En partenariat avec #OGS2022

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Vendredi 9 septembre 2022, 8h30. Alors que l’Anse Vata frémit déjà de travaux « indésirables », la Communauté du Pacifique (CPS) commence à fourmiller de beau monde : tous les acteurs institutionnels du numérique et de la géomatique de la zone Pacifique sont en train de prendre possession, IRL ou en visio, de la magnifique salle Jacques Iekawé.

Tous se sont réunis pour la conférence de presse régionale pour le lancement du « Oceania Geospatial Symposium » (OGS). Et Jean Massenet, co-animateur de l’ART GeoDEV NC aux côtés de l’UNC et de l’IRD, à l’origine de l’événement, d’introduire la séance ; confortablement emmailloté dans une splendide chemise à fleurs, il officie en maître de cérémonie bilingue, introduisant, en français et en anglais, les différents intervenants, sans oublier d’insister sur la dimension régionale de ce projet « géomatique ». Cette réunion « public-privé » est une grande première pour l’Océanie insulaire et la preuve, s’il en est, que « seul on va plus vite mais qu’ensemble, on va plus loin ! ».

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L’OGS, le premier évènement géomatique à portée régionale

Une fois n’est pas coutume, c’est à l’initiative de la Nouvelle-Calédonie que l’OGS est organisé et co-porté par la Polynésie et Wallis-et-Futuna. Le succès rencontré par l’édition 2021 du « OSS-NC » – le séminaire d’Observation Spatiale au Service de la Nouvelle-Calédonie – couplé à une certaine prise de conscience du caractère régional des enjeux liés à la « géographie informatisée » ont permis de dépasser les habituelles guéguerres d’influence. Les casques audio s’enfilent sur les cranes, les traducteurs s’agitent en cabine et les bruits de couloir s’estompent.

C’est Vaimu’a Muliava, membre « lyriciste » du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, qui s’empare en premier du mic’ :

« Ici, à la CPS, nous sommes dans la maison symbolique qui rassemble toutes les îles du Pacifique ».

Le ton est donné : faire de cet évènement une occasion de renforcer les liens entre les pays du Pacifique en rapprochant les acteurs privés et publics, les chercheurs et les entrepreneurs des secteurs de la géographie et du géospatial.

« Nous avons décidé d’être partenaire de ce projet pour prouver notre engagement, générer des solutions pour l’immense potentiel que représente notre région océanique, notamment pour sa diversité culturelle et environnementale », enchaine Karena Lyons, la représentante de la CPS, dans un anglais parfait, dévoilant une implication sans faille de l’organisation internationale du Pacifique.

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2ème mi-temps, show-time !

Débute alors la deuxième partie de cette conférence de presse pendant laquelle les co-organisateurs énoncent d’une voix commune les différents objectifs de l’OGS. Marc Despinoy, le représentant de l’IRD et de l’implantation de l’UMR EspaceDEV, présent en visioconférence depuis la métropole, rappelle que si l’OGS est né, c’est tout d’abord pour coller à trois des piliers des Objectifs de Développement Durable de l’ONU (ODD) : éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous. Et, pour ce faire, les données d’observation de la terre permettront de mieux répondre aux défis climatiques majeurs et communs à l’ensemble des territoires du Pacifique. Prends ça dans ta face le réchauffement climatique !

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Interdépendance et mutualisation : les deux maîtres mots de l’OGS

En cette matinée déjà bien avancée, plusieurs mots-clés rebondissent sur les murs de « cale » de la salle de conférence Jacques Iekawé: « communauté », « partage », « mutualisation », « collaboration », « interdépendance »… Autant de termes qui mettent à l’honneur les liens étroits entre les communautés du Pacifique et une certaine forme de co-construction insulaire. Faut-il encore rappeler que nos intérêts économiques et écologiques sont communs tout autant que nos problématiques environnementales ? De là à dire que notre avenir est, lui aussi, commun…

L’évènement en lui-même est d’ailleurs placé sous le signe de « Tauha », le nom donné à l’étoile de la Croix du Sud en langue polynésienne. Résonnent alors les histoires ancestrales des navigateurs qui utilisaient le ciel pour se repérer sur la mer, elle-même symbole du lien entre tous les peuples et territoires du Pacifique. Le ciel, la terre, la mer : géomatique poétique… Cet événement se drape soudain d’une ambivalence : (re)créer des synergies économiques régionales ET un moyen de rappeler l’héritage commun des peuples du Pacifique.

