« Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin. » : ce proverbe africain pourrait bien décrire la notion de « crowdfunding », « financement participatif » in french ! En effet, ces collectes décentralisées de fonds numériques sont devenues des solutions alternatives de financements des projets : startup, bien sûr, mais également associations, TPE/PME, personnes privées, auto-entrepreneurs, trouvent par ce biais un nouveau moyen de récolter de l’argent pour se lancer ou se développer. Retour sur un phénomène qui a explosé en 2021.
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Financement participatif, le « Calédofunding » est arrivé !
Testeum et IBiSA. Si ces deux noms ne vous parlent pas, c’est que la « CalédoTech » vous est étrangère ! En effet, ces deux jeunes startups locales sont actuellement en train de réaliser une levée de fonds historique pour notre territoire et c’est par l’intermédiaire du « crowdfunding » qu’elle se déroule. S’il peut servir à bien des cas d’usage différents, le financement participatif est, à la base, un simple outil alternatif de financement. Le concept est simple : réunir un maximum de personnes qui, à coup de – souvent micros – dons ou d’investissements en ligne vous apportent leur soutien avec quelques piécettes. Cagnottes en ligne de mariage, d’anniversaire, de fête, de Saint Glinglin (…), ça vous dit quelque chose ?
Si l’on pousse ce concept de « cagnotte numérique » encore un peu plus loin, on s’aperçoit qu’elles peuvent être adaptées à différentes échelles et à différents montants. A l’instar des deux premières startup calédoniennes, dans le monde, de nombreuses jeunes pousses se tournent vers le crowdfunding pour lever des fonds ; dans certains cas, le financement fonctionne sous la forme d’un rachat des parts de l’entreprise. On passe donc d’un format basé sur le don – cagnotte – à un modèle qui repose sur un investissement et qui sous-entend « contreparties financières » et « revente » ou « sortie ». Bref, le « crowdfunding », c’est à la fois les petits sousous de Mamie et les gros billets des patrons.
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Crowdfunding, un truc « in » !
Rentrons maintenant un peu dans le détail à l’échelle du pays ; en 2021, c’est pas moins de 168 712 projets qui ont été financés rien qu’en France, soit une croissance de 84% par rapport à 2020, comme nous l’apprend une récente étude du cabinet Mazars menée auprès de 67 plateformes complétée par des données publiques. « Tous les modèles – dons, prêts, investissements – ont vu leur montant de financement croître ou se stabiliser par rapport à une année 2020 qui était déjà très belle en termes d’activité », souligne Jérémie Benmoussa, Président de Financement Participatif France. Et pour illustrer ce réel attrait des Français pour cette solution, ajoutons que 2,9 milliards d’euros ont été collectés sur les seules années 2020 et 2021, soit environ 60% du total des cinq dernières années. Plus qu’un simple effet de mode…
Cette forte croissance s’appuie aujourd’hui principalement sur les prêts effectués auprès du secteur immobilier mais on note également un fort intérêt de « la foule » pour des projets liés aux énergies renouvelables. Une forme d’engagement que l’on retrouve par ailleurs à travers les 45,6% des projets financés intégrant des dimensions sociales ou environnementales. Bien que les financements en dons représentent un peu moins de 200 millions d’euros d’investissement en 2021, les Français semblent décidés à obtenir plus de transparence sur leur manière de donner et que leur argent finance directement une cause et non les frais de fonctionnement de telle ou telle « grande » association.
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Banques < Fonds de la foule ?
Dans un monde où les transactions bancaires annuelles se comptent en trilliards, le financement participatif, rendu plus accessible par les nouveaux moyens de paiement et de sécurité bancaires, permet de donner ou d’investir dans des projets à taille humaine et, souvent à fort impact social ou écologique. C’est également une manière d’outrepasser l’investissement bancaire et de placer son argent dans des « raisons d’être » plutôt que dans le CAC40. Chacun est libre de miser son argent où il le désire mais lorsqu’il s’agit de répondre au « comment ? », le crowdfunding occupe d’ores et déjà une place de choix.
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Pour en savoir plus et télécharger l’étude Mazars, cliquez ici.