Devinette : quel est le lien entre des voiturettes électriques, une marque de vêtements engagée, un mur végétal « phygital » et un kit de marcottage ? Vous l’avez ? Et bien ce sont des projets d’entrepreneurs calédoniens pitchés dans le grand amphi de la CCI ! Face à une troupe d’investisseurs locaux aguerris, sept porteurs de projet ont ainsi présenté leur bébé afin de trouver leur(s) « business angel(s) » dans un format qui se rapproche de celui de la télé-réalité. Retour sur la deuxième édition de « Qui veut être mon business angel ? ».
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Les « anges de l’entreprise » > les anges de la tété-réalité !
Ils sont jeunes, talentueux, inspirés, entreprenants et ne demandent qu’à bénéficier du portefeuille bien rempli et du réseau d’un « ange de l’entreprise »… Si cette accroche vous rappelle Loana, c’est tout simplement parce que le concept de « Qui veut être mon business angel ? » s’inspire volontiers de ce que les anglo-saxons nous ont légué de plus sexy en matière d’audiovisuel : la télé-réalité ! Néanmoins, à la différence notable des scènes scabreuses dans une piscine super-camératisée, la CCI a misé sur des profils de jeunes entrepreneurs calédoniens majeurs qui se battent pour développer un projet entrepreneurial.
Ainsi, face à un parterre de business angels – comprenez « des personnes physiques ou morales qui décident d’investir de leur patrimoine financier dans des sociétés » – les sept candidats de cette deuxième édition avaient 10 minutes pour « pitcher » leur projet en « calédo-vision » dans le grand amphithéâtre de la Chambre de Commerce et d’Industrie. Des larmes, des sourires, quelques accroches téléphonées mais surtout sept projets, convaincants pour la plupart, ont jalonné ces deux heures de « show » entrepreneurial. Objectif ? Trouver des fonds pour développer une idée ou un projet à la maturité plus ou moins avancée. Silence, ça pitche !
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Wesh, t’as pas quelques millions CPF à dépan’ ?
Après un petit speech introductif, l’animateur pouvait lâcher le premier fauve : Steven Le Berre s’emparait du mic’ pour convaincre quelques jolis noms du pays d’investir dans son projet, « E-car NC » ; cet ancien chargé de compte à la BCI présentait ainsi son concept d’importation et de vente de voiturettes électriques destinées à un public de + 16 ans, les « Today Sunshine M2 » tout droit sorties des usines chinoises. Pour environ 2M de CPF, vos enfants pourront désormais arrêter de polluer la planète et rentabiliser l’électricité tirée de vos panneaux solaires. Bingo ! Steven recherche aujourd’hui 10 millions de CPF et est prêt à léguer 20% de ses parts sociales. Vroum, vroum !
C’est ensuite un couple qui a pris position sur la scène ; Megane et Guillaume Savary sont des « artlovers » et comptent désormais révolutionner le monde du tourisme culturel grâce à des parcours thématiques et artistiques dans les villes de +100K habitants à travers le monde. Une sorte de trip advisor de la culture intitulé « Atoflow » basé sur une techno PHP Laravel évolutive qu’ils souhaitent lancer en mars 2023. De l’art au sport, la culture n’est jamais loin et Christophe Delannoy, le troisième entrepreneur, proposait pour sa part d’investir dans un complexe multisport composé d’une SCI et d’une SAS pour quelques dizaines de millions de francs pacifique. Entrepreneur ninja !
L’aprèm se poursuivit avec la candeur touchante d’Emmanuelle Durieux qui a présenté son concept de « BOUM Mobile », un bus personnalisé pour le bonheur des enfants, histoire de fêter son anniversaire ailleurs qu’au Mc Do : prends ça dans ta face l’obésité juvénile ! Elle termina son pitch les larmes aux yeux, preuve s’il en est de son implication dans ce beau projet. Nota Bene : les adultes aussi aimeraient bien faire la teuf dans un bus avec DJ Emmanuelle… Du coq à l’âne, des enfants aux légumes, le concept suivant, « Muva Urban » est un concept phygital « QR-codé » de livraison de paniers de fruits et légumes présenté par Marjolaine Mitaut. Le premier « mur imprimé » devrait apparaître courant novembre et Marjolaine est déjà en discussion avec le Médipôle ; elle a maintenant besoin de cash, 6 MCPF et serait prête à céder 14% des parts de la société. Cinq fruits et légumes par jour, nous a-t-on dit !
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Bientôt des « success stories » 100% Caledo ?
Ce sont les business angels qui décideront des investissements mais le candidat suivant, Louis Boudes et son kit de marcottage novateur « Marcott + », ont fait grande impression. « P’tit Louis » a bien grandi : il a déjà écoulé 1000 kits en 3 mois et souhaite désormais produire 10 000 kits afin de baisser de 50% ses coûts de production pour envahir les Gamm Vert du monde entier. Une réelle innovation brevetée à l’international qui devrait trouver quelques millions pour passer le cap ! Dernière des candidates, Margy Adjouhgniope, est déjà une star ! Forte de sa triple dizaine de milliers de followers, la jeune femme s’est engagée dans un projet de marque de vêtements, « IG 2.0 », dont elle était elle-même vêtue. Le plus de son projet international ? Un engagement social en faveur des femmes battues. L’influenceuse à autant de peps que de fringues à revendre : bientôt en guest star à la fashion week ?
Si ces sept jeunes entrepreneurs débordent tous d’idées et, sans doute, de talent, il n’en reste pas moins vrai que leurs projets sont à des niveaux de maturité et de complexité différents et que les « vrais » investisseurs manquent cruellement sur le territoire. Quoi qu’il en soit, les « BA » ont posé des questions, le public a écouté sagement et il ne reste désormais plus qu’à « transformer l’essai ». Tous ne deviendront sûrement pas « startuper à succès » mais une chose est certaine : l’initiative de la CCI et de son partenaire IFP Patrimoine permet de mettre en lumière des entrepreneurs motivés et prêts à en découdre avec le « biz ». Reste à savoir s’ils trouveront l’ange fortuné qui saura les accompagner sur le long chemin de la réussite…
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