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Pirogues traditionnelles du Pacifique, au milieu de la salle de conférence à la CPS © NeoTech

Envolée(s) lyrique(s) et poésie insulaire

Poésie pour terminer… « La pirogue qui est devant nous est désormais dans notre esprit pour libérer toutes les frontières qui nous paralysent et mettre en œuvre les solutions qui permettront de rapprocher les territoires de la région. Il n’y a pas de rupture mais de la continuité si chacun assume son histoire et valorise ses experts locaux dans une optique de partage de la terre. », s’exclame Vaimu’a Muliava alors que l’assemblée semble déjà avoir la tête dans les étoiles…

« L’océan n’a pas de frontières géographique ou politique. Il est donc primordial pour l’État et le Gouvernement calédonien de soutenir ce projet et de se rapprocher des autres gouvernements du Pacifique. »

Allez, on revient et on remet les pieds sur terre, l’évènement ne se déroulera que d’ici deux mois et demi ! Le temps de préparer au mieux ses petites fiches pour être incollable sur la géomatique. Car cette semaine est primordiale pour avancer communément sur les enjeux numériques, géographiques et spatiaux. Pour tous les acteurs de la géomatique dans le Pacifique, l’impatience est à son comble…

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Étaient présents à cette conférence de presse :

  • Vaimu’a MULIAVA, Membre du Gouvernement en charge de la transition numérique, de la modernisation de l’action publique et du développement de l’innovation technologique ;
  • Karena LYONS, « Director of Integration & Resource Mobilisation » pour la Communauté du Pacifique (CPS – hôte) ;
  • Julien PAILHERE, Directeur de cabinet du Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie ;
  • Hervé JONATHAN, Préfet – Administrateur supérieur de Wallis-et-Futuna ;
  • Manuel TERAI, Délégué aux Affaires Internationales, Européennes et du Pacifique en Polynésie française ;
  • Hugues CUNEGATTI, Cellule diplomatique, en charge des relations internationales en Polynésie française ;
  • Jean-Christophe AUFFRAY, Délégué territorial à la recherche et à la technologie (DTRT) en Polynésie française ;
  • Marc DESPINIOY : Ingénieur de Recherche à l’IRD-NC et représentant de l’implantation de l’UMR EspaceDEV ;
  • Valérie BURTET : Vice-présidente de l’UNC en charge de la Recherche et des relations internationales ;
  • Jean MASSENET : Directeur de la startup INSIGHT, société du groupe CIPAC ;

Cet évènement est coporté par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Wallis-et-Futuna et l’État via le Fonds Pacifique (France – ministère des Affaires étrangères).

Il est coorganisé par la CPS, le Groupe intergouvernemental sur l’observation de la terre (GEO), le centre national d’études spatiales (CNES) et l’ART GeoDEV NC, qui réunit l’Institut de recherche et de développement (IRD NC), l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) et la startup Insight SAS du groupe calédonien CIPAC, spécialisée en imagenie sur les données d’observation de la terre en partenariat avec le Geoscience Australia, l’OPT, l’Organisation des professionnels de l’économique numérique (Open NC), Data Terra, le Geoscience and Remote Sensing Sosiety (GRSS), la province Nord, la province des Îles Loyauté, la province Sud, l’Agence rurale, le Cluster maritime de la Nouvelle-Calédonie (CMNC), la mairie de Nouméa, les deux associations des mairies de la Nouvelle-Calédonie, Aircalin et GLP Hôtels.

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