Partie 1 – Bonjour M. le Président !
Ah VIVA Technology, ses géants mondiaux de la « tech », sa porte de Versailles bondée, ses pavillons affriolants d’innovations et ses conférences futuristes… Le plus grand salon européen des « tech internationales » s’était paré de ses plus beaux atours pour accueillir le Village Pacific Tech et la New Caledonian Tech. Le premier projet, d’ampleur régionale, offrait sa longue plage paradisiaque affichée à l’entrée du Hall 2 quand le projet calédonien, « cagou-lé » de sa crète, séjournait dans le Hall 1. Retour sur deux premières journées intenses et fortes en émotions.
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La Pacific Tech rencontre Emmanuel Macron
Évitons tout de suite les confusions techniques et clarifions les malentendus. Deux projets coexistaient cette année au sein de VIVA Technology ; le premier, public et calédo-calédonien, était porté par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, représenté sur place par Christopher Gygès et son équipe et embarquait à Paris huit entrepreneurs calédoniens sous l’égide de la « New Caledonian Tech ». Le second, coorganisé par la French Tech Nouvelle-Calédonie, la Communauté du Pacifique (CPS) et la startup calédonienne NeoTech avait une dimension régionale et répondait au nom de « Village Pacific Tech ». Il rassemblait pour sa part 16 entrepreneurs et projets innovants représentant la région du Pacifique Sud avec un slogan : « Connecting Pacific Minds – Creating Global Impact« .
Concentrons-nous sur le second et, pour débuter, c’est peu dire que cette première journée du mercredi 11 juin devait commencer sous les meilleurs auspices pour les entrepreneurs du Pacifique. Le « spot » débusqué par l’équipe organisatrice et « brandé » aux couleurs de nos îles faisait face à l’entrée et aux gigantesques ballons colorés « Vivatech » qui accueillaient les visiteurs. Après un petit café bien matinal, l’ensemble des entrepreneurs purent ainsi s’installer dans leur espace personnalisé, déballer leurs solutions innovantes et, très rapidement se confronter aux publics venus en nombre à leur rencontre. Ça « pitche » par ici, ça fait tester par là et ça négocie avec les grands groupes et officiels de passage dans ce rectangle des technologies de Fidji, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie française, des Îles Cook et, plus globalement, de la région.









La température monte tout au long de ce mercredi et les « leads » se multiplient ; au cœur du Village Pacific Tech, trois principaux objectifs :
- Créer des synergies internes entre les membres de la délégation pour ouvrir des portes à l’export régional,
- Chercher des fonds, des clients, des partenaires techniques et se confronter au monde de la « tech » internationale ;
- Fédérer une communauté d’entrepreneurs régionaux pour donner un sens à cette « Pacific Tech » et attirer investisseurs et groupes dans la région.
La fin de journée approche quand le thermomètre explose : la team orga’ a une petite surprise pour la startup calédonienne Aqualone : elle fait partie des six startups sélectionnées sur plus de 3 000 (!) pour rencontrer le Président Emmanuel Macron lors de sa déambulation à VIVA Technology ! Bertrand Lacroix se prépare à une présentation éclaire pour séduire son vis-à-vis en deux minutes. Résultat de la rencontre : une poignée de main, un réel intérêt présidentiel face à la solution, quelques mots échangés autour des enjeux hydrauliques et des contacts avec l’ambassade de France en Australie. Bingo, comme on dit chez nous ! La soirée se poursuit avec le discours présidentiel et celui du PDG de Nvidia au Dôme avoisinant ; ils en profitent pour annoncer de beaux partenariats et investissements en France, notamment dans la startup IA française Mistral. Et puis dodo, couché tôt car le rythme d’une journée à VT laisse les semelles usées…



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Prendre la parole pour le Pacifique
Le jeudi pointe son nez auréolé d’un soleil de plomb ; la capitale arbore une météo du Pacifique et nos chers entrepreneurs enchaînent les présentations, rameutent et partagent les contacts business dans l’entraide, la bonne humeur et s’appuient sur des synergies économiques naissantes. Au milieu de ce brouhaha-tech constant, des cartes de visite s’échangent, des smartphones scannent les QR codes de l’app’ VivaTech, les contacts LinkedIn s’enchaînent… Certains commencent déjà à bénéficier de pistes prospectives intéressantes, d’autres signent des contrats et les derniers offrent un surplus de visibilité à leurs solutions auprès de la presse. Tout bénef’ pour eux, tout bénef’ pour le Village.
La matinée s’achève sur une prise de parole du Dr Stuart Minchin, DG de la CPS, dans la « Black Stage » ; le thème de la conversation ? « How can tech help us preserve the natural environment ? » – « Comment la tech peut nous aider à préserver l’environnement ? ». Autour de la table, Thomas Elliot, le fondateur de la startup Restore introduit le rôle de la data, Karl Hamilton, le « boss » du digital de l’European Environment Agency enchaîne sur la tech au service des politiques institutionnelles, Emily Charry Tissier (Whale Seekers) appuie sur la connaissance de nos océans et Stuart Minchin présente nos défis de « Pacific Islanders » et l’outil digital et public, le « Pacific Data Hub » au service des gouvernements du Pacifique. Conférence de haute volée qui laisse à penser que, grâce aux datas, à l’IA et aux innovations, nous pouvons lutter contre les effets du changement climatique et apprendre à connaître bien mieux notre environnement. Espoir de technophiles avertis ?
Vers 15h, la French Tech Nouvelle-Calédonie s’empare du micro du Village pour présenter son nouvel outil : une « Cartographique des projets BlueTech en Nouvelle-Calédonie ». L’objectif de cet annuaire des projets innovants au service de l’océan est tout d’abord de recenser les projets calédoniens afin de les faire rayonner, de les faire ses rencontrer, de développer des projets transverses avant que la « carto » puisse être étendue aux voisins de la région. Lionel Loubersac aux manettes, c’est l’assurance d’une prise d’otages orale scientifique aussi géniale que technique. Les entrepreneurs hors Calédo découvrent ce projet en même temps que le public venu assister à la présentation et semblent convenir qu’il serait d’utilité publique pour la région. Carto à suivre…



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La naissance d’une communauté Pacific Tech…
Alors que les entrepreneurs du Village commencent à tirer la langue, déshydratés par tant de speechs et saoulés de rencontres enrichissantes, l’Ambassadrice de France dans le Pacifique, Mme Véronique Roger-Lacan leur fait l’honneur d’une visite impromptue. Elle déambule auprès des Gardiens des Îles, de Blue Garden, d’Aqualone, de Smartie, de la maquette Tuvalu, de Good On You, Sea and Soil ou encore d’Ocean Intelligence et prend le temps d’encourager Malik, Kevin, Bertrand, Brett, Andiswa, Sandra, Aiaz, Rohini et Joel.
Aussi intenses qu’aient été ces deux premières journées, l’aventure Village Pacific Tech est loin d’être terminée mais les entrepreneurs prennent tout de même le temps de visiter les rues de Paris et quelques-uns de leurs bars. Les pitchs, c’est pour le business et les clients. Les bières, c’est pour la camaraderie et les synergies internes. Des liens forts qui continueront à grandir au cours des deux prochaines journées…
Suite au prochain épisode aux côtés de la Pacific Tech…






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