(English version below)

La CPS est en fusion ! Après avoir signé un accord de partenariat avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie lundi, la 53ème session du Comité des représentants des gouvernements et administrations (CRGA) a débuté mardi et s’est poursuivi toute la journée de mercredi dans l’enceinte de l’organisation inter-gouvernementale. Les discussions entre états-membres ont retardé la cérémonie de lancement du « Digital Earth Pacific » qui s’est tout de même tenue à la tombée de la nuit. Retour sur un outil au service des peuples (submergés) du Pacifique.

“Digital Earth Pacific”, un outil au service des populations du Pacifique © SPC

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La technologie au chevet des îles du Pacifique

Digital Earth Pacific
Mme Rhonda Robinson, data-woman ! © NeoTech

« Welcome to the Digital Earth Pacific launch event!”. A travers ce chaleureux accueil, Madame Rhonda Robinson, « Director Disaster and Community Resilience » de la Communauté du Pacifique, a invité un public impatient à se rassembler face à l’écran géant installé dans le jardin sous quelques timides étoiles. A ses côtés, trois hommes investis et particulièrement concernés : le Vice-Président des États Fédérés de Micronésie, M. Aren Palik, le Ministre de la Justice, de la Communication et des Affaires étrangères de Tuvalu, M. Panapasi Nelesone, et le Docteur Stuart Minchin, le DJ – DG de l’organisation et “père poule” du projet « Digital Earth » qu’il avait par ailleurs développé en Australie et en Afrique dans ses précédentes fonctions. 

“Digital Earth Pacific est un outil qui mettre à disposition des territoires du Pacifique des données d’observation de la Terre à destination des décideurs politiques.” 

Rhonda Robinson, data-lover

Alors que l’archipel de Tuvalu, hôte « virtuel » de cette réunion annuelle, voit son territoire « réel » disparaître peu à peu sous le niveau de la mer, la lutte contre les effets du changement climatique s’est trouvé une nouvelle arme tactique : la plateforme « Digital Earth Pacific », un système opérationnel d’observation de la terre développé avec le Microsoft’s Planetary Computer qui intègre des décennies de données open source et accessibles à tout un chacun. Fort de ce nouvel outil, les membres de la CPS pourront désormais compter sur « une science qui leur est dédiée pour prendre les bonnes décisions, aux bons endroits et pour les bonnes raisons ». Pour résumer, les géosciences ont encore frappé et apparaissent jour après jour plus impliquées dans la gestion écologique et économique de la zone Pacifique.

“Nous devons reconnaître l’importance du rôle de la donnée dans notre quête du progrès, du développement économique et durable. Les données et technologies ne sont pas que des outils : ce sont les clés du futur de nos nations ! Exploitons le pouvoir des données et de Digital earth pacific pour créer un Pacifique bleu plus résilient, plus durable et plus prospère.”

M. Aren Palik, pas de données, pas de progrès !

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“Digital Earth Pacific”, un outil pour les data-lova…

Plus concrètement, cette solution technologique permettra aux décisionnaires à travers le monde et, plus spécifiquement dans le Pacifique, d’accéder à une source d’utilisation et de dépôt de données d’observation de la Terre, notamment satellitaires, mais également à un ensemble d’outils qui leur offriront la possibilité de visualiser et d’analyser ces données. Ainsi, à l’aide de la plateforme, les états du Pacifique seront amenés à mieux comprendre les changements environnementaux qui les touchent : élévation du niveau de la mer, catastrophes naturelles, productivité agricole, changements météorologiques, pollution et exploitation des sources d’eau douce… bref, tous les maux contemporains dont souffrent les “Pacific Islanders“…

Aussi, l’exploitation de cette technologie devra permettre de prendre des décisions éclairées et de soutenir les engagements régionaux et internationaux tels que la « Stratégie pour le Pacifique Bleu à l’horizon 2050 », l'”Accord de Paris” ou d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies – 1, 2, 6, 8, 9, 11, 12, 13, 14 et 15. Pour ce faire, le projet a été élaboré dans une approche en trois phases dans le cadre d’une « roadmap to 2030 and beyond » :   

  • 2022 – 2023 : conception stratégique, développement de l’infrastructure technique, co-conception de produits et de services et mise en œuvre du programme. 
  • 2024 – 2026 : optimiser la plateforme et la nourrir, créer de nouveaux produits et applications innovants, sensibiliser et faciliter l’adoption et les usages. 
  • 2027 – 2029 : créer un écosystème de données, d’utilisateurs, d’applications et de connaissances qui circulent dans le monde entier. 

Et Stuart Minchin, le créateur-collectionneur de « Digital Earth » de détailler l’impact économique de sa précédente expérience africaine : 

« Le développement du Digital Earth Africa a été évalué comme ayant un impact sur les économies africaines allant jusqu’à 2,3 milliards de dollars pour un investissement d’origine de 7 millions, selon un rapport du Forum Économique Mondial ». 

Stuart Minchin, Digital Earth Addict  

Au-delà de ces considérations économiques, le boss de la CPS s’est longuement exprimé sur le projet dans sa globalité qu’il couvre comme son troisième triplé. A grands coups de “next slide please“, le Directeur Général de l’organisation a diffusé, avec bienveillance et entrain, sa vision technologique d’un futur écologique pour les territoires du Pacifique. Une belle manière de conclure cette prise de parole et de mettre en ligne la plateforme d’un triple clic…

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La fameuse “bonne étoile”

Alors que les étoiles de Starlink se promenaient en rang d’oignons au-dessus de nos têtes, un écho d’universalisme résonnait dans la mise en ligne de la plateforme, célébrée par l’ensemble des états-membres de la CPS. La géomatique et, plus globalement, les géosciences, grâce aux précieuses données qu’elles collectent, traitent, classent et analysent, permettent d’envisager de manière moins alarmante l’avenir des îles du Pacifique qui sont bien loin d’être les premiers responsables des dérèglements climatiques actuels. Premières victimes donc, les « Pacific Islanders » disposent aujourd’hui d’un puissant outil technologique pour garder espoir. C’est encore bien (trop) peu mais comme l’espoir fait vivre… ils peuvent désormais s’en remettre à leur bonne étoile !

