La Fresque du climat, la Fresque océane, l’atelier 2tonnes… il existe pas moins de trente-quatre fresques et ateliers de sensibilisation à la transition écologique et sociale. Jeudi 22 février, c’est à la Fresque du Numérique que la rédaction de NeoTech s’est rendue. Elle fut animée par l’expert Xavier Liénart, qui a déjà organisé de nombreux ateliers et est, à ce jour, le seul du territoire. 

Le rendez-vous était donné à La Station, cet espace de coworking situé dans l’ancien hôtel Mire. Pendant trois heures, nous nous sommes lancés dans un atelier ludique et coopératif visant à partager et à promouvoir des connaissances et des pratiques pour un numérique plus responsable et éthique.

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Le numérique, une révolution abstraite aux répercussions concrètes

Le thème central de la soirée ? Le numérique. Il s’est solidement enraciné dans notre quotidien, tant dans le cadre professionnel que personnel. Malgré notre consommation croissante de services et de produits dématérialisés, il est faux de penser que ces nouvelles habitudes n’ont aucun impact sur notre environnement. En effet, sachez que le secteur du numérique est responsable de 2 à 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Selon plusieurs scénarios, ces émissions de GES pourraient doubler d’ici 2030. Ainsi, la Fresque du numérique apparaît comme un outil crucial pour sensibiliser aux conséquences environnementales de nos pratiques numériques.

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Des chiffres cachés mais réels © Fresque du numérique

Xavier a débuté l’atelier en soulignant l’objectif principal : explorer l’idée qu’un autre modèle numérique est possible. Il ne s’agit pas de rejeter cet univers en bloc, mais plutôt de trouver des alternatives. Le numérique est omniprésent dans notre vie quotidienne, que ce soit pour le divertissement, les soins de santé, l’éducation ou même la gestion des réseaux dans le cadre de la transition énergétique. Il joue même un rôle important dans notre quotidien et dans la transition vers un mode de vie plus durable. Ainsi, l’essence de cet atelier réside dans la réflexion sur un numérique différent.

Afin de mettre tout le monde à l’aise, Xavier a débuté par un « ice breaker », ou brise-glace » si vous préférez : « Combien de smartphones avez-vous eu dans les cinq dernières années ? ». Un silence suivit de nombreux comptages sur les doigts, certains se retrouvant même à devoir utiliser leur seconde main. Que ce soit pour des offres promotionnelles ou des besoins professionnels, de nombreux facteurs poussent à l’achat d’un nouveau téléphone alors que l’actuel fonctionne parfaitement. Xavier a rassuré l’assemblée en mentionnant que la Nouvelle-Calédonie était plutôt bon élève avec une moyenne de deux téléphones sur cinq ans. 

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4 étapes pour 1 fresque © Fresque du numérique

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Un serious game pour conscientiser l’empreinte du numérique

Nos huit participants, accompagnés d’un animateur en formation, se sont alors rassemblés autour de la table pour entamer l’atelier. Contrairement aux autres fresques, celle-ci adopte une approche légèrement différente. Elle se réfléchit comme la “recette de tarte aux pommes”, mais à l’envers, pour illustrer les relations de cause à effet du numérique. La préparation d’une tarte nécessite des ingrédients, un four, entraîne l’utilisation d’électricité, de ressources et produit des déchets : l’utilisation d’équipements numériques pour nos besoins quotidiens (divertissement, travail, commerce) engendre également un ensemble d’implications sous-jacentes.

Xavier a donc remis aux participants des séries de cartes à disposer sur la table. Ils devaient alors mettre en lumière les liens entre l’utilisation des équipements numériques, la consommation de ressources et les répercussions sur l’environnement, la biodiversité et l’humain. Cette grande partie de l’atelier nous a permis de prendre conscience des impacts, souvent invisibles, de nos actions. Certaines informations ont particulièrement marqué les participants ; par exemple, la fabrication d’un ordinateur de 2 kg nécessite 800 kg de ressources ; le “décyclage” prouve qu’un objet n’est pas éternellement recyclable et qu’une grande partie des déchets électroniques ne peut pas être recyclée et termine donc sa “vie” dans des sites d’enfouissement ou d’incinération.

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Un sac à dis bien lourd à porter © Fresque du numérique

Une fois la Fresque organisée, complétée et fléchée, nous avons cherché un titre qui reflétait nos découvertes. Après discussions, l’assemblée a opté pour “La face cachée du numérique”. Cette expérience pédagogique a permis de comprendre, de manière simple mais efficace, les enjeux cachés du monde numérique grâce à des cartes joliment illustrées ou schématisées.

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L’heure est venue aux actions

À la fin de l’atelier, une étape décisive appelée “Action !” a été lancée. Xavier a distribué une série finale de cartes présentant diverses actions que chacun, qu’il s’agisse d’individus, d’entreprises ou de collectivités, pourrait entreprendre. L’objectif était de discuter de la complexité et de l’impact des actions concrètes mais, surtout, de leur faisabilité. Parmi les suggestions figuraient la dé-numérisation de nos activités, la réduction de la consommation électrique ou encore l’achat de produits reconditionnés. Le choix de la rédac’ a été fait : débrancher complètement les appareils électriques lorsqu’ils ne sont pas utilisés. « Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour le numérique éthique. »

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Une chose est sure, nous avons participé ! © Fresque du numérique

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Quelques liens utiles fournis par Xavier :