« Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ». Churchill « himself » adoubait l’échec et la résilience comme éléments fondateurs de la réussite et cette maxime colle parfaitement à la vie des entrepreneurs. Pour aborder ce sujet ô combien important, le programme Pépite NC invitait ce matin cinq entrepreneurs autour de la thématique « Quand je me plante, je pousse » dans le cadre de son deuxième « Café sans filtre » 2023. Retour sur des témoignages inspirants. 

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Une table-ronde de loosers !

En ce mercredi matin, l’amphi 80 de l’UNC est déjà bien rempli. Confortablement installés face aux speakers, une cinquantaine d’étudiants avait répondu présente au deuxième rendez-vous caféiné organisé par Naomi Daculsi, la manager du programme « Pépite NC ». A la carte, une table-ronde en compagnie de cinq intervenants-entrepreneurs qui avaient la lourde tâche de raconter leurs expériences entrepreneuriales de « loosers » : Marie-Hélène Duchemin, Maître de conférence ès Science de Gestion et « serial entrepreneure », Aude Rolland (TPE Assist’), Pierryck Lautrec (PRL Consulting), Astrid Arbey (Sport24.com et directrice marketing CIPAC) et notre fondateur, Guillaume Terrien (NeoTech, NeOcean, NeoMedia). 

Après une brève introduction et la présentation des projets « Pépite 2023 », Marie-Hélène a illustré son parcours de multirécidiviste à travers les échecs qui ont jalonné ses trois projets entrepreneuriaux. Accompagnée de formules positive à l’égard du tant redouté « échec », sa présentation permit de poser le contexte général et de tirer, déjà, une conclusion : 

« L’échec est un apprentissage ». 

… bien plus efficace que la réussite !

Après une brève transition par l’un des étudiants Pépite NC et sa référence aux nombreux échecs du génial Thomas Edison – non, ce dernier n’est pas l’inventeur de l’ampoule… -, le mot était passé aux quatre autres intervenants pour valider la théorie de l’inventeur : « le génie, c’est 1% d’inspiration pour 99% de transpiration ». 

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Échouer, c’est avancer… et normal !

Ce fut ensuite à Aude de cajoler le mic’ pour partager avec une audience captivée son retour d’expérience sur l’entrepreneuriat ; la jeune femme s’attarda sur sa startup « KIDEO », le mauvais « time-to-market » du projet et les trois années passées à remuer ciel et terre avant de, finalement, s’avouer vaincue. L’échec des unes fait-il le succès des autres ? Rien ne le garanti mais, aujourd’hui, « KIDS.NC » a fait son petit chemin en Nouvelle-Calédonie. Non contente de s’avouer vaincue, la jeune femme énonça les vertus cachées de cet échec : résilience, formation, accompagnement… 

Ce fut ensuite au néo-néo-calédonien Pierrick de venir parler d’assurances. Du haut de sa cinquantaine tassée, le sudiste partagea avec les étudiants une partie de son parcours et de son saut dans le grand bain de l’entrepreneuriat quelques années auparavant. La disparité de son offre, la profondeur de son réseau ou encore le manque de cadrage de son marché furent autant de pierres dans son jardin entrepreneurial qui le conduisirent vers l’échec. 

Échec un jour mais pas échec toujours avec le témoignage d’Astrid Arbey qui a conté la belle histoire de « Sport24.com », les hauts, les bas, les combats, l’explosion de la bulle internet, la revente, puis la vie au sein du groupe « Le Figaro » au management bien éloigné de l’horizontalité des créateurs d’entreprises. Passage de témoin à Guillaume Terrien pour un retour sur les images de ses multiples créations d’entreprises parisiennes, puis calédoniennes. En résumé : bien s’associer, bien s’entourer, bien se former, bien écouter, bien cadrer etc. 

« Après ma dernière expérience ratée après une levée de fonds avortée à cause de mon associée, j’ai juré : l’entrepreneuriat, c’est fini pour moi ! Et puis, avec un peu de temps, j’ai compris que l’échec n’était pas une fin en soi mais le début d’un nouveau moi. » 

Guillaume, philosophe de l’échec

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Just DO IT !

S’il fallait ne retenir qu’une chose de cette session instructive, tant sur la qualité des retours d’expérience que sur la transmission de messages clés aux jeunes entrepreneurs, ce serait sans doute que l’échec est intrinsèque à la vie d’un entrepreneur et qu’il est souvent une source intarissable d’apprentissages.

Bien sûr, il faut l’affronter, apprendre à vivre avec, ne pas trop s’auto-flageller et continuer à « faire », car rater est inhérent à toute action entreprise ; c’est bien ce constat qui restera dans les esprits du public et non pas ce commentaire de jeunesse d’un professeur inspiré sur un bulletin trimestriel : « touche le fond mais creuse encore »… avant de rebondir, évidemment ! 

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