Ce matin, la Station N a vibré au rythme de l’innovation ! Une trentaine d’acteurs de l’écosystème local s’y sont donnés rendez-vous pour un atelier coorganisé par la French Tech Nouvelle-Calédonie et le Service d’Aménagement et de Planification du gouvernement (SAP). Au programme de cette matinée : décrypter les guichets de financement de « Territoires d’innovation Nouvelle-Calédonie » et de « France 2030 régionalisé » qui permettent de faire décoller les projets innovants du territoire.

Sous la houlette d’Aurore Klepper, directrice de la French Tech NC, et de Léna Heuea, responsable opérationnelle et financière de ces programmes au SAP, l’atelier a permis de lever le voile sur les subtilités de ces guichets et de donner aux porteurs de projets les clés pour transformer leurs idées en initiatives concrètes et durables. Deux dispositifs, deux approches… mais un cap commun : faire de l’innovation un vecteur de transformation économique, sociétale et environnementale pour la Nouvelle-Calédonie. 

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Coup d’accélérateur !

Ce matin, il n’était pas question d’un mais de deux dispositifs, opérés par le SAP. Ces deux leviers de financement complémentaires ont pour ambition de soutenir l’innovation au service du développement durable et de la compétitivité du territoire. L’objectif de cette matinée était de donner aux structures, associations, institutions et porteurs de projets les clés pour comprendre ces guichets, identifier leur positionnement et choisir le dispositif le plus adapté pour donner vie à leurs initiatives.

« Le but de cette matinée, c’est vraiment de vous décrypter ces dispositifs afin de savoir vers quel guichet vous orienter pour faire décoller vos projets », Léna Heuea, la super accompagnatrice au décollage 

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C’est en 2019 que la Nouvelle-Calédonie a été retenue pour faire partie du dispositif national « Territoires d’innovation ». Porté par le gouvernement et opéré par la Banque des Territoires pour le compte de l’État, le programme TI NC a déjà permis l’émergence de 19 projets, représentant 8,6 milliards de francs d’investissements, dont 713 millions de soutien public sous forme de subventions et de prises de participation. Le dispositif s’articule autour de l’ambition de faire de la préservation de l’environnement et de la valorisation de la biodiversité des moteurs de croissance durable pour le territoire. Pour 2025, un nouvel appel à manifestation d’intérêt (AMI) a été lancé afin d’accompagner de nouveaux projets à fort impact économique, sociétal et environnemental.

En parallèle, le dispositif « France 2030 régionalisé » en Nouvelle-Calédonie se déploie à travers plusieurs axes, dont les deux premiers sont déjà ouverts et opérés par Bpifrance sur le territoire. L’axe « projet innovant » soutient les entreprises qui portent ce type de projet, qu’elles soient en phase d’étude de faisabilité ou de développement. L’axe « filière », quant à lui, vise à structurer les filières stratégiques du territoire en finançant des dépenses mutualisées d’investissement et de recherche et développement.

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C’est pour qui ?

Si les promesses de ces dispositifs sont séduisantes, leur accès repose sur différents critères. « Territoires d’innovation Nouvelle-Calédonie » s’adresse à un public large : startups, TPE, PME, associations, collectivités… Tous peuvent candidater, à condition de présenter un projet suffisamment mature. Les projets à fort impact environnemental ou territorial sont particulièrement valorisés et doivent s’inscrire dans les thématiques de la greentech ou de la bluetech. Les dépenses éligibles couvrent un large spectre : fonctionnement, investissement, études… et peuvent représenter jusqu’à 50 % du budget global. Les candidats doivent fournir une fiche synthétique, un budget prévisionnel et justifier d’une contrepartie financière. Les projets peuvent être portés en consortium et feront l’objet d’un conventionnement avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Côté financement, le versement se fait par étapes : 30 % au démarrage, après validation du comité, puis des acomptes intermédiaires avec une retenue de 20 % versée au solde final. Un point à anticiper pour bien gérer sa trésorerie ! 

« France 2030 régionalisé », de son côté, cible plus spécifiquement les startups, TPE et PME. Les projets doivent être innovants et s’inscrire dans des thématiques larges autour du développement durable. Le dispositif se décline en deux axes : « innovation » et « filière ».

