Après une première journée SO riche en énergie, en idées novatrices et en pitchs percutants, le J-2 de “So Tech, So Good” a enflammé un Château Royal enfin réchauffé par les rayons d’un soleil flatteur ! Face à l’île aux Canards et autour de deux thématiques centrales – le financement des projets innovants dans les territoires ultra-marins et l’export des solutions dans les bassins régionaux -, la journée a fait le plein de public(s), de prises de parole interactives mais également de SOrprises.

Double cerise sur le gâteau, après l’annonce du lancement d’un vaste projet de coopération régionale autour de l’innovation, le “Village Pacific Tech“, François-Noël Buffet, ministre des outre-mer, est venu clore cet événement et remettre le prix d’honneur à la startup Laé, lauréate du concours de pitchs de la veille. Il n’en fallait pas moins pour faire de cet événement un succès d’estime et redonner à la Calédo un peu d’espoir et de bonne humeur. SOlide !

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Money, money, money…

Après quelques mots du trio Aurore Klepper – AKA “The Directrice Déléguée Générale”, Hatem Bellagi – AKA “The Prez'” – et Guillaume Terrien – AKA “The VP” et la diffusion d’une vidéo deepfake à l’humour grivois, la première conférence du jour pouvait débuter. Au menu : “Quels leviers pour financer l’innovation dans le Pacifique et sur les Territories insulaires ?“. Golden table en présence de Lisa Kabar, d’Invest in Pacific, Franck Ridon, from NZ, Raphaël Larvor (province Sud / DDET) ou encore de nos copains des outre-mer Marwane Bejgane (FT Martinique) et Sarra Vencatachellum (FT La Réunion). Sujet sérieux et traité comme tel malgré quelques jokes d’un Marwane plaisantin qui a su rappeler que le financement de l’innovation découlait d’une vision commune :

« Il est important de savoir si l’innovation va participer au développement du territoire » Marwane Bejgane, humoriste

Il fut également intéressant de constater les différences de fonctionnement entre les mentalités latines et anglo-saxonnes, comme l’a très justement rappelé Franck Ridon qui a animé par ailleurs un atelier adressé aux startups calédoniennes qui souhaitent s’exporter vers la Nouvelle-Zélande. “Risk or not to risk”, l’avenir de l’innovation “française” repose peut-être sur un changement de paradigme et une approche plus directe du financement :

« Le monde anglo-saxon investit différemment sur l’innovation et se projette plutôt sur le potentiel qu’elle peut apporter. » Franck Ridon, from Kiwi to Cagou

So Tech So Good
© NeoTech

Après tant de PEL craqués, direction le “Village de la Tech” pour une pause pas comme les autres : café sous la tente du corner FTNC, déambulation et rencontres avec les entrepreneurs et papotage / networking pour les plus braves. Tout à coup, entrée dans la préhistoire sous l’œil du T-Rex, avec les entrepreneurs du programme France 2030 Territoires d’innovation NC” qui ont envoyé, tour à tour, des pitchs bien sentis pour la première édition des conférences “TIREX”. Une première session en compagnie de trois lauréats au mic’ : Jean-Simon Chaudier avec « FireTracking », Delphine Mallet avec « Pictum » et Jean Michel Fernandez avec « THOË ». Une forme de bronzette à la crème innovation !

So Tech So Good
Jean-Simon en plein pitch © NeoTech

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De la petite graine à la grande idée

Ensuite, back dans les backs de l’innovation avec une conférence de la première star de l’événement, Grégory Tappero, notre serial entrepreneur-leveur de fonds, qui a partagé son expérience autour des VC, de la série A et des fonds d’investissement. Ainsi, après avoir présenté sa startup FinTech « SILV’R », le technolophile-prêteur a partagé, entre autres anecdotes aussi instructives que concrètes, l’histoire d’une levée de fonds qui s’est transformée en véritable success story. Un message central : l’important, c’est de convaincre. Toujours prêt à aider ses camarades startuppers, Grégory était là pour échanger et partager ses conseils avisés avec l’humilité et la gentillesse qui le caractérisent. SO in love !

« Ce n’est pas le tout d’avoir une bonne idée, il faut aussi avoir le bon timing » Grégory Tappero, time to market

La matinée s’est clôturée avec la conférence « Financer son projet innovant à l’amorçage, à l’incubation et à l’accélération ». Trois étapes bien distinctes et des intervenants qui ont mis en perspective chacune d’elles sur leur territoire. Marc Gerard a partagé son expérience vanuataise autour de l’amorçage de projets innovants. En ce qui concerne l’incubation, direction la Guyane avec Paul-Richard Vingadassalom qui a présenté les outils et les accompagnements possibles une fois qu’une structure a obtenu des fonds. Enfin, retour sur le Caillou avec Pierre Dorchies, fondateur de « DigiBarre », qui a fait profiter l’audience de son retour d’expérience sur l’export de sa solution all over the France. 

