Traverser les trente-neuf kilomètres qui séparent Folkestone (Royaume-Uni) de Wissant (France) en huit heures, c’est l’exploit réalisé par le micro-drone sous-marin YUCO : une première mondiale ! Le 29 avril dernier, le AUV – Autonomous Underwater Vehicle, son petit nom anglais – fabriqué par la société Seaber a accompli sa traversée en toute autonomie. La jeune société lorientaise souhaite révolutionner les pratiques des chercheurs et scientifiques qui scrutent les fonds marins. La Manche avait déjà été traversée par un flyboard, un catamaran de plage ou un pédalo, mais jamais par un drone sous-marin !
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Place aux micro-drones
En 2020, la société Seaber a été fondée par des experts en robotique, réunis par et pour l’amour des drones. En effet, alors que Vidal Teixeira et Quentin Peyregne conceptualisaient des AUV pour des applications scientifiques et industrielles, Julien Cau et Clément Nicolas travaillaient avec passion dans le domaine de la robotique mobile. C’est bien connu, l’adage veut que « les opposés s’attirent », mais en l’occurrence ça a plutôt été « qui se ressemble s’assemble » pour les quatre compagnons ! C’est un fait, les « founding fathers » de Lorient ont toujours partagé une véritable obsession pour la robotique et les technologies marines. Aujourd’hui, ils utilisent cet amour pour innover perpétuellement dans leur domaine : les micro-drones sous-marins.
Les drones sous=marins peuvent avoir toutes sortes de tailles, certains pesant parfois des centaines de kilos. Le déploiement de ces mastodontes requiert néanmoins une expertise de haut niveau et d’énormes navires. C’est là que les micro-AUV, agiles et abordables, entrent en scène. Imaginez les possibilités offertes par ces drones révolutionnaires dans l’exploration des océans et les opérations navales ! Imaginez une flotte de petits drones sous-marins, légers et faciles à déployer, naviguant avec aisance dans les zones côtières. Scientifiques, préparez-vous à une nouvelle ère de découvertes et d’avancées technologiques, où les drones sous-marins deviennent des compagnons inestimables pour les océanographes, chercheurs et défenseurs des océans.
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Un chef-d’œuvre de technologie
« C’est un robot autonome sous-marin sans fil d’un mètre de long pour 12 centimètres de diamètre qui peut plonger jusqu’à 300 mètres de profondeur avec une autonomie de dix heures »
Vidal Teixeira, pas peu fier de sa création
Des caractéristiques physiques à faire rougir n’importe quel drone sous-marin ! Mais ces petits robots ne se résument pas seulement à leur physique fuselé et à leur séduisante couleur rose… Il s’agit de véritables œuvres d’art technologiques. En effet, le YUCO est parfaitement étanche avec une partie arrière sèche et scellée dédiée à la navigation et une partie avant humide qui accueille les charges utiles : appareils de mesure, caméras, radars… L’’équipe Seaber a ainsi pris le parti de développer son propre système de navigation. Basé sur des algorithmes de navigation sous-marine avancés, le logiciel INX permet une maîtrise totale des performances de navigation. De plus, les utilisateurs de ces fantastiques AUV pourront également se référer à SEAPLAN, une interface graphique qui permet de programmer et activer un grand nombre de missions à distance. Et nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises …
Avec toutes ces qualités, le fonctionnement de Yuco a de quoi en convaincre plus d’un. Il n’est donc guère étonnant d’apprendre qu’au cours des deux dernières années, plus de 1 000 missions ont déjà été réalisées avec cette petite merveille. Aujourd’hui, cette traversée de la Manche représente un exploit technique, sportif et symbolique. Cette réussite marque un tournant dans l’innovation de la recherche en robotique. Grâce à leur capacité à transporter une multitude de charges utiles, les YUCO ouvrent de nouvelles voies dans des domaines aussi variés que la science, le commerce et la défense. Ils sont également idéals pour des mesures à faibles distances, permettant ainsi d’explorer les merveilles du plateau continental avec une grande précision. Vous l’aurez compris, pour chaque mission scientifique, il existe un YUCO.
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Un Yuco pour le Caillou
Et si l’on ne voudrait pas dénigrer la portée de cette traversée de la Manche, un Yuco s’apprête toutefois à parcourir une distance bien plus impressionnante. En effet, un de ces appareils est désormais sur le point de traverser les océans qui séparent l’Europe Caillou – en avion. Alors certes, c’est un peu de la triche nous direz-vous, mais il y a néanmoins de quoi se réjouir : dans quelques mois, la société calédonienne Island Robotics va se doter d’un de ces fabuleux micro-drones sous-marins. Michael Field, le fondateur de l’entreprise spécialisée dans la collecte de données marines, y voit de nombreux avantages.
« Il existe des drones plus larges et plus sophistiqués qui peuvent faire plusieurs missions en une seule sortie. Cependant, le Yuco présente des innovations jamais vues auparavant : petit, léger, rapide, autonome, abordable et simplifié, chaque drone a une mission dédiée. Info en avant-première, une fois en Nouvelle-Calédonie, le Yuco aura un nouveau défi : la traversée de Nouméa à l’îlot Maître voire l’îlot Signal ! »
Michael Field, pressé de recevoir son nouveau « jouet »
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