“Dans cette bataille contre le changement climatique, la détermination ne suffit pas : nous avons besoin de l’innovation et des technologies ! Collaborons tous ensemble, comme une famille “Pacifique” unie pour transformer ces rêves digitaux en réalité !”

M. Panapasi Nelesone, Ministre de la Justice, de la Communication et des Affaires étrangères de Tuvalu


A successful launch into orbit for the “Digital Earth Pacific”

The SPC is merging! After signing a partnership agreement with the government of New Caledonia on Monday, the 53rd session of the “Committee of Representatives of Governments and Administrations” (CRGA) got underway on Tuesday and continued all day Wednesday at the inter-governmental organization. Discussions between state members delayed the “Digital Earth Pacific” launch ceremony, which was nevertheless held at dusk. Here’s a look back at a tool at the service of the (submerged) peoples of the Pacific.

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Technology at the bedside of Pacific islands

Welcome to the Digital Earth Pacific launch event!”. With this warm welcome, Ms Rhonda Robinson, Director of Disaster and Community Resilience for the Pacific Community, invited an eager audience to gather in front of the giant screen set up in the garden under a few shy stars. At her side were three honorable men who were particularly committed and concerned: the Vice-President of the Federated States of Micronesia, Mr. Aren Palik, the Minister of Justice, Communication and Foreign Affairs of Tuvalu, Mr. Panapasi Nelesone, and Dr. Stuart Minchin, the organization’s DJ – DG and “father” of the “Digital Earth” project which he also has developed in Australia and Africa in his previous functions.

“Digital Earth Pacific is a tool that will provide pacific territories earth observation data for the decision makers.

Rhonda Robinson, data-lover

While the Tuvalu archipelago – the “virtual” host of this annual meeting – sees its “real” territory gradually disappearing below sea level, the fight against climate change effects has found a new tactical weapon: the “Digital Earth Pacific” platform, an operational earth observation system developed with Microsoft’s Planetary Computer, which integrates decades of open source data accessible to everyone. Armed with this new tool, SPC members will now be able to rely on “science dedicated to them, to make the right decisions, in the right places, for the right reasons“. In short, the geosciences have struck again, and are becoming more and more involved in the ecological and economic management of the Pacific zone.

“We must recognize the important role of data in the pursuit of progress, development and sustainability. Data and technologies are not just tools: they are the keys to our nation’s future! Let us harness the power of data and Digital earth pacific to create a more resilient, sustainable and prosper blue Pacific” 

M. Aren Palik, no data ? No progress !

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“Digital Earth Pacific”, a tool for data-lova…

More concretely, this technological solution will give decision-makers around the world, and more specifically in the Pacific, access not only to a source for using and depositing Earth observation data, particularly satellite data, but also to a set of tools enabling them to visualize and analyze these data. With the help of the platform, the Pacific states will have a better understanding of the environmental changes affecting them: sea-level rise, natural disasters, agricultural productivity, meteorological changes, pollution and exploitation of freshwater sources… in short, all the contemporary ills from which the “Pacific Islanders” suffer…

Harnessing this technology should also enable Pacific Islander’s leaders to make informed decisions and support regional and international commitments such as the “Blue Pacific Strategy to 2050“, the “Paris Agreement” and the United Nations Sustainable Development Goals – 1, 2, 6, 8, 9, 11, 12, 13, 14 and 15. To this end, the project has been developed in a three-phase approach as part of a “roadmap to 2030 and beyond“:

  • 2022 – 2023: strategic design, development of the technical infrastructure, co-design of products and services, and program implementation.
  • 2024 – 2026: optimize and nurture the platform, create innovative new products and applications, raise awareness and facilitate adoption and usage.
  • 2027 – 2029: create an ecosystem of data, users, applications and knowledges that circulate worldwide.

And Stuart Minchin, the “creator-collector of Digital Earth”, details the economic impact of his previous African experience:

“The development of a similar service, Digital Earth Africa was assessed by the World Economic Forum as impacting African economies by up to $2.3 billion on an investment of $7 million.”

Stuart Minchin, Digital Earth Addict

Beyond these economic considerations, the SPC’s boss spoke at length about the project as a whole, which he sees as his third triplet. With his “next slide please“, the organization’s General Manager benevolently and enthusiastically shared his technological vision of an ecological future for the Pacific territories and states. A fine way to conclude his speech and put the platform online with a triple click…

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The famous “lucky star”

As the Starlink‘s stars wafted overhead, an echo of universalism resounded in the launch of the platform, celebrated by all SPC members. Geomatics and, more generally, geosciences, thanks to the precious data they collect, process, classify and analyze, make it possible to envisage a less alarming future for the Pacific islands, which are far from being the primary culprits of the current climate disruption. As the first victims, the Pacific Islanders now have a powerful technological tool to keep their hopes alive. It’s still not enough, but since “hope is life”… they can now rely on their lucky stars!

“In this battle, we need more than determination, we need innovation and technology! Let us work together as one pacific and global family to turn these digital dreams into reality.”

M. Panapasi Nelesone, Minister of Justice, Communication et des Foreign Affairs of Tuvalu

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