Après une pause repas bien méritée, l’après-midi a repris sur la même dynamique avec une nouvelle session dédiée aux jeunes entrepreneurs issus du programme “Tremplin” déployé localement par la FTNC : « Les Pitchs French Tech Tremplin Nouvelle-Calédonie ». Comme hier, trois jeunes entrepreneurs éloignés des centres urbains ont été invités à pitcher pour la première fois leur projet. Matthieu Robin a présenté « TOPELÀ », une solution d’affranchissement des colis en autopartage. Il a ensuite laissé la place à Cindy Anglement qui nous parle de piscines en phytoépuration. Enfin, nous sommes restés dans les plantes avec Noel Qenegeie qui propose d’implanter en Nouvelle-Calédonie une filière chanvre. Comme quoi, l’innovation n’a pas de frontières !

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SO 2030 !

France 2030, ça vous parle ? Place était désormais faite à la première conférence de l’après-midi autour des programmes et financements déployés par l’État et opérés par la Banque des Territoires et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Et qui donc de mieux pour en parler que les institutions et les opérateurs qui gèrent ces dispositifs ? Au micro, Jérémie Katidjo-Monier, membre du gouvernement de Nouvelle-Calédonie en charge, notamment, des programmes “Territoires d’innovation NC” et “TRIAD”, nous a rappelé les principaux enjeux liés à ces financements.  Ses propos ont été complétés par Frédéric Guillard, chef du service SAP qui a, pour sa part, précisé les enjeux et tiré un premier bilan du programme Territoire d’innovation NC.

« Ces programmes nous permettent d’avoir des moyens pour faire face au contexte actuel. Ils sont essentiels pour notre économie et notre écosystème » Jérémie Katidjo-Monier, la TRIAD de France 2030.

« Notre ambition est de soutenir financièrement des projets de transformation. Pour la Nouvelle-Calédonie, l’objectif est de faire de la protection de la biodiversité un levier de croissance » Frédéric Guillard, protecteur de lagon

Pascal Coupey, DTRT, a ensuite enchaîné en abordant le sujet “innovation / France 2030” en partageant la vision et les ambitions du Haut-Commissariat et en mettant l’accent, notamment, sur sa version régionalisée qui alloue des financements spécifiques à l’innovation pour chaque territoire. Après quelques mots sur les PIA successifs et non consommés, il a évoqué deux principales solutions à apporter: une meilleure communication autour de AO et un meilleur accompagnement dans les réponses aux appels à projet. PIA will be back SOon…

Mais qui dit “money”, dit “bank” et le micro a ainsi pu glisser jusqu’à Pierre-Alexandre Muraz, représentant de la Banque des Territoires. L’homme a ainsi détaillé son rôle dans l’instruction des dossiers, notamment pour les programmes Territoires d’innovation et Plan Innovation Outre-mer, tout en glissant – on ne se refait pas… – quelques chiffres significatifs sur les financements opérés par la BDT.

Côté projets, l’illustre Cyril Marchand, chercheur calédonien plus qu’émérite et premier vice-président de l’UNC, a présenté le projet « DiversitÉS », avec près de 15 patates d’euros pour financer la “valorisation de nos diversités” calédoniennes (et remettre les étudiants dans un projet d’avenir pour le pays). Et pour boucler la boucle et introduire le prochain déplacement de la FTNC en Polynésie française, ce fut au tour, en visioconférence, de Jennifer Tournois de partager l’expérience du projet « NAHITI » porté par l’Université de Polynésie française et axé sur la structuration de l’écosystème d’innovation polynésien et le soutien aux startups locales. See you next week !

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Exportez-moi !

Et maintenant que vous êtes incollables sur les financements, il vous faut désormais arrêter de jouer dans le “bac à sable” et aller conquérir le monde, Minus et Cortex ! Et pour ce faire, quoi de mieux qu’une table ronde au sujet de l’export des solutions innovantes dans les bassins régionaux ? Cette prise de parole instructive a réuni des experts qui ont partagé leurs stratégies pour réussir à l’international. Johann Remaud, de Business France, et Candice Levet, de la CCI-NC, ont ainsi présenté Team France Export, et détaillé ensemble les dispositifs disponibles pour être accompagné et accéder aux marchés voisins. Ce moment a également permis d’entendre le retour d’expérience d’entrepreneurs tels qu’Hatem Bellagi ou Daniel Hierso qui se sont lancés dans l’export. Des échanges riches, et des histoires de réussites et d’échecs… mais ne dit-on pas que c’est en tombant que l’on apprend à marcher ?  

So Tech So Good
© Cédric Jacquot

Après une dernière pause sur le Corner French Tech pour écouter les projets DataTerra et Ocean IA, respectivement portés par Jean Massenet et Thomas Avron, l’agitation monta d’un cran… Le public se préparait pour la conférence “VivaTech, un outil de visibilité international, de financement et d’export” et salivait d’avance de cette dernière ligne droite.

