Troisième édition de cette opération séduction entre porteurs de projet et investisseurs locaux. La CCI-NC, en partenariat avec Invest In Pacific, a accompagné ces six derniers mois des futurs entrepreneuses et entrepreneurs avec l’espoir qu’un ou plusieurs d’entre eux voient leurs projets prendre vie.
Ce 23 novembre, ils étaient cinq à se succéder pendant dix minutes devant leurs potentiels parrains pour « pitcher » leurs projets. Chronomètre à la main, les échanges ont été fructueux, ponctués de stress, d’humour et de sérieux. Un exercice pas toujours facile mais tous ont su relever le défi. S’en est suivi un « speed-meeting« , en toute discrétion.
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« Business is business » mon ange
Charles Roger, directeur général de la CCI a ouvert le bal en rappelant que la Nouvelle-Calédonie est une terre d’entrepreneurs. « On en a plus par habitant que dans les autres Outre-mer. Ici, on a cette volonté de créer et d’être son propre employeur« a-t-il dit. Pour la troisième année consécutive, la CCI a donc joué ce rôle de facilitateur avant de laisser les porteurs de projets et les investisseurs se découvrir dans le secret des affaires.
Les deux premiers à rentrer en scène : Ingrid Salaun puis Olivier Paul, avec chacun un projet à développer à Bourail. Ingrid est directrice de sa crèche appelé « My Little Ginger. » Cette maman passionnée souhaite développer le bien-être des enfants et rêve d’un nouveau monde, bercé par la musique. Elle a donc pensé à un dispositif breveté baptisé « La bulle musicale » pour l’intégrer à son établissement. Il permet notamment à l’enfant de développer ses sens, son langage et ses émotions ; un rempart contre les écrans.
Toujours à Bourail, on a pris de la hauteur avec Olivier Paul, gérant d’Air Paradise Poé. Ce Toulousain, Calédonien d’adoption depuis dix ans, rêvait « de piloter des avions. J’avais plein de rêves mais je ne travaillais pas assez à l’école » a-t-il dit. Avec une licence de pilote en poche, « je suis arrivé sur la plage de Poé, et je me suis dit qu’il fallait que je montre la beauté de l’endroit. » Le chef d’entreprise a vendu du rêve aux investisseurs assis aux premiers rangs. Son activité est aujourd’hui basée sur les hydravions, alors il aimerait aller encore plus loin avec des hélicoptères pour augmenter son offre commerciale. « Venez me voir à Poé » a-t-il dit en concluant sa présentation. Dans la salle, on a vu les investisseurs dégainés les calculatrices et les blocs-notes.
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Business sur terre comme en mer
Après Bourail, retour sur Nouméa avec pas une mais deux personnes : Eseka et son mari Dominique. Le duo drôle et complice est venu présenter son projet voire son rêve : devenir le leader du prêt-à porter « made in Nouvelle-Calédonie. » Eseka, dont la boutique porte le même nom, souhaite racheter un business local du même genre que le sien. Quand cette femme originaire de la tribu de Hmeleck, à Lifou, se souvient de ses débuts, elle n’imaginait pas arriver aussi loin. » J’avais 29 ans à l’époque, j’étais seule avec quatre enfants. J’avais besoin d’argent et je pensais à la couture alors que je n’avais jamais touché à une machine à coudre. » Sa volonté : faire porter la robe traditionnelle par toutes les communautés. Elle y est presque arrivée puisqu’elle a habillé les dernières Miss lors de l’élection de Miss Calédonie 2023.
L’heure suivante, la salle a plongé dans le lagon calédonien, avec Marine Reveilhac et Bastien Preuss. Marine, 32 ans avec sa fraîcheur et son sourire, a ponctué sa présentation de souvenirs et de rires. Son projet : développer le storytelling, via sa société de production baptisée « Mola Mola, producteurs d’histoires. » » Mais je ne suis pas là pour vous raconter des histoires ! » a-t-elle précisé à l’assemblée. Photographe, vidéaste, réalisatrice, Marine se passionne pour l’audio-visuel et le monde maritime, avec l’ambition de devenir une référente dans ce milieu.
Le dernier a présenté son projet : Bastien Preuss, qui n’a pas tout à fait, entrepris les choses comme tout le monde. Des comédiens sont montés sur scène pour introduire sa présentation, prétextant être à la recherche d’un bateau pour une expédition scientifique, une sortie scolaire ou encore la réalisation d’un documentaire. En quelques secondes, le public a compris le projet : l’acquisition d’un catamaran à voile « Nautilus » pour voguer dans le lagon, autour du Caillou. » J’ai vécu en ville mais aussi proche de la mer avec le sable dans la bouche et les pieds dans l’eau. » Aujourd’hui docteur en écologie marine, photographe sous-marin mais aussi plongeur, il veut partager sa passion et ses expériences avec ses futurs « Business Angels. »
La petite enfance, la mode, le tourisme, la mer.… il faut reconnaître que ce ne sont pas les idées qui manquent. Prochaine étape pour les porteurs de projets : convaincre et surtout concrétiser une relation avec un ou plusieurs « Angels » pour faire naître leur rêve.
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