L’Université de la Nouvelle-Calédonie était au centre des attentions en ce mardi 5 septembre ; en plein cœur de la journée « OSS NC 2023 », la pause dej’ dopée aux wraps était réservée à la conférence de lancement de la seconde édition du « Pacific DataViz Challenge » porté par la DINUM et sa « Madame Data », Houy-Sy Thao, et la Communauté du Pacifique (CPS) représentée par son « géant » Léo Cann-Polydor. L’objectif ? Habiller les datas de leurs plus beaux apparats !
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De la créativité et du « cash » !
Le premier « Pacific DataViz Challenge » avait rencontré un discret succès d’estime en Nouvelle-Calédonie et à l’international ; des jeunes talents s’étaient regroupés en « teams » ou naviguaient en « solo » pour créer les plus belles « dataviz » et tenter de remporter le gros lot. Et au petit jeu des « représentations graphiques de données statistiques » les plus stylées, c’est Artème Pointel qui avait décroché la double timbale : un joli chèque avec quelques zéros et un ticket d’exposition de son œuvre pour le Motion Juice Festival.
Cette année, rebelote ! Le gouvernement, à travers sa direction du numérique et de la modernisation, accompagné de près par la CPS, ont décidé de mettre le paquet pour cette seconde édition avec 10 000 dollars « cash » de récompense – comme l’a précisé Houy-Sy – répartis entre les trois premiers lauréats du concours « DataViz interactive » et le vainqueur du « DataViz Challenge statique ». De quoi aiguiser l’appétit de l’écosystème « tech » calédonien et favoriser la motivation créatrice…
« La dataviz, c’est transformer des données imbuvables en quelque chose de simple à comprendre, en quelque chose de beau mais c’est aussi de favoriser des prises de conscience en rendant les données plus percutantes afin qu’elles procurent des émotions aux spectateurs »
Houy-Sy, e-poétesse
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Quand la data date la food !
Et non, ce n’est pas d’une toile de Rembrandt dont parle Houy-Sy mais bien d’un concept créatif qui date du XVIIIème siècle. En effet, William Playfair, le padre de l’histogramme, du donut et de la série chronologique fut le premier à rendre ce procédé visuel de transmission d’informations célèbre. Et la « dataviz » a ensuite évolué au rythme de l’accélération de la révolution numérique moderne et de ses pétaoctects produits chaque minute à travers le globe. Et Vaimu’a Muliava de préciser : « dans un monde qui est devenu un village, il faut pouvoir prendre des décisions éclairées basées sur la donnée ». A ce petit jeu des prises de décisions, la datavisualisation permet en outre d’illustrer « simplement » des sets de données pourtant « imbuvables » (© Houy-Sy).
Cette seconde édition a pour thème central « la nourriture » et les participants pourront accéder aux datasets du « Pacific Data Hub » de la CPS évidemment, mais également à la plateforme Open Data de la Nouvelle-Calédonie et, plus spécifiquement, aux jeux de données du « marché des fruits et légumes » et à ceux des « prix des produits alimentaires » néo-calédoniens. Illustrer la fameuse « vie chère » n’aura donc jamais été aussi facile… La participation au challenge est gratuite, ouverte à toute personne de plus de 14 ans sans contrainte de pays de résidence – international game ! -, basée sur des portails open data et permet d’utiliser tous les outils de dataviz dispo. Seule « contrainte » : la création finale doit être rendue publique.
« Cette seconde édition du DataViz Challenge est centrée sur les thèmes de la nourriture et de l’auto-suffisance alimentaire. Le changement climatique aura des répercussions importantes sur notre manière de nous nourrir dans le Pacifique Sud. Ainsi, il est capital de comprendre tous ces processus notamment grâce à la donnée ».
Sioeli Tonga, responsable du programme « Pacific Data Hub » de la CPS
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L’auto-suffisance alimentaire en toile de fond
Parlons peu, parlons bien des critères de sélection du jury maintenant ! Un doigt de storytelling, une louche de design et d’esthétique, deux grains d’innovation et d’originalité, l’élégance d’une solution technique adaptée et la sagesse d’une « profondeur analytique« . Circulez, y’a tout à voir : la dataviz, c’est de l’art ! Et à chaque art, ses expertes puisque les organisateurs ont poussé la distraction jusqu’à organiser un webinaire avec cinq stars internationales de la « DataViz », nous avons nommé : Lucia Stefanuto, Jill Brown, Emily Barone, Anastasia Komissarof et Emilia Ruzicka. RDV lundi prochain, à 8h pétantes online pour rêver avec ces dames.
Si cette seconde édition a tout d’un sympathique jeu pour geek créatif, elle n’en révèle pas moins une réalité régionale : la donnée est un outil capital pour envisager l’avenir de nos territoires insulaires en matière, entre autres, d’auto-suffisance alimentaire. Ce « Pacific DataViz Challenge » est donc une excellente opportunité de valoriser le rôle de la donnée et de poser une nouvelle pierre collaborative entre les pays de la région. Vous avez jusqu’au 30 septembre pour déposer vos créa’ sur le site avant que le jury annonce les lauréats au cours d’une cérémonie de remise des prix calée le 5 octobre prochain. Game ON !
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