Kayrros
© Kayrros

La protection de l’environnement est un défi pour chaque être humain ! Alors que de nombreux indicateurs écologiques virent au rouge, l’innovation technologique peut jouer un rôle important dans cette lutte quotidienne pour la préservation de notre espace de vie. Dans ce contexte, chaque semaine, NeoTech vous fait découvrir une startup, locale ou internationale, issue de l’univers de la #GreenTech.   

Après vous avoir présenté l’Overboatun mini-catamaran électrique made in France qui pourrait révolutionner notre navigation dans le lagon, on quitte le champ des loisirs et de la plaisance pour rejoindre cette semaine le monde merveilleux… du big data ! 

Alors que de plus en plus d’experts soulignent la nécessité de construire un « numérique responsable » en limitant l’impact environnemental du secteur, la startup française Kayrros renverse la table en utilisant les outils du web 3.0 pour développer des solutions de suivi des ressources énergétiques et des risques climatiques. L’objectif : guider les industriels et les politiques publiques dans leur transition écologique.

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Les équipes de Kayrros, des sentinelles qui ont fière allure © Les Échos

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Kayrros, des ailes et des yeux dans l’espace 

Fondée en 2016 par cinq associés – Antoine Rostand, également président de l’entreprise, Jean-Michel LasryLaurent El GhaouiAntoine Halff et Alexandre d’Aspremont – la startup Kayrros emprunte son nom au Kairos de la mythologie grecque, le dieu ailé de l’occasion opportune. Et pour cause : cette pépite greentech lauréate du label « Green20 » de La French Tech s’appuie en grande partie sur une constellation de satellites d’observation de la Terre, les « Sentinel« , déployés dans le cadre du programme Copernicus de l’Agence spatiale européenne (ESA). Ça en fait des noms illustres ! Jour après jour, ces satellites scannent la Terre et collectent des images radar et optiques de la végétation, de la couverture des sols et des eaux, de la composition de l’atmosphère et de sa teneur en gaz à effet de serre.

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Comme quoi, on a pas tous les mêmes jouets ! © Kayrros

Alexandre d’Aspremont explique ainsi :

« En 2016, les données satellites affluent. On commence à avoir les moyens de les traiter à l’échelle pour sortir des chiffres macroéconomiques, grâce notamment aux progrès de l’IA sur l’interprétation des images. Il y avait un espace en informations à combler. C’était un moment idoine ; nous avons saisi cette opportunité ».

L’opportunité saisie par Kayrros, la boucle est donc bouclée. Le travail de la startup consiste alors à récolter ces images et à les calibrer de sorte à les rendre exploitables par des algorithmes. De là, il reste enfin à développer des outils de mesure pour des applications bien précises, comme la détection de fuites de méthane ou la séquestration du carbone par la végétation. 

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Le big data à la rescousse de notre transition écologique

Ce qui est certain, c’est que ces applications mises en place par Kayrros sont loin d’être anodines ! Commençons par les fuites de méthane : en analysant quotidiennement des milliers d’images pendant plusieurs années, les équipes de la startup ont cartographié près de 1800 panaches de méthane dans le monde, une majorité d’entre eux étant attribués à l’exploitation d’hydrocarbures et à des fuites accidentelles mais très importantes (près de 8 millions de tonnes par an !). Lutter contre ces fuites permettrait d’économiser des milliards d’euros. Surtout, cela constituerait une excellente nouvelle pour la planète, puisque l’on estime qu’elles auraient un impact climatique comparable à celui de la circulation de 20 millions de véhicules pendant un an… Le méthane possède ainsi un pouvoir de réchauffement sur 100 ans environ 30 fois supérieur à celui du CO2 !

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Les points « chauds » des fuites de méthane dans le monde © Kayrros

Kayrros cherche également à éclairer les stratégies mises en œuvre par les pays afin de réduire les émissions de CO2 provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts. Avec ses images satellitaires, la startup est en effet capable de mesurer la hauteur des arbres et d’en déduire le volume des forêts puis, in fine, les émissions de CO2 et les volumes de carbone séquestrés par la végétation. Vous l’aurez compris, c’est fou ce qu’on peut faire avec des algorithmes… Et les équipes de Kayrros ne devraient pas s’arrêter en si bon chemin : la société a levé 40 millions d’euros en 2022 pour déployer et commercialiser de nouveaux outils. Prochaine piste d’application, toujours à partir d’images radar : estimer les variations de stocks de pétrole brut dans le monde et réduire ainsi l’incertitude liée à ce marché… Affaire à suivre ! 

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© OGS 2022

Le géospatial, une actualité fraiche en Calédonie 

Depuis longtemps d’une grande importance stratégique pour le secteur de la défense, l’analyse d’images satellitaires l’est désormais tout autant pour le climat. Merci qui ? Le big data ! De quoi alimenter encore le débat sur la place du numérique dans le combat écologique… Désormais – et après un passage remarqué au dernier salon VivaTech de Paris – notre pépite greentech et deeptech va pouvoir continuer à se développer et consolider sa nouvelle place de leader dans l’application des techniques géospatiales d’observation de la terre et au service de l’action climatique. En Nouvelle-Calédonie – où était récemment organisée la première édition de l’Oceanian Geospatial Symposium -, on ferait bien de rester attentif à tout ça… 

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