C’est la nouvelle qui a fait couler beaucoup d’encre et agité la Toile il y a quelques jours. Au visa de Christopher Gygès et Vaimu’a Muliava, membres du gouvernement dans le domaine du numérique, l’Exécutif calédonien a examiné un avant-projet de loi du pays. Il s’agit d’étendre prochainement le marché de l’accès à internet. Objectif : avoir une meilleure connectivité pour tous.

__

Internet partout et pour tous 

Il ne s’agit pour l’heure que d’un avant-projet de loi de pays. Rien n’est encore signé ou voté, mais en tout cas, le dossier est sur la table des élus. Depuis toujours, et en particulier dans les îles du Pacifique, l’accès au réseau s’avère un enjeu important. En Nouvelle-Calédonie, nul ne peut ignorer l’OPT. L’entreprise est bien la seule à fournir la précieuse connexion à l’ensemble du territoire via les fournisseurs d’accès

Avec ce texte présenté le 22 novembre dernier, la donne pourrait bien changer en 2024. Jusque-là, le code concernant les télécommunications n’a jamais été modifié. “La couverture en infrastructures du territoire est aujourd’hui satisfaisante, mais elle pourrait être renforcée puisque des zones blanches sont encore recensées” indique le gouvernement. Des zones sont des zones peu ou pas du tout couvertes par le réseau. L’OPT n’a en effet pas encore terminé le raccordement à la fibre pour l’ensemble de la Calédonie. D’ici 2025, tous les abonnés devraient être raccordés à la fibre.

C’est tout l’intérêt de ce texte : permettre une meilleure connectivité et accélérer la desserte des zones blanches, dans un souci d’inclusion numérique. Dans la logique des choses, l’ouverture de l’internet offrirait aux Calédoniens une plus grande variété de services et de choix. De son côté, cela signifie une concurrence directe pour ll’Office des Postes et des Télécommunications.

__

Tout le monde veut sa part d’internet

Si le texte venait à être appliqué, il faudrait créer et définir les modalités d’un nouveau statut d’opérateur de télécommunications. Un statut qui engloberait l’OPT, les fournisseurs d’accès à internet (FAI) – il en existe six aujourd’hui- et les opérateurs satellitaires (OS). “À ce nouveau statut s’ajoute un nouveau régime juridique d’autorisation administrative pour devenir FAI ou OS, qui a pour but de s’assurer de la qualité des services fournis par ces derniers” précise le gouvernement.

internet
La parabole nouvelle génération de © Starlink

L’Exécutif local n’exclut pas l’arrivée d’opérateurs satellitaires à haut débit, à l’image de Starlink ou de son concurrent OneWeb. Il s’agit ici de l’internet par satellite, une technologie qui commence à prendre de l’ampleur dans le monde et dans le Pacifique. Il suffit d’être équipé d’une petite parabole et d’un modem spécifique. En Calédonie, on sait que certaines zones n’ont toujours pas l’accès à internet. C’est aussi le cas pour certains touristes ou navigateurs de passage, qui galèrent à se connecter.

Selon Christopher Gygès, qui s’est exprimé sur NC La 1ère, Starlink aurait déposé une offre il y a quelques mois. Elle a été refusée, en raison du monopole en place avec l’OPT. “L’idée est aussi que ça bénéficie à la Nouvelle-Calédonie via une redevance qui sera pratiquée sur les fréquences attribuées aux opérateurs.”

Dans la région, Fidji a déjà ouvert son ciel à la firme de l’entrepreneur Elon Musk. L’archipel a accordé à Starlink une licence de télécommunication et des autorisations d’utilisation de fréquences. Le service est actuellement disponible pour les clients vivants à Suva, Lautoka, Nadi, Nausori, Ba, Tavua, Labasa et Savusavu. Le prix ? 99$ FJD par mois soit environ 5000 francs CFP. A cela s’ajoute des frais d’installation de 499$ FJD soit près de 25 000 francs. L’addition n’est pas terminée : les clients devront également acheter un terminal utilisateur Starlink, qui coûte 999$ FJD, environ 50 000 francs CFP. 

__