Ah le lundi de pentecôte ! Un jour férié bienvenu, où les jeunes parents peuvent profiter d’un weekend prolongé pour souffler un peu et rester tranquilles. Problème : les enfants sont déchainés et ne vous laissent aucune seconde de répit. Qu’à cela ne tienne, un devant Caledinno à la télé, l’autre sur la tablette ou le smartphone et vous avez la paix ! Sauf que la solution miracle des écrans n’en est pas vraiment une… Un point sur lequel alerte une étude de Santé publique France grâce à des données recueillies sur la métropole et qui met en avant des conséquences lourdes sur le développement des plus petits. 

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Qu’est-ce qui se cache derrière l’exposition de nos enfants aux écrans ? © La Boite à limites

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Des temps d’écrans recommandés… et non respectés

C’est une étude qui fait parler et qui a été récemment relayée par les professionnels calédoniens de la petite enfance : alors que les écrans sont désormais omniprésents dans notre quotidien, ils sont pris en main de plus en plus tôt par les enfants, parfois avant même l’entrée à l’école. Déjà 56 minutes par jour en moyenne à seulement deux ans et une durée d’exposition qui grimpe à 1 heure et 34 minutes à cinq ans et demi… Des données publiées par Santé publique France après une étude menée dans l’Hexagone, sans consultation des Outre-mer. Pourtant, ces territoires – et la Calédonie avec eux – sont pareillement concernés par cette problématique, comme le rappelle le site de la DPASS.

Les recommandations de l’OMS en la matière sont claires : aucun écran avant deux ans. En France – et ce dès 2008 -, le Dr. Serge Tisseron a milité pour l’instauration des balises ‘3-6-9-12’, rejoint depuis par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Pas d’écran avant trois ans, une heure maximum d’écran partagé avec un parent à 6 ans, et une éducation progressive aux outils numériques ensuite, de 9 à 12 ans. L’étude de Santé publique France semble donc nous situer loin de ces objectifs. Or, les premiers à sensibiliser dans cette affaire, ça reste les adultes proches des petits enfants. Des adultes eux-mêmes grands consommateurs d’écrans

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Difficile de donner le meilleur exemple… ©iStock

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Des troubles réparables

Si le signal d’alarme a ainsi été tiré par les professionnels de santé, c’est donc déjà parce que les durées d’exposition aux écrans mentionnées plus haut ont été recueillies sur la base de ce que les parents ont partagé aux chercheurs et non sur des temps d’écran observés ou enregistrés. La réalité pourrait donc être bien supérieure. Mais au-delà de ça, c’est surtout parce que des effets réellement néfastes de l’usage des écrans ont été mis en évidence pour la petite enfance. Parmi eux, un risque accru de surpoids et d’obésité ainsi que des difficultés dans le développement du langage et dans le développement cognitif. Des troubles qui doivent être détectés le plus rapidement possible et vis-à-vis desquels les crèches restent très vigilantes.

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Bon, là, ça fait quand même un peu jeune, non ? © Jean-Luc Robert

La bonne nouvelle néanmoins, c’est que ces troublés générés par une surexposition aux écrans – s’ils sont repérés suffisamment tôt – sont rattrapables. Les cerveaux des enfants sont en effet très « plastiques ». La plasticité du cerveau, c’est sa capacité à former de nouvelles connexions chaque fois que votre enfant apprend quelque chose et à éliminer celles qui ne sont plus utilisées. Des progrès peuvent donc intervenir immédiatement chez votre enfant dès que le temps d’écran diminue. Même chose chez les adolescents, pour lesquels un trouble de concentration à 14 ans peut disparaître en trois semaines si vous limitez les écrans à six heures par semaine. Reste donc à prendre les bons réflexes…

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Adapter notre éducation à la révolution numérique

Jamais dans l’histoire une innovation ne s’est propagée aussi vite que les technologies numériques. Avec elles, les écrans sont désormais partout, dans nos maisons, nos bureaux, dans nos poches ou même dans nos écoles. Avec ces évolutions, nous devons forcément modifier notre approche en matière d’éducation et veiller au bon développement du cerveau de nos plus petits. Si une étude en Nouvelle-Calédonie est encore attendue, on espère que les prochains jours fériés seront l’occasion pour les plus jeunes d’aller baigner un coup à la mer, plutôt que de végéter toute la journée devant un écran… 

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