Laurel et Hardy, C3PO et R2D2, Starsky & Hutch, Vaïana & Heï Heï sont autant de duos qui auront marqué l’histoire du cinéma. A l’instar de ces célébrités fictives, un autre duo, désormais incontournable lorsqu’il s’agit de parler de numérique en NC, était en représentation hier à Nouville : Christopher Gygès et Vaimu’a Muliava. L’occasion de présenter le tout nouvel écrin de la Station N pour les deux membres du 17ème gouvernement… 

Station N
“N” comme Nouvelle-Calédonie, Nouville, Nouméa et NOUS” © NeoTech

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De la Station F à la Station N 

Qui n’a pas découvert les photos d’un Christopher émerveillé et d’un Vaïmu’a explorateur en visite de la Station F parisienne il y a encore quelques jours ? Les deux « mister » de la transition numérique locale ont en effet profité d’un séjour parisien pour visiter le plus grand incubateur de startups du monde. Quelques jours plus tard, ils rêvaient déjà, côte à côte, lors d’un double discours cadencé, de licornes ou d’hippocampes… « Un milliard de capitalisation, c’est le critère pour être considéré comme une licorne », explique C. Gygès, fier de découvrir ce nouveau « lieu totem » et de prévenir au micro : « notre objectif, d’ici 5 ans, c’est d’avoir au moins une licorne calédonienne ». Game on ! 

Alors que le gratin de la « place numérique » calédonienne goûtait une nouvelle fois à la verve et aux pacifiques allégories de Vaïmu’a, l’innovation technologique portée par les startups a été invoquée à plusieurs reprises. La Station N devrait accueillir, d’ici un petit mois, les premiers porteurs de projet innovants à l’occasion de la cérémonie de remise des prix de l’appel à projet Tech4Good lancé par le gouvernement début décembre. Christopher Gygès de préciser : cet espace, identifié et réutilisé pour une seconde vie, doit devenir le point de rencontre des innovateurs calédoniens mais également un espace d’échanges et d’entraides où le terme « synergies » trône en lettre capitale. 

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Des partenaires au soutien de l’innovation

Après quelques envolées lyriques duettistes et le récit d’une « bromance » politico-numérique solidaire, les deux membres du gouvernement ont mis à l’honneur les représentants des principaux partenaires et financeurs du projet ; on a entendu Guillaume Verschaeve, nouveau capitaine de la SLN, soutenir l’innovation locale et l’importance de la technologie dans les usages industriels du futur, on a écouté religieusement Philippe Gervolino, B.O.S.S de l’OPT NC, s’étendre sur le rôle moteur de l’Office dans l’écosystème digital calédonien avant que César Delisle, lui-même startuper mais surtout Président de la FrenchTech Nouvelle-Calédonie – allez visiter leur nouveau site ! – ne s’emploie à quelques remerciements timides. Tout était dit. 

La Station N – dont nous devons également l’existence au travail de la formidable Stéphanie De Palmas – passe donc du rêve politique à une réalité portuaire ; mention spéciale pour l’architecture de ce lieu où se mêlent volontiers les références à l’océan – ouh le joli mur bleu en planches recyclées de bateau dans la salle de réunion ! -, à la « startup nation » chère à Manu et à la modernité à travers l’usage de matériaux bruts, comme cette belle passerelle qui relie l’une à l’autre les deux plateformes supérieures. Si l’absence de notre Président est passée presque inaperçue, c’est aussi parce que le lieu est une réussite visuelle et esthétique qui ouvre la porte à l’opportunité d’une future labélisation dispensée par la Station F. Jumelage et interactions en ligne de mire ?

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De la parole aux actes

Certes, on l’attendait depuis un petit moment et tout n’est pas encore parfaitement clair en ce qui concerne l’animation du lieu ou même ses futurs résidents, mais la Station N, inaugurée en grandes pompes – à eau car sans alcool – hier soir, est la parfaite illustration que la politique calédonienne sait passer de la parole aux actes lorsqu’il s’agit de transformation numérique. L’innovation technologique et l’entrepreneuriat numérique disposent désormais d’une nouvelle maison. Une maison qui devra apprendre à vivre car, si le gouvernement a développé « le corps » de ce joyau, c’est désormais aux startups calédoniennes et aux porteurs de projet innovants de lui offrir « une âme ». Fort à parier qu’ils ne se feront pas prier…

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