« Sensibilisation à la lutte contre les cyberviolences » : tel était le thème épineux de la conférence de presse tenue ce lundi 17 juillet, à la Station N. Une fois n’est pas coutume, elle était surtout dédiée à l’univers de l’école et s’adressait particulièrement aux enfants, aux adolescents et à leurs parents… venus nombreux ! Ainsi, les différents acteurs présents, engagés dans cette lutte contre les violences faites aux plus jeunes sur internet, se sont passé le micro afin de sensibiliser les parents à cette réalité qui inquiète.

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La Station N est pleine de parents ! © NeoTech

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Se souder pour mieux lutter contre les cyberviolences

Ce sont deux membres du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Christopher Gygès et Isabelle Champmoreau, qui ont ouvert la conférence de presse. Le membre du gouvernement en charge de l’économie numérique a commencé par rappeler l’immense mobilisation du Gouvernement sur ces questions des violences en ligne. Il a d’ailleurs annoncé l’arrivée très prochaine d’un appel à projets de « tech sociale ». Cinq millions seront débloqués pour créer une plateforme numérique dédiée à la prévention de la cyberviolence à l’école.

La Vice-Présidente du Gouvernement chargée de l’enseignement est ensuite intervenue afin de rappeler que cette conférence de presse faisait suite à une journée entièrement consacrée à des ateliers pour les lycéens. Près de 150 jeunes, notamment de Seconde, ont pu participer à des activités animées par des associations, des entreprises et institutions mobilisées dans cette lutte numérique.  

Car là est tout l’enjeu. L’adage le dit lui-même : « tout seul on va plus vite ; à plusieurs on va plus loin ». Le discours d’Yves Dupras, Procureur de la République en Nouvelle-Calédonie, allait en ce sens. La cyberviolence concerne tout le monde et les jeunes restent les plus exposés à ces menaces numériques qu’il ne faut pas prendre à la légère.

« La meilleure façon d’aborder ces problématiques reste le champ partenarial, notamment avec les associations de terrain, les collectivités, les entreprises de services et les institutions gouvernementales. C’est ainsi que nous pourrons véritablement comprendre les mécanismes et mettre en place des actions pour lutter contre ces violence en ligne. ».

Yves Dupras

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Cyberviolences à l’école : de quoi parle-t-on ?

Après ces discours d’ouverture, ce sont succédé au micro « Mobilisez-vous » by l’Office des Postes et Télécommunications, l’association Solidarité Sida, le Comité de Promotion de Santé Sexuelle, la police nationale, la gendarmerie, SOS écoute et le chef de service la vie scolaire, de la santé et du social au Vice-Recteur de Nouvelle-Calédonie. Et « Mobilisez-vous » a commencé par donner quelques chiffres : sur les 35 000 jeunes calédoniens, 100% d’entre eux sont utilisateurs de l’internet mobile et plus de 95% ont au moins un réseau social. Cela indique qu’ils sont tous concernés par les violences qui existent en ligne.

Mais pour lutter efficacement contre ces cyber-agressions, il faut savoir les reconnaitre. Les violences numérique peuvent prendre différents aspects : harcèlement, discriminations, homophobie, intimidations, insultes, racisme, usurpation d’identité, phishing, sexting, revenge porn, pornographie non consentie… Bref, un tas de pratiques où le jeune peut être soit victime, soit témoin, soit auteur. Les parents doivent être en mesure d’identifier le statut de leur enfant. Si 82% d’entre eux se déclarent inquiets et démunis face aux contenus sur internet, les associations présentes, ont eu à cœur de leur donner quelques conseils et actions à appliquer pour protéger leurs enfants.

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La communication : levier principal contre les cyberviolences

Tout commence par la communication entre adultes et jeunes. Dès le plus jeune âge, avec l’utilisation croissante d’internet, des réseaux sociaux, les enfants sont de plus en plus confrontés à des contenus non appropriés. « Mobilisez-vous » a ainsi diffusé quelques épisodes de leur série « #faislebonchoix », mettant en scène des adolescents dans des situations de cyberviolences. Qu’ils soient auteurs, victimes ou témoins, cette campagne montre le besoin de parler avec les enfants dès le plus jeune âge de ces sujets épineux.  

“Mobilisez-vous” by OPT : des campagnes vidéo pour lutter contre les cyberviolences ! © OPT-NC

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Les bons conseils de la Police © NeoTech

La présence de la Police Nationale et de la Gendarmerie marquait d’ailleurs le fait que ces situations pouvaient être graves et donc punies juridiquement. La Police a rappelé que des mesures pénales existaient et étaient appliquées lorsqu’un auteur de cyberviolence était identifié. Allant de mesures de prévention à des peines d’emprisonnement, ces actes ne restent pas impunis. Si les auteurs de violence en ligne se sentent protéger par le fantasme de l’anonymat numérique, il n’en est rien ! Parler et reconnaitre être victime est le premier levier d’action.

La soirée s’est terminée par un temps de questions-réponses du public aux intervenants. Les experts ont continué à préciser et partager des conseils pratiques aux parents afin de soutenir leurs enfants dans leur vie numérique. À plusieurs reprises le terme d’hygiène numérique a été utilisé. Outre l’aspect sensibilisation auprès des plus jeunes, cette conférence de presse a été l’occasion d’ouvrir un espace d’échange aux parents inquiets et de les responsabiliser face à leurs propres pratiques. Les cyberviolences ne sont pas une fatalité, mobilisons-nous tous ensemble pour combattre ces pratiques en ligne et ainsi aller vers un numérique plus sain.  

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