  • Axe innovation : il soutient les projets sur deux phases : faisabilité (jusqu’à 18 mois) ou développement (jusqu’à 24 mois) avec une aide maximale de 50 % du budget et un cofinancement compris entre 50 000 et 150 000 euros. Le financement peut prendre la forme de subventions pour la phase « faisabilité » ou d’avances récupérables pour la phase « développement ».
  • Axe filière : il vise à structurer les filières stratégiques ou soutenir des projets de R&D, avec un intérêt particulier pour l’économie circulaire. Il cible les TPE, PME, ETI, grandes entreprises, organismes de recherche ou structures fédératrices. Les projets doivent avoir un budget supérieur à 200 000 euros et être portés par un consortium d’au moins deux acteurs, même si un seul en dépose le dossier. Le financement couvre différents types de dépenses, avec la possibilité de valoriser jusqu’à 30 % d’apport en nature (temps passé, expertise, etc.).

En résumé, le choix du dispositif dépendra du stade de votre projet, de ses objectifs et de sa nature. « Territoires d’innovation Nouvelle-Calédonie » privilégie les projets déjà mûrs, orientés vers le développement, tandis que « France 2030 régionalisé » soutient également la phase de faisabilité. Les montants et la durée des projets diffèrent également. TI NC ne fixe ni seuil minimal ni limite de temps, alors que « France 2030 régionalisé » propose des enveloppes définies et des temporalités bornées. Un autre point clé à retenir concerne les opérateurs. Bien que les deux dispositifs soient supervisés par le gouvernement, TI NC passe par la Banque des Territoires, tandis que les axes « innovation » et « filière » de France 2030 sont gérés par Bpifrance. Toutes ces règles et subtilités peuvent certes paraître complexes, voire un peu nébuleuses au premier abord. Mais pas de panique ! Au-delà de clarifier les critères, cet atelier a surtout permis de mettre en lumière, ou de rappeler, les bonnes pratiques pour aborder sereinement ces appels à projets.

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Le petit guide des bonnes pratiques

Au-delà des critères d’éligibilité, Aurore a rappelé les méthodes qui font la différence. Car un projet solide, c’est avant tout un dossier clair, structuré et lisible avec un calendrier de développement, des partenaires identifiés et une gestion de projet sans zones d’ombre. Les preuves de cofinancement jouent également un rôle décisif : lettres d’intention, précommandes ou conventions de partenariat, constituent autant de signaux positifs pour convaincre les comités de sélection.

Et comme le dit l’adage, « l’union fait la force ». C’est pourquoi le consortium est fortement encouragé. Il permet de partager les risques, de combiner les compétences et de maximiser l’impact collectif d’un projet. Mais pour être efficace, encore faut-il que les rôles soient clairement définis, qu’un leader émerge et que des objectifs communs assurent la cohésion.

En clôture de l’atelier, un dernier conseil a été partagé : ne jamais affronter seul la complexité administrative. Les porteurs de projets sont encouragés à multiplier les échanges avec les opérateurs et à solliciter les différents guichets afin de renforcer et affiner leur dossier. Le SAP, de son côté, peut aussi jouer un rôle d’aiguillage en orientant vers le dispositif le plus adapté. En parallèle, différentes structures sur le territoire peuvent accompagner les porteurs que ce soient les chambres consulaires, des structures comme Initiative NC, l’incubateur d’Impulseo ou des partenaires privés… En bref, des leviers à mobiliser pour peaufiner son projet et maximiser ses chances de succès.

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Les conseils d’Aurore… © NeoTech

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À vous de jouer

Après ces présentations et les recommandations, c’est maintenant l’heure de passer à l’action ! Pour « Territoires d’innovation Nouvelle-Calédonie », l’AMI est ouvert jusqu’au 15 septembre. Côté « France 2030 régionalisé », les candidatures restent possibles jusqu’à fin 2026, mais attention, l’instruction se fait au fil de l’eau, dans la limite des enveloppes disponibles. Le prochain comité est prévu mi-octobre, avec une date limite de dépôt fixée également au 15 septembre. Un calendrier serré, certes, mais avec de belles opportunités de financement. C’est maintenant à vous de saisir le moment pour transformer vos idées en projets concrets et contribuer à faire de l’innovation un véritable moteur pour le territoire ! 

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