Vendredi 9 mars, l’auditorium de la CCI faisait salle comble à l’occasion de l’événement “Women’s Junior French Tech” qui affichait un objectif central : “hacker les codes !”. Organisé par le Cluster Comité 3E et la French Tech Nouvelle-Calédonie en présence de plus de 200 jeunes, l’événement a permis à cinq jeune femmes de la “tech”, réunies autour d’une table-ronde, de présenter leur parcours et leur projet. Inspirations garanties !
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Pauline, Margy, Laurina, Kenza et Rachel, des « Caledonian Super Women in Tech » !
À l’occasion de la “Journée Internationale des Femmes” (JIF) et de la CSW69 qui marque les 30 ans de la Déclaration de Pékin, le cluster Comité 3E et la French Tech se sont associées pour organiser une table-ronde dédiée à la reconnaissance des droits des femmes, leur autonomisation et leur émancipation, notamment dans le secteur de la tech. Instigatrice du projet éducatif, Véronique Mollot ouvrit le bal des interventions par ses trois “E” habituels : Éducation et Égalité à l’École. Après ces quelques mots d’introduction, elle passa le mic’ à Dominique Dixon, VP Commerce de la CCI et hôtesse du jour. Ravie d’accueillir cet événement ouvert “aux filles et aux garçons”, l’élue exprima quelques vœux d’équité avant de céder sa place à Guillaume Terrien, VP FTNC, apparemment ravi d’être si bien entouré par ce plateau 99% féminin. Ce dernier formula un vœux :
“Depuis quelques années, je partage une vision : celle de faire de la Nouvelle-Calédonie la terre d’accueil du mouvement international Women in Tech pour que ces femmes expertes puissent travailler, émanciper, former et répondre aux besoins de compétences “tech” du territoire.” – Guillaume, Man 4 Women in Caledonia.


Aurore Klepper, la directrice de la French Tech NC put ensuite présenter l’association, ses différentes missions et encourager l’entrepreneuriat innovant féminin, encore trop rare sur le Caillou. Et puis, ce fut au tour des “stars du jour” de balancer leur PPT sur grand écran. Ainsi, Pauline Bonaventure, doctor-ès Biologie des organismes et fondatrice de la startup “Halophyte Solutions NC” partagea son parcours estudiantin et professionnel et son amour pour la nature avant de présenter ses ambitions : concourir à l’autosuffisance alimentaire locale et répondre aux problématiques de pollution des bassins de production de crevettes grâce à ces plantes, les halophytes ; leur particularité ? Se contenter d’eau de mer et bénéficier de propriétés exceptionnelles qui pourraient se révéler très utiles dans la cosmétique, la bioénergie, l’alimentation, la dépollution ou encore la restauration écologique. Des cultures à l’eau de mer en guise de solutions face aux défis du changement climatique. Bellaventure !
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Entreprendre au féminin
Le show de Margy Adjouhgniope, fondatrice de la marque engagée “Independant Gyal 2.0” pouvait ensuite débuter. Une présence sur scène digne d’un “one woman show”, une adaptabilité remarquable aux contraintes techniques et le témoignage d’un parcours de chez “nouzôtres” permirent à la salle de s’enflammer. Margy, “on fire”, termina son speech par cette stimulante saillie :
“Croyez en vous ! Soyez convaincues ! Taffez, soyez disciplinées et gardez les yeux sur votre objectif : c’est le mental qui compte et qui fera la différence !” – Margy, Coach-Woman
Toute aussi dynamique, Laurina Fong, fondatrice de « KIDS.nc » enchaîna sur son parcours plein de détours, sa vision d’entrepreneuse et un constat positif – “les métiers du numérique sont de plus en plus féminins : les choses bougent !” – avant de conclure sur une note tutélaire : “Aujourd’hui, tout s’apprend !”. Message reçu, mesdemoiselles ? Du haut de ses 26 printemps, Kenza Villard, journaliste pour la médiagence « NeOcean« , poursuivit la dynamique en présentant un parcours entre études internationales – Paris, Canada etc. – et moments de solitude : “J’étais complètement paumée, je ne savais pas ce que je devais, ni voulait faire alors je suis rentrée en Nouvelle-Calédonie et j’ai trouvé du travail”. NeoWoman !




Dernière à se présenter au pupitre mais première à tricoter le Vinted local, Rachel Roux, gérante de la startup « Le Trico » et férue de mathématiques, vint ensuite confier ses moments de doute, relater ses échecs et distiller quelques conseils bienvenus : “si vous avez une idée en tête, rapprochez-vous des gens qui peuvent vous aider et… lancez-vous !”. La jeune femme, aujourd’hui en place chez Leasecar, cumule actuellement son boulot au sein des groupes SLK Mobility et Office Plus en journée et sa vie d’entrepreneuse le reste du temps. Rachel… toujours pas riche néanmoins :
“Il y a trois ans, lorsque j’ai lancé le Trico, je croyais que j’allais devenir riche en installant la fonctionnalité de paiement en ligne. Spoiler alert : ça n’a pas fonctionné et je ne suis donc pas riche. C’est pour ça que j’ai un emploi à côté : il faut bien payer les factures.” – Rachel, not Richel !
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« Aux âmes bien nées… »
Après ces prises de parole dynamiques face à une jeune audience dotée de milles et unes curiosités, il fut d’ores et déjà l’heure de boucler la séquence sur une session de « questions-réponses » riches de retours d’expérience, d’encouragements à la sauce “empowerment” et de conseils avisés.
Le parcours de ces jeunes femmes devrait avoir inspiré nombre de celles et ceux qui n’avaient jamais pensé à entreprendre et/ou à travailler dans la “tech”. Cet événement devrait donc permettre de créer des vocations parmis les élèves, talents de demain qui, on leur souhaite, prendront en main l’avenir du Caillou. Quant à nos “Women in Tech” du jour, c’est le présent qui leur tend déjà les bras.
“Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années”, disait Corneille. “Aux femmes motivées, l’ambition et le courage n’attendent pas nécessairement la séniorité”, pourrait-on compléter…
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