Quand une idée lumineuse atterrit dans les murs du Rex Nouméa, elle ne reste pas longtemps à l’état de pixel. En 2023, une jeune de 22 ans, Maïcène Ajmi, pose ses valises (et ses ambitions) dans ce lieu pas comme les autres. Résultat ? Un festival né à la croisée du design numérique, de la créativité et de la jeunesse calédonienne qui n’est autre que le Motion Juice Festival.
Cette année, le MJF revient les 4 et 5 juillet organisé par l’ADAMIC, le Rex Nouméa et NeoTech, avec le soutien du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie dans une seconde édition dopée à l’adrénaline spatiale, fusionnée avec Space4NC, le tout premier hackathon spatial calédonien. À cette occasion, la rédac’ de NeoTech a tendu le micro à Nadège Lagneau, directrice du Rex et déléguée générale de l’ADAMIC, pour revenir sur la genèse de ce festival pas comme les autres, sur la place des structures culturelles dans l’innovation, et sur ce que cette nouvelle édition a dans le ventre. Entre inspiration, transmission et ambition collective, entretien avec cette passeuse de projets.
__
Bonjour Nadège, bienvenue sur NeoTech ! Pour commencer, peux-tu nous raconter comment est né le Motion Juice Festival et ce qui a motivé sa création ?
Le Motion Juice Festival est né en 2023 de l’impulsion d’une jeune femme de 22 ans, Maïcène Ajmi, arrivée au Rex en mission de service civique. Elle ne cherchait pas seulement un poste : elle portait une idée forte et personnelle. Elle a dit : « Je veux monter un festival autour du motion design et des arts numériques. » Et elle l’a fait.

À l’époque, Manuel Touraille, directeur du Rex, lui a fait confiance et lui a laissé carte blanche. Grâce à cette liberté, Maïcène a construit un projet structuré, cohérent, audacieux. Elle a levé des fonds, embarqué des partenaires publics comme la DINUM, des soutiens privés, et surtout, elle a convaincu Neotech, qui est devenu un partenaire clé dans l’organisation du festival.
Elle a tout construit : le nom, l’identité visuelle, la programmation, le réseau. Elle a su fédérer des professionnels du numérique, des jeunes talents, des artistes, et un public curieux. Résultat : un événement unique en son genre, avec plus de 1000 visiteurs en une journée, qui a fait du Rex un véritable hub numérique et du festival un rendez-vous attendu.
Ce qui a motivé la création du MJF, c’est une intuition très juste. En Nouvelle-Calédonie, les métiers du numérique sont présents partout mais trop peu visibles, et les jeunes qui s’y forment ont besoin d’espaces pour se rencontrer, s’exprimer et être reconnus. Le MJF est né de cette volonté-là : donner une scène aux invisibles, faire émerger des vocations et décloisonner les mondes.
__
En tant que directrice du REX et déléguée générale de l’ADAMIC, comment perçois-tu le rôle de ces structures culturelles dans l’émergence d’un événement comme le MJF, à la croisée du numérique, de la création et de l’innovation ?
En arrivant au Rex Nouméa, le lieu géré par l’ADAMIC depuis 16 ans, j’ai découvert un lieu déjà riche d’initiatives, avec une jeunesse investie et un vrai potentiel créatif. Le Rex, ce n’est pas seulement un ensemble de salles d’ateliers et de pratiques ou encore une salle de spectacle.C’est un espace-refuge pour de nombreux jeunes. Et je pense que notre rôle, en tant que structure socio-culturelle, c’est justement de capter cette énergie, de la canaliser, de la valoriser.
Le Motion Juice Festival en est l’exemple parfait. C’est un projet né du terrain, imaginé par une jeune pour les jeunes, et soutenu par une structure qui croit à la transmission, à l’expérimentation, et à l’hybridation des mondes : art, tech, société. Aujourd’hui, notre travail, c’est de faire grandir ce festival tout en restant fidèles à son esprit d’origine.
__
Qu’est-ce qui attend le public pour cette nouvelle édition ? Et toi, qu’espères-tu voir émerger de cette aventure collective ?
Le public peut s’attendre à un programme riche, accessible et inspirant : conférences, ateliers de création numérique, réalité virtuelle, concours, expo, immersion dans un planétarium, et pour clôturer le tout, un match d’impro cosmique entre danseurs et comédiens… Il y aura de quoi expérimenter, apprendre, s’amuser (que l’on soit passionné ou simplement curieux).
La grande nouveauté cette année, c’est le hackathon Space4NC, qui ajoute une dimension très concrète au festival. Pendant 24 heures, des équipes vont réfléchir à des idées innovantes en utilisant des données spatiales, pour répondre à des besoins réels en Nouvelle-Calédonie. C’est une manière simple et directe de montrer que la tech et le numérique peuvent vraiment améliorer notre quotidien, ici, chez nous.
Mais au-delà du programme, ce qui me touche, c’est l’aventure collective que ce festival représente. Elle rassemble une multitude de partenaires (institutions, entreprises, associations) qui croient dans le potentiel de la jeunesse, dans la force de la création, et dans l’avenir de la Calédonie. Sans eux, rien de tout cela ne serait possible.
Ce que j’espère, c’est que le Motion Juice Festival devienne un rendez-vous incontournable, un moment de respiration, de connexion, de révélation pour tous les talents, petits et grands. Et que l’on continue, ensemble, à le faire grandir.

__
Retrouvez toute l’actualité du MJFxSpace4nc sur Facebook, LinkedIn et Instagram !