Premier jour du mois, le réveil sonne, un voile numérique plane dans l’air… direction l’Arène Sud de Païta où une IA devenue incontrôlable menace de prendre le contrôle de l’humanité… En ce mois de la cybersécurité OPEN NC lance la quatrième édition du HacKagou, un événement pas comme les autres pour sensibiliser et informer autour de cette thématique. Après une traversée d’un Nouméa bouchonné, on file sur la SAV pour arriver enfin à destination. Pile à l’heure pour le coup d’envoi. Entre mini-conférences, stands et challenge sous le thème de l’apocalypse 2.0, la team OPEN a un objectif pour cette journée : montrer aux étudiants, professionnels et curieux que la cybersécurité est l’affaire de tous. Alors mission accomplie ? Entrez avec nous dans l’arène pour le découvrir…

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Les bases à la base
Pour bien se battre encore faut-il connaître son adversaire. À peine arrivés, nous avons donc foncé à la base où un cycle de mini-conférences autour de la donnée, de l’IA et de la cybersécurité se sont enchaînées sur la journée. Un programme d’entrainement soutenu, pour s’armer correctement et comprendre ces enjeux liés au numérique. Parce que oui, quoi qu’on en dise, ce domaine est de plus en plus présent dans notre quotidien mais le cernons-nous complètement ?
Mais que faire ? Pour partir du bon pied, l’éducation à l’image et aux outils numériques sont les premières compétences qu’il faut acquérir histoire de ne pas naviguer à l’aveugle. Quoi de mieux donc pour commencer la journée qu’une introduction au numérique pour savoir ce qu’il se cache derrière ce mot. Pour ce faire, Sylver Schorgen (SF2i) est parti d’un constat simple : nous sommes près de 8 milliards d’êtres humains sur terre et aujourd’hui c’est environ 7 milliards de smartphones qui sont utilisés. L’hyperconnexion ne fait pas de doute. Elle est présente sur tous les pans de notre quotidien avec de facto des métiers qui se transforment ou se créent avec l’intelligence artificielle comme moteur. Pourtant ce basculement dans le monde 2.0 pose aussi d’autres question en termes de pollution environnementale, de cybersécurité et aussi de rapport à l’information. Serge Keller (OPSSI) et Emmy Homberg, nous ont donné le « kit de base » pour protéger sa vie numérique. Dans la même veine Mélanie Gault (Strategie Zen It) nous a parlé fake news et deepfake avec à la clé quelques astuces pour ne pas tomber dans le panneau. De la prise de recul à la vérification de ses sources n’hésitez pas à faire une petite « PAUSE », pour ne pas foncer droit dans le mur.
« C’est humain, quand nous réagissons l’émotion prend le dessus sur la raison. Avant cette émotion nous sauvait mais maintenant ce n’est plus le cas. » Melanie Gault



Allons un peu plus loin l’équipe de choc d’APID représentée par Thomas Avron et Eve Chiapello a pris quelques minutes pour nous faire un petit point sur les données, l’information et les réglementations RGPD. Pas question de prendre la donnée à la légère car elle est aujourd’hui un véritable outil d’aide à la décision. Mais prenez garde car si cette dernière peut être un élément objectif issu du terrain, les données personnelles peuvent quant à elle être utilisées à des fins moins nobles… Et quand on commence à parler risques cyber c’est notre expert local Laurent Rivaton qui reprend le micro avec un constat sans appel. À la suite de son étude il a enregistré plus de 1 100 sites web calédoniens compromis et entre 500 et 900 machines locales infectées. Pour compléter le tableau, Thomas Monnin (Police Nationale) et Romain Chavigny (Shop.nc) ont ouvert une nouvelle brèche avec le sujet de la cryptomonnaie et de la blockchain et leur lien avec la cybersécurité.
« Je vous conseille surtout de rester vigilants. Soyez paranos ! » Thomas Monnin, chef oui chef !
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Level-up
Parler des bases c’est bien mais rappelons-nous que nous avons quand même affaire à une IA incontrôlable et que l’un des objectifs du HacKagou est aussi de valoriser les métiers liés à la cybersécurité, de repérer les futurs talents 2.0 et (peut-être) de créer des vocations. Une partie du programme des mini-conférences était donc réservé aux métiers, aux formations dans ces secteurs avec une mise en perspective dans le monde professionnel. En termes de défense, elle a un rôle (de plus en plus important) à jouer. L’adjudant Jérémy Acker a présenté les différentes opportunités et métiers à l’Armée de l’Air dans ce domaine. De son côté, Laurent a parlé des programmes de la CyberAcadémie et de 2600 l’école de cybersécurité́ qui permettent à des débutants ou des experts de se former et d’acquérir de nouvelles compétences en sécurité numérique. Pour compléter le tableau, Damien Lannuzel (SetUP) a fait un petit état des lieux des métiers qui vont exploser dans les dix prochaines années. Cybersécurité, data analyst, IA trainer, community manager… que ce soit pour les jeunes ou les personnes en reconversion, ce ne sont pas les choix qui manquent. Vous choisissez quelle team ?
Si vous avez encore besoin d’être convaincus, laisse-nous vous parler des applications de l’intelligence artificielle dans le monde professionnel. Adrien Anciot de Skazy a présenté quelques solutions et cas d’usage IA pour simplifier les process dans des entreprises que ce soit dans l’autonomisations de mails ou la relation client via chatbot. Et figurez-vous que dame IA peut vraiment être une aide précieuse et permettre un boost de croissance pour les structures qui l’ont mis en place et savent l’utiliser (oui, la question de la formation n’est jamais très loin). Thomas et Mehdi, nos spécialistes IA sont eux revenus la manière dont nous travaillons et créons depuis que l’intelligence artificielle est arrivée dans notre quotidien. Une intervention qui s’est conclue par une idée intéressante : et si la créativité de l’IA était dans ses hallucinations ? À mehdi(ter)…
« L’IA ne remplacera pas les humains mais les humains remplaceront ceux qui n’utilisent pas l’intelligence artificielle » Adrien Anciot, une phrase qui résume tout


