« Le déploiement des micro-datacenters et bientôt de l’edge computing représente une approche novatriceet une stratégie prometteuse pour favoriser une transition numérique plus écologique, responsable et économe en énergie. » Lors de notre rencontre, Benjamin Forte nous a fait part de sa vision de l’avenir de l’industrie du numérique et les avantages considérables à l’adoption de nouveaux modes de stockage de données.
Ces concepts, autrefois méconnus, gagnent en popularité pour leurs nombreux atouts : compactes et économes en énergie, ces installations informatiques permettent de réduire les coûts opérationnels tout en minimisant l’empreinte carbone. Depuis son intégration au sein du groupe Exodata en janvier 2023, l’ambition initialement locale de Benjamin a évolué pour devenir une ambition internationale. En route pour un avenir numérique plus sobre et décarboné !
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Bonjour Benjamin et bienvenue sur NeoTech ! Pour débuter notre échange, peux-tu te présenter à nos lecteurs en quelques moments clés ?
Bonjour NeoTech ! C’est parti pour quelques dates clés. En 2014, je suis arrivé sur le territoire suite à la sollicitation d’un acteur local. Cependant, je n’étais pas réellement satisfait de mon activité au quotidien. Heureusement, en 2016, j’ai fait la rencontre de Patrick Cottin. Ce dernier a décidé de me faire confiance et de me confier la création de l’ensemble du parc informatique du centre de radiothérapie, dont il était directeur. C’est ainsi qu’est né MyCloud qui accompagne les sociétés calédoniennes dans leur transformation numérique. En 2020, Exodata commence à s’intéresser à notre offre pour qu’en 2023 nous ne fassions plus qu’un !
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Il paraît que tu t’y connais en « cloud », un mot que nous utilisons régulièrement sans en comprendre toute sa signification. Qu’est-ce que ce « nuage virtuel » que nous utilisons quotidiennement ?
Le Cloud computing est un concept informatique qui permet d’accéder à des services en ligne via Internet. Au lieu d’avoir des programmes et des données stockés sur votre ordinateur, vous pouvez les utiliser et les stocker à distance. Ce principe offre une flexibilité pour travailler de n’importe où et permet aux sociétés d’évoluer facilement en fonction de leurs besoins. Les services cloud sont proposés par des entreprises spécialisées, comme la nôtre, et proposent des avantages tels que la sauvegarde des données, la collaboration en ligne et la disponibilité constante des services.
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En 2016, tu as créé et développé MyCloud pour proposer des « solutions cloud », de quoi s’agit-il et à qui s’adressait ce service ?
Ce service s’adresse à un large éventail d’entreprises et offre la possibilité d’avoir un écosystèmeinformatique complet. Nous assistons ces entreprises en externalisant leur système d’information. Une innovation majeure que nous avons apportée est l’intégration du poste de travail dans le cloud. Ainsi, les utilisateurs peuvent se connecter à leur poste de travail depuis n’importe quel appareil (téléphone, tablette, navigateur web) et de n’importe où dans le monde !
L’intégralité du système d’information du client peut être hébergé dans le cloud en mode « online ». C’est pourquoi nous proposons un large panel de services : support, hébergement, poste de travail, centre d’appel… Les clients ont la possibilité de choisir ce qui leurs conviennent : du package complet pour obtenir un service externalisé à 360 degrés à un seul service spécifique qui les intéresse. Nous sommes capables de fournir un service aux petites entreprises calédoniennes qui ont des ressources limitées et dont l’informatiquen’est pas d’une importance critique, comme aux grandes entreprises comme la clinique dont on gère la totalité du SI. Alors, nous évaluons le niveau de criticité et mettons en place des solutions adaptées en fonction.
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En janvier 2023, l’entreprise internationale Exodata a acheté MyCloud. Pourquoi avoir opéré cette fusion ? En quoi les deux entreprises sont complémentaires ?
