Des études menées au sein de “Meta” (ex-Facebook) tendent à montrer que leur filiale, Instagram, peut avoir des effets néfastes sur ses utilisateurs les plus jeunes. Suite aux révélations scandaleuses du Wall Street Journal qui démontre que le géant était bien au fait des répercussions d’Instagram sur la frange jeune de ses utilisateurs, les membres du Congrès Américain ont décidé de mener des actions contre le réseau social.
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Une étude aux conclusions troublantes
« Un adolescent sur cinq déclare qu’Instagram nuit à son estime de soi ». C’est du moins l’une des conclusions assez inquiétantes du rapport d’une étude menée par Facebook pour comprendre les effets de sa filiale sur la santé mentale des adolescents. Il ressort également de ces rapports que les jeunes se sentent non seulement dépendants du réseau social, mais que bon nombre d’entre eux le pointent du doigt en ce qui concerne la hausse des cas d’anxiété et de dépression. Beaucoup affirment par ailleurs qu’Instagram les faisait se sentir “peu attractifs”. De quoi diminuer leur estime de soi et verser dans la dépression…
Malheureusement, les résultats de ces recherches n’ont pas été rendus publics, mais le quotidien américain a pu avoir accès à certains documents présentés aux employés du réseau au logo bleu. Sur l’une des slides de cette présentation était écrit mot pour mot : « nous aggravons le rapport à son corps d’un ado sur trois ». Cela ne risque pas vraiment de changer quand l’on sait que le projet Metaverse de Facebook captera (sans doute) davantage la jeunesse.
De tels résultats ne sont pas vraiment surprenants ; Instagram est le réseau social qui exacerbe le plus les comparaisons. De nombreux experts lançaient déjà la sonnette d’alarme sur le fait que des contenus quasiment parfaits publiés sont susceptibles de changer la façon dont les jeunes se perçoivent et de nuire à leur santé mentale.
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Des actions déjà lancées par les dirigeants américains
Face à ces troublantes révélations, la réaction des autorités américaines ne s’est pas faite attendre. Déjà, deux sénateurs américains ont expressément demandé au PDG Mark Zuckerberg de rendre publics les résultats de leurs études menées en interne. L’entreprise, face à cette requête, a répondu sans surprise par la négative, prétextant que ces données devraient « rester en interne pour promouvoir des dialogues francs et ouverts dans l’entreprise ».
De même, selon le magazine The Verge, deux des principaux législateurs de la commission sénatoriale en charge de la protection des consommateurs ont annoncé vouloir lancer une enquête sur Facebook. Ils seraient en contact avec un lanceur d’alerte et cherchent, pour l’heure, à recueillir plus de données sur l’approche du groupe face aux impacts d’Instagram sur la jeunesse.
Une nouvelle proposition de loi visant à renforcer les protections légales des jeunes utilisateurs des réseaux sociaux se prépare d’ailleurs dans les coulisses du Sénat. En Calédonie, Instagram est également “à la mode” : espérons que les mêmes causes n’aient pas les mêmes conséquences…
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