Enfin, un focus a été fait sur les jeux vidéo avec Joram Rivaton (Hélium) qui nous a parlé sérious game. Car oui, le jeu peut être un levier d’apprentissage. Et si vous en doutez encore, Adrien Ductane du Club des gamers est venu nous parler des bénéfices du jeu video. Entre développement des réflexes, concentration, esprit d’équipe… différentes études ont montré qu’il peut avoir un impact positif sur la santé cognitive, sociale et physique devant un outil d’apprentissage et de bien-être. Des arguments qui font mouche et qui ont de quoi clouer le bec aux afficionados du « c’était mieux avant ». Avant de terminer avec les clichés nous nous sommes arrêtés pour écouter Eve Chiapello (Apid), Tania Richemond (UNC), Fanny Valin (Rendez-vous nc), Cecile Rallé (Acrofish) et Diane Azais (Exodata) qui sont revenues sur leur parcours et ont rappelé que les femmes avaient toute leur place dans le secteur du numérique. Ce n’est pas une affaire d’homme mais de compétences. Alors mesdames, n’hésitez pas à jouer des coudes car ces messieurs n’ont certainement pas le monopole du numérique (n’en déplaise à certains).
« J’incite toutes les femmes qui sont intéressées par ce domaine à y aller, on peut être une femme dans le numérique, être entourée d’hommes mais avoir sa place » Les paroles sages d’Eve Chiapello
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Au cœur de l’arène
Après s’être armé, nous avons fait un tour dans l’enclave, qui accueillait différents stands et animations sur la journée. Un espace d’échanges et d’expérimentations pour valoriser les savoir-faire locaux. Lycéens, institutions et entreprises ont pu présenter leurs projets, formations ou innovations au cyberexplorateurs de passage sur la journée. Mention spéciale pour le musée du HacKagou où nous avons pu nous plonger dans le passé et retrouver les pièces collectors des éditions précédentes.


Une accalmie de courte durée parce que déjà, notre montre affichait bientôt 13h30. L’heure était venue de rentrer dans l’arène et d’arrêter cette intelligence artificielle diabolique avec le lancement du challenge « Capture The Flag » (CTF). En équipe ou en solo il n’était pas moins de 163 personnes, à répondre à l’appel d’OPEN, prêt à affronter cette IA… Chrono lancé, les participants avaient trois heures et pas une minute de plus pour tenter de résoudre les différents défis autour de cryptographie, du réseau, du forensic… pour gagner des points et tenter de devenir le meilleur hacker.



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Qui est le meilleur hackeur ?
16h30, l’IA a été maîtrisée et le CTF se termine… mais qui sont les gagnants ? Dans la catégorie étudiants c’est l’équipe « LMDTech » qui a brillé avec 2670 points au compteur. Dans la catégorie « Autre », c’est l’équipe BBS qui décroche la première place avec 2077 points.






Après une remise des prix et un petit rafraichissement nous sommes sur le départ. L’arène s’éloigne de plus en plus dans le rétroviseur, nous jetons un dernier coup d’œil en nous demandant déjà ce qu’OPEN NC va nous réserver pour l’année prochaine…

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