Cette fusion a été opérée pour plusieurs raisons. Tout d’abord, Exodata souhaitait se développer et étendre sa présence géographique. Bien qu’étant présent dans tous les DOM-TOM et en métropole, elle n’avait pas de présence dans la région du Pacifique. Cette fusion a donc permis de combler cette lacune et de poursuivre une ambition mondiale de croissance rapide.
Un autre aspect clé de cette fusion réside dans la complémentarité entre les deux sociétés. MyCloud possède une expertise dans l’externalisation des postes de travail, un service qu’Exodata tentait de mettre en place depuis plusieurs années sans succès. La complémentarité réside également dans l’intégration des services proposés par Exodata à nos clients, tels que le développement, l’expertise métier dans le domaine de l’assurance et la cybersécurité. Cette complémentarité couvre une large gamme de services digitaux dont une entreprise pourrait avoir besoin.
De plus, le groupe Exodata est certifié ISO 27001, une norme internationale qui définit les exigences d’un système de gestion de la sécurité de l’information, garantissant l’intégrité, la disponibilité et la confidentialité des données. Notre objectif ? Devenir les premiers certifiés en Nouvelle-Calédonie avec MyCloud.
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En quoi les services cloud et les solutions de gestion des données proposées sont-ils adaptés aux besoins des entreprises de Nouvelle-Calédonie ?
Tout d’abord, nous avons développé une approche technique et commerciale qui nous permet de fournir la même qualité de service, quelle que soit la taille de l’entreprise. Peu importe la taille du client, nous accordons la même attention et apportons des solutions adaptées. Nous comprenons que pour certaines entreprises, une panne informatique peut être très critique et nécessiter une réponse rapide, tandis que d’autres peuvent continuer à fonctionner malgré une panne. Nous adaptons donc nos services en fonction de ces besoins spécifiques, en collant au plus près des exigences du client.
En Nouvelle-Calédonie, il existe des petites entreprises, telles que les cabinets d’avocats ou les experts-comptables, qui génèrent un chiffre d’affaires important. Pour ces clients, leurs données informatisées sont essentielles et constituent leurs outils de travail. Nous comprenons l’importance critique de ces données et nous nous assurons de fournir des solutions adaptées à leurs exigences. Par ailleurs, d’autres petites entreprises souhaitent externaliser et protéger leurs données.
Nous avons ainsi mis en place une approche d’industrialisation de nos processus et de notre structure pour gagner en efficacité. Nous avons créé des produits et des services standardisés disponibles pour tous nos clients, indépendamment de leur taille. Cette approche nous permet de générer de la valeur en offrant une chaîne de services solides et en garantissant la qualité de notre société.
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Où sont stockées toutes ces données que vous sécurisez ? Les Datacenter évoluent-ils en Nouvelle-Calédonie ?
Les données que nous sécurisons ne sont pas stockées dans des datacenters traditionnels. Lorsque j’ai créé MyCloud, j’ai adopté une approche novatrice en tenant compte de l’avenir écologique du secteur. Cette démarche m’a été inspiré par Jean-Marc Jancovici, lors d’une conférence. Contrairement à la métropole, où il est courant d’avoir de grands datacenters regroupant plusieurs opérateurs télécoms, en Nouvelle-Calédonie, il n’y en a qu’un seul, ce qui rend économiquement et fonctionnellement inutile la construction de datacenters de grande envergure. De plus, le volume de données en Nouvelle-Calédonie ne justifie pas une mutualisation aussi importante de machines.
Pour m’adapter aux conditions du territoire, j’ai donc développé l’offre des micro-datacenters. Les avantages sont multiples, tels que la taille compacte et l’adaptabilité à divers environnements. Ils permettent aux entreprises d’économiser de l’espace tout en offrant une puissance de traitement et de stockage à proximité. De plus, ils garantissent une disponibilité élevée des services grâce à leur autonomie intégrée. Les micro-datacenters réduisent la latence, améliorant ainsi les performances des applications, tout en offrant des mesures de sécurité avancées pour protéger les données sensibles. En outre, les micro-datacenters sont une solution pratique, flexible et sécurisée pour les besoins de traitement et de stockage de données sur site des entreprises.
