On parle souvent de cloud, d’IA ou de blockchain comme les piliers de la transition numérique. Mais si on commençait par la base : l’accès. À la suite de la présentation de la feuille de route pour l’inclusion numérique en décembre dernier, nous avons à nouveau pris la direction de la Station N pour assister à la signature de la convention pour la mise en place du « Point Conseil numérique ». Un dispositif pensé pour réduire la fracture numérique sur l’ensemble du territoire. Retour sur le comment du pourquoi de ce nouvel outil conjuguant numérique et proximité…

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Numérique pour tous, vraiment ?
Dans un monde où les démarches administratives, les formations, les services ou encore les paiements passent désormais presque exclusivement par une interface digitalisée, la problématique de la fracture numérique devient de plus en plus préoccupante. Et les chiffres sont parlants. 40 % des foyers calédoniens ne possèdent pas d’ordinateur, et 20 % des habitants déclarent avoir besoin d’aide dans leurs usages numériques. Autant dire qu’à l’heure où la dématérialisation s’accélère, il y a urgence à agir pour ne laisser personne de côté.
C’est dans le cadre du « Plan stratégique pour l’économie numérique 2024–2027 » (PSEN) que cette initiative s’inscrit, portée politiquement par Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge du numérique. L’idée ? Faire en sorte que la numérisation de la société profite au plus grand nombre et réduireles inégalités d’accès. Pour ce faire, le gouvernement a mis autour de la table une super guild composée de l’OPT, la CAFAT, la Province Sud, l’EEC, Enercal, la SIC, la Calédonienne des eaux et la direction des finances publiques de Nouvelle-Calédonie pour mutualiser ressources et moyens et donner naissance au « Point Conseil Numérique ».

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La tech au service de l’humain
Concrètement, le « Point Conseil Numérique » est constitué de différents espaces implantés dans les agences OPT du territoire. Équipés de matériel informatique et d’une connexion internet, ces espaces seront accessibles gratuitement pour les personnes ayant besoin d’un accès à des services en ligne pour différentes démarches de la vie quotidienne. Au-delà d’être un espace connecté, chaque point des aidants numériques formés seront présents sur place pour accompagner les personnes dans l’utilisation de ces outils numériques. En bref, ces points sont pensés comme des lieux de montée en compétences numériques, notamment pour les publics les plus fragiles et éloignés.

Le dispositif repose aussi sur une logique de coopération et de mutualisation des forces. Côté gouvernance, c’est un travail d’équipe : la DINUM assure la coordination du projet, l’OPT met à disposition ses agences et mobilise son réseau et ses équipes tandis que les partenaires publics et parapublics forment les aidants et partagent leurs ressources. Une stratégie qui, au lieu de démultiplier des initiatives vise à regrouper des moyens pour assurer un service public de qualité, de proximité, et surtout humain.
A ce jour, six agences pilotes constitueront cette première phase de test, réparties sur les trois provinces à Koumac, Koné, Païta, Bourail, Yaté et Maré. Si l’expérimentation s’avère concluante, le dispositif pourrait rapidement être déployé dans d’autres agences OPT… voire s’ouvrir à d’autres structures partenaires.

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Et après ?
À l’heure où l’inclusion numérique devient une condition d’accès aux droits, à la formation, à l’emploi et plus largement à la citoyenneté, ce dispositif constitue un tournant stratégique. Il montre aussi qu’il est possible de conjuguer innovation technologique, relance économique et équité territoriale, tout en mettant l’humain au cœur du digital. Vous êtes prévenus, le numérique trace sa route en Nouvelle-Calédonie et chacun est invité au voyage.
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