Ce week-end s’est déroulée la 6ème édition de l’Ocean Hackathon, une compétition internationale à laquelle Nouméa et la Nouvelle-Calédonie participaient pour la première fois. Pendant 48h, réparties dans différentes salles du business center d’OoTECH, huit équipes se sont affrontées dans la bonne humeur pour développer une solution numérique à l’aide de datas mises à disposition par des organisations locales et internationales en lien avec le milieu marin. Retour sur les 48h de ce deuxième hackathon calédonien.
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Vendredi, première ville sur le lancement officiel !
Il fallait voir les équipes s’installer avec leur matériel dans des salles séparées pour comprendre que le business center OoTECH allait abriter un événement spécial… L’agitation autour de ce deuxième hackathon calédonien se poursuivait sur le superbe « rooftop » où l’on retrouvait les représentants des partenaires de l’édition, les porteurs de défis et l’équipe organisation qui planchait depuis bientôt neuf mois sur l’organisation de cet événement « tech ».
Car, oui, cela fait déjà neuf mois que le dossier avait été déposé par « L’incubateur NC » de l’ADECAL Technopole, bientôt repris en main pour les trois co-organisateurs : le Cluster Maritime de Nouvelle-Calédonie, le cluster numérique OPEN NC et le CRESICA, consortium de « Recherche » de l’UNC. Neuf mois d’un dur labeur pendant lequel Jean Massenet (CMNC), Sophie Chenel (CMNC), Gilles Taladoire (CRESICA), Hugues Danis (CMNC), Margaux Loche (OPEN NC), Pierre Massenet et Alizée Miralles (OoTECH), Hugues Dorsi Di Meglio ou encore Charlotte Ullmann ont joint leurs efforts pour faire de cet événement une réalité dans un contexte sanitaire pesant.
C’est d’ailleurs en ce vendredi matin à 8h45 que la « team orga’ » a reçu la validation des autorités pour que l’événement puisse se tenir en présentiel dans le respect des gestes barrières et des règles sanitaires. A peine 7h plus tard, la Calédonie était le premier pays à ouvrir le bal des développements via un lancement officiel diffusé en live sur sa page Facebook. Après les speechs des représentants partenaires, le coup d’envoi était donné…
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Samedi, le marathon des équipes
La tortue mascotte avait beau se tourner les nageoires face au lever du soleil, les participants étaient quant à eux en pleine éruption de neurones. Dans des équipes mixtes où chacun devait apporter des compétences complémentaires, le brainstorming tournait parfois au supplice : comment développer une solution technologique idoine pour répondre au défi proposé en seulement 48h ? Après un copieux petit-déjeuner, développeurs, data scientists, chefs de projet, chercheurs et scientifiques masqués se creusaient les méninges dans des tohu-bohus d’algorithmes, d’applications et de lignes de code.
L’équipe communication rôdait dans les couloirs pour interviewer les porteurs / pitcheurs de projet sur la définition de leur défi et la vision de leur solution. Thomas Tilak (Équipe 4) monologuait sur le rooftop, Clarisse Henin (Équipe 7) apparaissait face à un tableau de travail annoté, Victor Tirebaque (Équipe 10) s’enflammait devant les poissons sur écran, alors que Stéphane Bouquillard (Équipe 3) introduisait son concept de « SharkCheck ». Bref, les participants jouaient parfaitement à un jeu qui ressemblait de plus en plus à une compétition à mesure que la pression augmentait.
Alors que les feux de la ville s’éteignaient doucement pour laisser place à la noirceur d’une nuit tropicale, nos candidats au titre poursuivaient leurs efforts devant leurs ordinateurs. Une ambiance aussi studieuse que silencieuse s’installait, ponctuée de tapotements nerveux sur les claviers : « la nuit porte conseil », dit-on… Régis Bador et Marc Bourotte (Équipe 9) prenaient la maxime au sérieux et correspondaient avec leurs data scientists basés en Équateur et aux États-Unis. El Niño n’a qu’à bien se tenir !
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Un dimanche en feu d’artifice !
Après plus de 40h de développement, les cernes commençaient à apparaître sur les visages alors que l’équipe du pôle innovation de l’ADECAL venait d’envoyer ses deux soldats, Aurélie et Jean-Marie, au secours de nos candidats, dans l’optique de les former à la prise de parole en public. L’un des critères de décision du jury, qui se réunissait à partir de 13h30, portait sur la qualité du pitch. Cette précieuse aide fut donc bien reçue par des présentateurs aux aguets des moindres bons conseils.
On retrouvait alors Mohsen Kayal (Équipe 2), Manuel Ducrocq (Équipe 8) ou encore la frétillante et passionnée Sandrine Job (Équipe 6) face caméra pour aborder le sprint final. Les sandwichs du dej’ ne furent pas de trop pour redonner un peu de force à tous ces cerveaux fatigués par tant de travail, bientôt prêts à affronter un jury de dix experts prêts à en découdre dans la salle des nuages. Cinq minutes de pitch, dix de questions / réponses, quelques bégaiements secondés de quelques hésitations, des tirades algorithmiques bien senties, des business models ficelés et quelques idées géniales plus tard, le jury délibérait en toute confidentialité alors que chaque participant prenait enfin un bol d’air mérité.
RDV sur le rooftop à 18h pour la cérémonie de remise des prix. Jean Massenet, figure tutélaire d’un hackathon qui n’aurait sans doute pas eu lieu sans sa persévérance, chopait le micro pour remercier les partenaires, l’organisation mais surtout les candidats. Roulements de tambour devant les kakémonos, les résultats tombèrent un à un… « En troisième position, on retrouve l’équipe N°4 portée par Thomas Tilak et son application pour connaître la fréquentation des sites touristiques en temps réel » cracha le mic’ sous un tonnerre d’applaudissements. Médaille d’argent pour l’équipe N°7 et sa solution freemium « Waves » pitchée par Clarisse Henin et Jonathan Delefortrie. Le game fut plié par l’équipe internationale N°9 de Régis Bador qui présenta une solution pour analyser les pertes de productions alimentaires dues au phénomène El Niño.
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Happy end : c’est toute la Calédonie en sort grande gagnante !
La « compétition » n’en avait que le nom ! Le week-end s’est ainsi déroulé dans la convivialité et la bonne humeur avec une organisation aux petits soins pour ces équipes de champions. Récompensée par le coup de cœur du jury, l’équipe N°6 de Sandrine Job, illustrait parfaitement cette ambiance bon enfant. Il ne restait alors plus qu’à boucler cette belle boucle autour d’un dernier temps fort où se mêlaient candidats, partenaires et organisation sous les derniers rayons d’un soleil que de nombreux participants n’avaient plus vu depuis 48h.
Si cet événement ne garantit en rien l’avenir commercial de chacune des solutions développées, il n’en reste pas moins qu’il a largement atteint son objectif : placer la Nouvelle-Calédonie et ses talents parmi les territoires qui bougent, innovent et ne cessent de croire que la technologie peut être un allié de poids pour la protection de l’environnement marin face à une urgence climatique qui rassemblent en ce moment les grands de ce monde à la COP26 de Glasgow. L’Ocean Hackathon est désormais terminé mais il laissera dans les mémoires une trace indélébile : notre belle île possède des talents rares et c’est vers eux que l’avenir doit désormais se tourner.
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