contrairement à celle de Poum, installée par les soins de Mascara.

Qui plus est, le Caillou n’est pas le seul pays insulaire à utiliser l’eau salée à son avantage ; en effet, la Polynésie française l’utilise déjà pour faire fonctionner ses climatisations (en grandes pompes !). Une solution innovante qui pourrait grandement convenir à nos îles ensoleillées. Faut dire que de l’eau de mer…

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