C’est le genre de question que nous nous posions en découvrant qu’un data center pouvait consommer à lui seul autant d’énergie qu’une ville de taille moyenne : un numérique éthique et durable est-il vraiment possible ? Alors que plus en plus d’entreprises font le pari de la dématérialisation et que les pays ne jurent plus que par leur transformation digitale, la Nouvelle-Zélande relance une nouvelle fois le débat en dévoilant les contours de son plan de transformation de l’industrie du numérique. Le gouvernement kiwi y exprime notamment son ambition de développer ses capacités en intelligence artificielle (IA) de façon ”éthique” !  

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Le numérique néo-zélandais, presque aussi fort que le rugby  

L’industrie néo-zélandaise du numérique se porte comme un charme, merci pour elle ! L’an dernier, le secteur aurait généré près de 7 milliards de dollars et continuerait de se développer à un rythme deux fois plus soutenu que celui de l’économie nationale. Devant pareil constat, le Ministre de l’Economie Numérique et des Communications David Clark a dévoilé un plan de transformation de l’industrie numérique qui se veut à la fois ambitieux et responsable, afin de pérenniser ces opportunités de marché.  

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Un vent numérique souffle sur la Fougère argentée © Shutterstock

Parmi les principaux axes de développement identifiés, on retrouve évidemment l’objectif de renforcer les compétences du pays en matière de numérique, de favoriser l’émergence de talents au sein de ce secteur, d’augmenter les exportations de technologies digitales à l’international ou encore de veiller à une meilleure accessibilité à ces corps de métier pour la population Maori. Au-delà de ces considérations générales, le plan dévoilé par le gouvernement néo-zélandais – qui attend désormais les retours et commentaires des entreprises privées de l’archipel – souligne tout particulièrement le rôle décisif qu’est amenée à jouer l’intelligence artificielle dans le futur du pays… Mais pas à n’importe quelles conditions ! 

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“IA” comme “confIAnce” 

En effet, David Clark s’est montré très ferme dans sa volonté d’éviter un “Skynet” sauce kiwi… Le plan de transformation dévoilé par le Ministre stipule que l’IA devra être une technologie “de confiance” et que son utilisation devra découler d’une compréhension claire des avantages et des risques qu’elle implique. La certitude qu’un certain nombresde garde-fous seront mis en place est également une condition essentielle évoquée dans le plan, notamment en ce qui concerne la gestion des données personnelles. Une démarche éthique mais réfléchie de la part du Gouvernement néo-zélandais, qui estime que l’économie de l’intelligence artificielle permettra de stimuler les investissements étrangers dans le pays, d’améliorer sa productivité et de se positionner comme une société d’avenir.  

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Quand un dessin vaut mieux que mille explications … © Eurogroup Consulting

Le pays du long nuage blanc entend donc bel et bien se démarquer de la concurrence internationale en se positionnant comme un partenaire de confiance sur le marché mondial du numérique et comme un développeur d’intelligences artificielles responsables, innovantes et créatives. La construction d’un centre de référence national sur l’IA est également à l’étude, et devra permettre de mieux comprendre les opportunités que cette technologie peut offrir… tout comme les risques qu’elle comporte.  

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Un exemple à suivre pour la Nouvelle-Calédonie 

Les innovations numériques sont en train de transformer presque tous les secteurs de l’économie mondiale. Avec l’utilisation toujours plus sophistiquée de la data, l’intelligence artificielle connaît une croissance exponentielle et trouve de nouvelles applications dans un nombre toujours plus important de domaines. Si le numérique et l’IA représentent des opportunités indéniables pour le développement responsable de nos sociétés, ils posent aussi des questions éthiques importantes (vie privée, utilisation des données, liberté de choix et de conscience, reproduction des stéréotypes culturels et raciaux…). En Nouvelle-Calédonie, où les cas d’usage relatifs à l’IA commencent à se multiplier, on ferait bien de jeter un œil sur ce qui se passe chez nos voisins néo-zélandais… 

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