« La tech n’est pas monolithique, elle est plurielle et diverse et c’est ça qui crée le futur de l’innovation. Je suis convaincu que les Outres-mer ont un rôle clé à jouer dans ce futur » François Bitouzet 

Sur scène, Stéphane Barbot-Maire, Directeur des contenus de VivaTech, et les entrepreneurs Franck Ridon, Jean-Michel Fernandez et Annaelle Pony, ont ainsi pu écouter religieusement l’intervention en visio du “parrain”, François Bitouzet, DG de VivaTech, qui a su partager sa vision : intégrer la tech du Pacifique et des Outre-mer au plus grand salon mondial de l’innovation. SO FUTURE ! Après des retours d’expérience des trois entrepreneurs présents sur scène, Stéphane a grabé le mic’ pour partager l’annonce spéciale :

« Mesdames et Messieurs, nous sommes ravis de vous annoncer le lancement du projet “Village Pacific Tech à VivaTech 2025” lors duquel nous accueillerons une vingtaine d’entrepreneurs océaniens lors de la prochaine édition » Stéphane, crieur de bonnes nouvelles

L’homme qui murmurait à l’oreille d’Elon Musk a ainsi appelé sur scène le Dr Stuart Minchin (DG CPS), Aurore Klepper (Manager FTNC) et notre fondateur et porteur central du projet, Guillaume Terrien, pour présenter le “Village” dans sa temporalité, puis détailler les rôles en engagements de chacun des trois coporteurs du projet “VPT25“. Pour résumer, un appel à projet régional ouvert à tous les territoires du Pacifique Sud sera lancé en février prochain pour sélectionner une dizaine de startups océaniennes en phase d’accélération et/ou d’export, tout comme quelques porteurs de solutions novatrices francophones seront identifiés via le réseau FTNC ; le seront également, une poignée de projets innovants d’ampleur, publics et/ou privés, à fort impact régional. Cette délégation d’une vingtaine de personnes sera ensuite accompagnée pour préparer au mieux la présence au salon Viva Technology, dans un village aux couleurs du Pacifique qui saura trouver sa place au milieu de la soixantaine de territoires et régions déjà présents lors des dernières éditions. Claquette, chaussette à Paname. Et puis, et puis… moment de gênance ! En effet, la séquence qui devait durer 5 minutes et amorcer l’arrivée de M. le ministre en a duré 25. Et ce (deuxième) spectacle d’impro de l’événement ressembla fort à un exercice périlleux qui prit des tournures parfois assez cocasses.

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M. le Ministre

Et tout à coup, la porte s’ouvrit et M. François-Noël Buffet, secondé par sa politique cohorte, entra dans la Salle Iroué d’un pas cadencé et se dirigea directement vers les projecteurs. A peine arrivé, déjà derrière le micro ! Le ministre des Outre-mer partagea tour à tour les chiffres du budget de l’événement et un remerciement à la DGOM – ovation pour M. Olivier Jacob ! – et revint également sur le soutien de l’État au développement des territoires insulaires, notamment à travers l’innovation. Il insista également sur une notion qui lui semblait chère : le public se doit d’accompagner les initiatives privées et associatives par le financement et le portage politique en laissant les organisations faire leur travail sur le terrain. Pour résumer vulgairement : vous bossez et on vous soutient.

« L’état est à vos côtés, aux côtés des collectivités locales pour vous aider à surmonter ces difficultés et se tourner vers l’avenir. » François-Noël Buffet

Après l’honneur accordé à l’événement “So Tech, So Good” par ce discours de clôture, M. le ministre prit le temps de remettre à la startup Laé, le prix d’honneur du concours de pitchs “outre-mer” qui s’était déroulé la veille. Après avoir remis le trophée à Loïc Galas, il précisa la récompense associée : “Avec ce trophée, vous êtes donc la première startup qui sera invitée d’honneur au Village Pacific Tech à VivaTech en 2025”. De quoi décoller pour Paris du 11 au 14 juin prochain et éblouir la planète tech !

Et puis, clic, clic, cliquetis d’appareils pour la photo de classe sur la scène de la Salle Iroué avec toutes les French Tech autour du ministre. Et puis, clac, clac, le bruit des talons pour se diriger vers le cocktail de clôture où attendait Romain Flamant, parrain du concours “Dessine-moi un coq” et digital painter en live-action. Il n’en fallut pas mois pour remettre des sourires sur les visages de Calédoniens, usés par la crise politique, sociale et économique que traverse notre cher Caillou. Un beau coucher de soleil pouvait désormais envelopper le DJ set aux platines IA ; la French Tech Nouvelle-Calédonie venait de réussir un pari fou : organiser un événement international autour de l’innovation technologique et redonner un soupçon d’espoir à tous ces entrepreneurs qui souffrent depuis de longs mois. Et rien que pour ça, un grand merci au coq rouge calédonien !

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