Cependant, l’avenir du cloud en Nouvelle-Calédonie est davantage axé sur l’Edge computing, une approche agile qui répond aux besoins insulaire et isolé de notre île. L’Edge computing est une nouvelle étape dans l’évolution du Cloud computing. Le principe est simple : déplacer le stockage et le traitement des données à la périphérie du réseau et non plus dans des datacenters.
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Selon toi, en quoi ces solutions participent à la transformation numérique du territoire ?
Ces solutions permettent aux petites et moyennes entreprises, telles que la CAP NC qui compte une centaine d’employés répartis sur l’ensemble du territoire, de remédier à leurs problèmes de sécurité et de gestion des données. Auparavant, leur système d’information était fragmenté et vulnérable, entraînant des pertes de données. Grâce aux services cloud, ils ont pu centraliser leur système d’information et accéder à leur poste de travail depuis n’importe quel endroit, notamment pendant la période du Covid-19.
Ces solutions permettent de structurer et d’organiser les données, créant une base solide et technique sur laquelle les entreprises peuvent s’appuyer au quotidien. Les entreprises peuvent donc se concentrer sur leurs besoins métiers, en dématérialisant les factures par exemple, et réaliser des tâches à forte valeur ajoutée pour leur structure. Ainsi, ces solutions participent activement à la transformation numérique du territoire car elles offrent aux entreprises locales les outils et l’organisation nécessaires pour exploiter efficacement les avantages du numérique, sans se préoccuper des aspects techniques.
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On parle beaucoup de pollution dues aux données numériques. Comment abordez-vous les questions de durabilité et d’impact environnemental dans le cadre de vos activités technologiques ? Avez-vous des initiatives en place pour promouvoir la responsabilité sociale et environnementale au sein de l’entreprise ?
Depuis la création de MyCloud, nous collaborons avec des fournisseurs de matériel informatique d’occasion. Ainsi, nous optons pour l’achat de matériel recyclé. Cette approche présente plusieurs avantages : elle répond aux contraintes de coûts, s’inscrit dans une perspective écologique et facilite les opérations en termes de douane.
En Nouvelle-Calédonie, l’achat de matériel neuf est associé à des frais d’importation élevés et à des délais d’attente incertains, ce qui peut être problématique lorsque nous avons besoin d’une solution urgente. En optant pour des équipements d’occasion, nous sommes en mesure de constituer un stock important de pièces détachées, ce qui nous permet de garantir des délais d’intervention rapides.
Dans l’ensemble, nous nous engageons à adopter des pratiques durables dans nos activités technologiques, en privilégiant l’utilisation de matériel recyclé, en favorisant l’efficacité énergétique et en promouvant la responsabilité sociale et environnementale au sein de notre entreprise.
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Pensez-vous intégrer les nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle dans vos solutions pour répondre aux besoins changeants du marché ?
Au sein du groupe Exodata, nous avons évoqué l’intégration des nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle dans nos solutions. Cependant, les conversations à ce sujet ont lieu de manière informelle – à la pause-café – car ce n’est pas notre priorité immédiate. L’une des utilisations potentielles de l’iA que nous envisageons est son application dans la gestion des appels et des services de standard.
Pour le moment, notre attention se porte sur d’autres défis. Nous cherchons à consolider et à améliorer nos offres de services existantes en nous concentrant sur les besoins actuels de nos clients. L’intégration de l’intelligence artificielle dans nos solutions reste une perspective à explorer à l’avenir, mais elle n’est pas au premier plan de nos préoccupations.
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Pour terminer, as-tu une dernière actualité à nous partager ?
Pour conclure, je tiens à souligner que le rachat de MyCloud par Exodata est un signe positif pour le territoire. Il démontre l’attractivité de la Nouvelle-Calédonie dans le domaine du numérique. Cela témoigne de l’intérêt croissant pour le développement du secteur numérique dans notre région !
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