Le Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie se sont entendus jeudi dernier sur un projet de mise en place d’un câble sous-marin entre les deux pays. L’OPT et l’opérateur vanuatais Interchange Ltd ont signé une déclaration d’intention à Port-Vila, actant la volonté des gouvernements de faire rapidement aboutir ce projet et définissant les rôles de chacun des opérateurs territoriaux.
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Sécuriser la connectivité du Vanuatu
Décidément, l’exemple des îles Tonga aura fait réfléchir un bon nombre de leurs voisins du Pacifique : en janvier dernier, les habitants de cet archipel avaient été privés d’internet et de télécommunications après une éruption volcanique, isolant leur pays du reste du monde. En cause ? La rupture du seul câble de communication sous-marin de l’île. Sécuriser leur connectivité apparait donc primordial pour les gouvernements de la région. Pour faire face à ce défi, le Vanuatu s’est rapproché de la Nouvelle-Calédonie.
Situé en mer de Corail, à un peu plus de 500 kilomètres au nord-est du Caillou, cet archipel de 83 îles et près de 300 000 habitants est relié à Fidji par un seul câble sous-marin. En cas de rupture ou de panne de ce câble – baptisé Interchange-1 et mis en service en janvier 2014 – le Vanuatu se retrouverait isolé de l’internet mondial pendant plusieurs semaines. Ce projet de nouveau câble sous-marin Interchange-3 représente donc un enjeu stratégique majeur pour la sécurisation numérique du Vanuatu. Il traversera la fosse des Nouvelles-Hébrides par plus de 7000 mètres de fond et comportera trois atterrages : Lifou, Tana et Port-Vila.
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L’OPT assurera l’hébergement et la maintenance du câble à Lifou
Dès sa mise en service, le développement d’une nouvelle connexion vers Lifou et Nouméa permettra également au Vanuatu d’anticiper l’augmentation du trafic internet liée au développement de nouveaux usages numériques et de facilité le déploiement de la fibre optique sur son territoire. Pas une mauvaise idée pour un pays qui se rêve en nouveau paradis des crypto-monnaies ! De l’autre côté du câble, cette initiative renforcera sans nul doute le rayonnement de la Nouvelle-Calédonie dans la région. Gagnant-gagnant !
En ce qui concerne la répartition des rôles des opérateurs, Interchange Ltd financera et construira le câble tandis que l’OPT l’hébergera en baie de Chateaubriand à Lifou et revendra des capacités de secours au Vanuatu. Les coûts de ces prestations seront contractualisés dans un Landing Party Agreement (LPA) entre le président du conseil d’administration de l’OPT, Yoan Lecourieux, et le directeur général d’ICL, Willie Karie.
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Le Caillou, véritable locomotive océanienne du numérique
Au mois de mars, la Nouvelle-Calédonie avait déjà pris ses propres dispositions pour renforcer sa souveraineté numérique et sécuriser l’ensemble de ses communications. L’OPT avait alors officialisé l’atterrage d’un second câble domestique (PICOT 2), suivi de celui d’un second câble international (GONDWANA 2). Avec la concrétisation de ce nouveau projet de câble vers le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie continue donc de renforcer son rôle d’acteur majeur du paysage numérique de la zone Pacifique.
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