Chers lecteurs, l’océan est notre maman ! Le problème, c’est qu’elle souffre actuellement d’un cancer généralisé causé par ses propres enfants capricieux qui la souillent encore et encore… Pourtant, tous les “enfants” ne sont pas à noyer immédiatement car nombre d’entre eux innovent et agissent pour préserver sa santé. Aux détours de cette série d’articles sur la thématique “Ocean Tech“, la rédaction vous propose de découvrir les projets de ceux qui ont choisi de guérir plutôt que de détruire…

Après la startup montpelliéraine Lineup Ocean et ses solutions innovantes bio-inspirées pour renforcer notre résilience côtière, place à une autre entreprise française : Iadys et son « bateau méduse », le « Jellyfishbot ». Découvrez ce robot capable de se faufiler entre les bateaux pour nettoyer les déchets en surface des ports.

Une méduse gourmande en déchets © Iadys

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Le plastique, ce poison des poissons

Indéniablement, la pollution plastique en milieu marin est une vaste problématique. La quantité totale de macrodéchets rejetée chaque année dans l’environnement marin est estimée à 12 millions de tonnes. Entre 60 et 80 % de ces déchets sont des produits à usage unique, le plus souvent en plastique. Sous l’effet du vent, des vagues et des courants marins, les déchets finissent par atteindre les littoraux et notamment les ports. 

Jellyfishbot

Des origines de tous horizons © Ifremer

Dans ce contexte, Marseille n’est pas la mieux lotie. En effet, il y a un mois, sous l’impulsion d’un collectif citoyen, des associations et des riverains du port de Marseille ont déposé une plainte contre les impacts des pollutions liées au trafic maritime dans les ports. A l’été 2022, la mairie elle-même, a lancé une pétition contre la pollution maritime. Celle-ci avait reçu plus de 50.000 signatures !

La thématique de la pollution plastique inspire des acteurs engagés dans la protection de l’environnement. Ces derniers traitent une partie du problème grâce à des solutions ingénieuses. C’est le cas de Nicolas Carlési, docteur en robotique et en intelligence artificielle, qui a réussi à concilier son goût pour la plongée sous-marine et son activité professionnelle en fondant l’entreprise Iadys en 2016. 

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Jellyfisbot, un robot couteau suisse

« C’est au cours d’un périple en Sicile que j’ai été frappé par la quantité de déchets présents en Méditerranée et j’ai souhaité mettre en œuvre un projet pour tenter d’y remédier »

Nicolas Carlési, décidé à agir.

Fort du constat de la prolifération des déchets marins, il a mis ses connaissances techniques au profit d’un projet d’envergure et s’est entouré d’une équipe d’experts en robotique et mécatronique : Ronald Loschmann et Cyril Castello.

Après deux années de recherche et de mise au point, ils ont conçu le Jellyfishbot : un robot compact et robuste qui collecte de façon téléopérée les déchets flottants dans les ports. Le « robot méduse » s’appelle ainsi car les premiers modèles évoquaient cet animal marin. Il s’agit, en fait, d’un petit catamaran électrique jaune canari de 70 centimètres de côté qui tire un filet pour piéger les déchets flottantshydrocarbures inclus. Le Jellyfishbot peut couvrir 1 000 mètres carrés en une heure, se faufile dans tous les recoins et sous tous les cordages grâce à sa petite taille.

Innovation additionnelle : pas besoin de piloter ! En effet, grâce à une intelligence artificielle, le Jellyfishbot est autonome. Il suffit de le placer dans l’eau, d’indiquer une zone sur la télécommande et il se met à la tâche. Grâce à un capteur GPS et une connexion 5G, la méduse est sûre de ne pas se perdre. Ainsi, le robot navigue et remplit sa mission. Adieu les bouteilles, canettes, résidus de feux d’artifice, balles de golf et autres ordures marines. Une fois le filet rempli, l’opérateur n’a plus qu’à le récupérer, le vider puis le remettre à l’eau. Et c’est reparti pour un tour !

Jellyfishbot
Autant de caractéristiques dans un si petit robot © Iadys

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Un développement à l’international

Le Jellyfishbot s’adresse désormais à tous ceux qui sont à la recherche de solutions de dépollution, que ce soit en France ou à l’international. Aujourd’hui, l’entreprise commercialise son procédé à destination des ports de plaisance, des ports commerciaux, des chantiers navals ainsi que des bases de loisirs et même des parcs d’attraction !  Il existe déjà des initiatives sur le Caillou, comme les filets anti-pollution et les poubelles de mers installées par la Sodemo dans plusieurs ports. Pourquoi ne pas rajouter un brin de de technologie et d’iA et pour compléter ces actions de préservation du lagon ? 

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