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NOUVELLE-CALÉDONIE, TERRE D’INNOVATIONS – ÉPISODE #27

Les Calédoniens et, plus globalement les peuples du Pacifique, ont la réputation, justifiée, d’être des « pionniers » ; voyageurs, conquérants, explorateurs mais aussi agriculteurs, pêcheurs, cultivateurs et chercheurs d’eau douce à travers les âges, les populations iliennes ont toujours été des précurseurs, forcés de s’adapter continuellement à un mode de vie complexe et évolutif. Aujourd’hui, « l’océan numérique » a remplacé les explorations en pirogues et les Calédoniens doivent désormais endosser un nouveau rôle de pionniers « d’innovateurs technologiques ».   

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Après nous être intéressés à une formidable initiative data avec le centre d’opération CUPIDOM de la SLN, place cette semaine à une autre démarche elle aussi vertueuse pour notre Caillou : l’Île O Pépites, une boutique de vêtements de seconde main pour les enfants ! Un très bel exemple d’e-commerce et d’économie circulaire appliquée au secteur de l’habillement, l’industrie vestimentaire étant la seconde industrie la plus polluante au monde…

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E-commerce vertueux en Calédonie

L’Île Ô Pépites“, c’est donc la première boutique en ligne calédonienne de vêtements et accessoires de mode de seconde main certifiés en parfait état pour enfants, de la naissance jusqu’à leurs 14 ans ! Une initiative qui se veut éthique, durable et responsable en offrant une seconde vie aux vêtements qui, bien souvent, dorment dans les placards de nos bambins… La boutique fondée par Léa Guillet et Graziella Vicet participe ainsi au changement de nos modes de consommation et s’inscrit dans une démarche e-commerce d’économie circulaire

« Le marché de la seconde main gagne en popularité sur le territoire ! », nous explique Léa. 

« Une première explication est à trouver dans le coût élevé de la vie en Nouvelle-Calédonie qui encourage les gens à acheter d’occasion. Notre souhait était vraiment de simplifier la vie des parents, tout en apportant un gage de qualité ».

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Léa et Graziella innovent dans le e-commerce local avec un projet basé sur l’économie circulaire © NeoTech

Un souhait qui s’accompagne d’un beau service rendu au Caillou, puisque L’Île Ô Pépites participe par la même occasion à la réduction des déchets textiles sur le territoire. Opérant d’abord au travers d’un site de e-commerce, Léa et Graziella ont désormais une boutique physique à Magenta et sont devenues membres de La French Tech NC ! 

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Pour aller plus loin…

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Exemple d’économie circulaire © Clip&Zip

L’économie circulaire, c’est un nouveau modèle économique qui cherche à encourager des comportements de consommation plus vertueux. L’idée consiste donc à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources ainsi que la production des déchets. On comprend donc qu’à l’instar de la revente de vêtements d’enfants de seconde main, ce concept va de pair avec les notions de prolongement de la durée d’usage des produits, l’usage plutôt que la possession de biens, ainsi que la réutilisation et le recyclage des composants.

S’il est important de changer de modèle aujourd’hui, c’est bien évidemment parce que notre société de consommation accuse désormais de sérieuses limites face aux défis environnementaux, aux défis d’accès à l’emploi et de l’augmentation de la population mondiale qui devrait encore croître jusqu’à atteindre 10 milliards d’habitants d’ici 2100

La capacité de notre planète à régénérer les ressources renouvelables et à absorber nos déchets est donc en question, et puisque réduire l’impact du modèle de développement actuel ne ferait que reculer l’échéance, une démarche plus ambitieuse s’impose ! Plus ambitieuse donc, mais aussi plus vertueuse ! Selon le cabinet McKinsey, l’économie circulaire permettrait de réaliser une économie nette minimale de 380 milliards de dollars par an en matières premières et ce, rien qu’en Europe ! 

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L’industrie vestimentaire particulièrement concernée 

Cette démarche circulaire concerne d’autant plus l’industrie vestimentaire puisque quatre millions de tonnes de déchets vestimentaires sont jetés chaque année rien que sur le Vieux Continent ! Le secteur de l’habillement est ainsi la deuxième industrie la plus polluante au monde, juste derrière le pétrole ! La production des matières premières (notamment le polyester à partir de fibres issues du pétrole), leur transformation, le transport et l’entretien des produits textiles expliquent ce classement… au même titre que le gaspillage vestimentaire que veulent combattre les fondatrices de l’Île Ô Pépites ! 

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1 benne de vêtements jetée chaque seconde dans le monde, de quoi rhabiller la planète ! © Social Mag

En effet, on estime que l’équivalent d’une benne de vêtements est jetée chaque seconde dans le monde ! Une statistique d’autant plus révoltante lorsque l’on sait que 70% des vêtements qui constituent nos garde-robes ne sont même pas portés… Toutefois, le gaspillage vestimentaire ne concerne pas seulement les consommateurs mais aussi les marques de mode rapide. Pour conserver des prix accessibles, les marques de vêtements ont opté pour une production en masse (« fast fashion »). Les invendus doivent alors être stockés, ce qui représente forcément un coût : le loyer des entrepôts de stockage et les impôts sur le stockage… Résultat ? On préfère les jeter ou les incinérer ! On espère donc que ces initiatives visant à favoriser la seconde main deviendront plus fréquentes et populaires à l’avenir. 

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