Il était une fois, un jeune calédonien passionné par le code qui avait décidé de voyager… Du Caillou à l’hexagone, de New-York à l’Australie, en passant par la Silicon Valley, le parcours de Jonathan Delefortrie s’apparente à une “success story” made in Calédonie.

Alors qu’il est revenu voilà maintenant plus de trois ans sur le territoire, Jonathan s’éclate chez ISI NC après avoir transmis sa passion sur les bancs du CFA CCI-NC. Portrait d’un globe-développeur qui allie humilité et responsabilité aussi bien que la tresse et le bas de ligne. 

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Des bancs de l’école à la Silicon Valley…

Nouméen de naissance, bachelier calédonien, Jonathan débute sa carrière par un cursus scolaire “chaotique”, coincé entre obligation théorique et désir de pratique. Il décrypte finalement son code grâce à la curiosité, celle de “savoir ce qu’il se passe derrière une page web”. Valise en soute, petite amie à ses côtés, le jeune homme s’envole alors pour l’ESTEI de Bordeaux afin de suivre une formation de cinq ans autour du multimédia. Infographie, 3D, code… ce cursus “relativement large” développe alors un réseau de neurones qui permet à son programmeur d’obtenir son master “haut la main” et de mettre son intelligence non articificielle au service du cabinet communication du Sénat dans le cadre de son stage de fin d’année. 

L’année 2013 bat son plein ; Jonathan suit sa compagne à New York, dans une grosse pomme au cœur de laquelle, malgré son anglais balbutiant, il décrochera un second stage en agence de com’. S’ensuit alors une année de “design innovant” pour des grandes marques telles que Coca Cola ou Amercian Express lors de laquelle il développera ses compétences en création graphique et en développement web grâce, notamment, à une collaboration avec Microsoft sur un projet d’algo pour le MoMa. Le web interactif et la 3D deviennent ses compagnons de carrière mais, faute de visa, Jonathan doit refaire ses valises et s’expatrier à Londres. Youhou ! En 2014, il se fait embaucher chez Yahoo où, son équipe et lui, se mettent à “transgresser les codes du web” grâce à des créations graphiques innovantes et autres bandeaux animés novateurs. 

Jonathan Delefortrie
Youhou, je suis chez… Yahoo ! © Outre-mer la 1ère

Alors, tel un footballeur en pleine ascension, après deux ans de bons et loyaux services, il est transcodé aux headquarters du “big Y” et débarque dans la Silicon Valley. Green card dans son portefeuille électronique, Jonathan se joint à la “course mondiale à la 3D sur le smartphone” et entre en compétition avec Facebook, Samsung et autres géants du web pour concevoir des pubs innovantes. ROI ?

La Silicon Valley n’est pas l’endroit le plus gai du monde : ça ressemble à Ducos sauf que le gazon est bien tondu !”.

Prends ça dans ta face Mark Zuckerberg !

Qu’importe le créatif du web qu’il est devenu collabore avec Google, Facebook ou Apple sur des projets “en petit comité”. France, USA, Angleterre, le talent du Caillou acquière une expérience internationale aux côtés des plus grandes marques de la tech avant de s’auto-transférer vers l’Australie. 

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… de l’Australie à la Nouvelle-Calédonie. 

Au pays des pokens, Jonathan intègre une startup, “Oneflare”, et soigne son “retour à la réalité”. Arrivé dans cette marketplace avec la casquette d’ingénieur, il grimpe quatre à quatre les échelons, se retrouve rapidement “senior manager” et encadre finalement une team de développeurs. Du “Oneflare” au “Big Commerce” australien, il n’y a qu’un shop et Jonathan se spécialise alors dans le paiement en ligne, “une problématique qui existe encore en Nouvelle-Calédonie© CSB. Mais le pays-continent et Sydney demeurent encore bien vaste pour notre dépisteur de tazars et Jonathan choisit de progressivement rentrer au pays. Il rencontre alors les responsables du CFA-CCI NC et se dit qu’il est désormais l’heure de transmettre sa passion, son expérience et ses compétences aux jeunes calédoniens. 

En 2020, il finit par convaincre sa femme, Clarisse Henin, de créer “un projet de vie en Nouvelle-Calédonie” et s’engage dans la voie de la formation professionnelle. Il se retrouve alors pleinement dans sa nouvelle position : 

Dans ces jeunes, je me retrouvais un peu : les jeunes ont envie de mettre les mains dans le code plutôt que d’apprendre la théorie en cours”. C’était très formateur pour moi, j’ai beaucoup appris sur ma personne car quand on passe beaucoup de temps dans ces grosses boîtes, on chope un peu le melon !”. 

Jonathan, melonite apaisée

Après trois années de bons et loyaux services, ses phalanges le démangent à nouveau et l’envie de “revenir dans le métier” l’exporte vers une SSII locale, ISI NC ; le néo responsable des opérations s’occupe désormais du “plateau technique” de la société informatique composée d’une trentaine de personnes qui créent, entre autres services, des logiciels pour les institutions et grandes entreprises du Caillou. 

Plongé au cœur de l’écosystème, animateur occasionnel de “meet-ups” techniques, il n’a jamais cessé d’observer la lente transformation numérique de son “homeland” et y participe aujourd’hui pleinement ; avec humilité et sincérité, il remarque la belle évolution techo-numérique locale : 

On a tendance a se recentrer sur soi en NC mais l’énergie autour du numérique croît, grâce, entre autres, à NeoTech qui informe et sensibilise vraiment l’écosystème à ces sujets ; on donne une opportunité aux nouvelle générations d’entreprendre en Nouvelle-Calédonie car il y a plein de choses à faire !”.

Jonathan, NeoTech lover ! <3

Cœur avec les doigts pour la mention, doigts sur le clavier pour les nouvelles générations. 

Jonathan Delefortrie
Des “meet-ups” tech appréciés par l’écosystème © OoTECH

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Chapeau l’artiste ! 

Échanger avec Jonathan, c’est ressentir sa passion et découvrir son investissement quotidien ; fort de ses expériences internationales, notre globe-développeur est aujourd’hui une figure incontournable de l’écosystème, aussi bien par son engagement pédagogique, que par sa vision ouverte sur un monde globalisé et les possibilité qu’il recèle. 

Irait-on jusqu’à le qualifier de modèle à suivre ? Oui, osons-le, car Jonathan est l’un de ces exemples de réussite calédonienne qu’on devrait valoriser en porte-étendard de la formation, de l’ambition et de la compétence calédoniennes. Il est revenu au pays et se projette désormais sur notre beau lagon : “dans dix ans, j’aimerais vivre en Calédonie et travailler sur mon bateau”. Chapeau l’artiste, puissent nos lecteurs partager tes lignes de code humain… 

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